On aura beau tergiverser en long, en large et en travers sur les vertus miracles et fantasmées de génies aux talents infus, le plus souvent, rien ne vaut l'expérience acquis à force de temps passés à s'exercer assidument et avec application à la pratique de son instrument, et ce pour en maitriser toutes les subtilités.
Le batteur Vincent
Samson "Vinny" Appice est né en 1957 du côté de Brooklyn à
New York. Frère cadet de Carmine (
Cactus, Vanilla Fudge, Pink Floyd...), il démarre la pratique de son instrument en prenant des premiers cours à 9 ans prodigués par le même précepteur que son ainé. A 23 ans il remplace
Bill Ward au sein de
Black Sabbath et enregistre avec le groupe
Mob Rules. Il y rencontre l'immense Ronnie James
Dio avec lequel il aura une destiné étroitement liée puisque lorsque ce dernier est limogé en 1983, qu'il part fonder
Dio puis qu'il revient en 1993 pour l'album Dehumanizer avant de quitter à nouveau le groupe, il le suit à chaque fois. Et lorsque l'ancien chanteur d'
Elf forme avec Geezer Buttler et Tony
Iommi Heaven and
Hell en 2006, Vinny est encore de la partie. A ces prestigieuses formations derrière les futs desquels Vinny tint les baguettes, il nous faudra aussi en ajouter d'autres sans doute un peu moins illustres mais dont les travaux seront tout aussi respectables comme, par exemple,
Last In Line ou
Kill Devil Hill. Et d'autres encore beaucoup plus confidentiels comme
Martiria avec lequel il nous propose ce
R-Evolution.
Accessoirement notons aussi que cet opus est celui qui verra le remplacement, certes moins extraordinaire mais tout aussi impactant de Federico "Freddy" par Flavio Cosma aux chants et l'arrivé d'Alex Sidhom aux claviers. Deux illustres inconnus du milieu qui vont pourtant, avec l'aide de Vinny, offrir à ce disque quelques belles vertus.
Que dire à propos de ce disque sinon que la métamorphose est spectaculaire. Dans l'expression maitrisée d'un Heavy
Metal traditionnel, et parfois enlevé, dans lequel il ne rechignera pas à intégrer quelques éléments plus lourds,
Doom Goth par exemple,
Martiria a désormais atteint un niveau qui lui permet, sinon d'affirmer sa suprématie, tout au moins de regarder légitimement vers ces sommets avec envie en se disant que, peut-être, ils ne sont plus si inaccessibles. Pour revenir aux influences de ce collectif romain souvent ce
R-Evolution nous susurrera à l'esprit le nom du
Karelia du temps des premiers albums des Français (Usual
Tragedy et dans une moindre mesure Raise). Une évidence d'autant plus manifeste que la voix de Flavio Cosma, aura beaucoup de points communs avec celle de Matthieu Kleiber.
De plus, sans volonté aucune de dénigrer le travail de son prédécesseur, bien évidemment, il va sans dire que la technicité de Vinny apporte une richesse impressionnante à cet opus. Une richesse nourrie par une foultitude de détails que les autres albums de la discographie de cette formation ne possèdent pas vraiment.
Et ainsi des titres comme
King of Shadows, Steam
Power au préambule acoustique où guitares sèches, voix et violons s'entremêlent joliment, le lancinant The
Road Of
Tenochtitlan ou, par exemple, un The Viol
And The Abyss aux quelques voix gutturales et au rythme un peu plus vif n'auront aucune difficulté à nous séduire. Et la liste est loin d'être exhaustive.
R-Evolution est donc un album intéressant et plutôt réussi qui couronne, pour l'instant, le parcourt long, difficile et laborieux, chaotique en somme, de ces Romains ici transfigurés.
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