La malédiction s'acharnant sur les groupes ayant décidé de s'atteler à écrire, et composer, des albums sur le concept du grand empire romain va-t-elle poursuivre sa longue œuvre de sape? En d'autres termes, ce
Roma S.P.Q.R., nouvelle offrande de
Martiria, va-t-elle être la énième pierre branlante aux côtés de celles de
Centvrion ou de celles, dans un genre totalement différent, d'
Ex Deo? Ou bien va-t-elle, enfin, être celle qui donnera des lettres de noblesses supplémentaires à une entreprise que notre ami Max (alias PMG), de
Dawohl, là encore dans un genre très différents, aura été, quant à lui, l'un des rares à sublimer? Connaissant les qualités fragiles, pour ne pas dire piètres, de
Martiria, autant dire, que le résultat n'était pas vraiment acquis d'avance. Vraiment pas.
Pour débuter cette dissertation, notons les quelques changements de line-up dont cette formation aura été la victime consentante. Relevons-les d'autant plus que l'un d'entre eux sera à l'origine d'une des déceptions de ce disque. Pour être tout à fait francs, même s'il ne se sera jamais vraiment illustrer par de brillantes interprétations, je ne suis pas convaincu que Rick Anderson soit celui dont le travail ait été le plus à blâmer dans la faillite de ce collectif sur ces précédents albums médiocres, et notamment le dernier. Et ce même si ces interprétations avaient de plus en plus les allures de celles du Brésilien Spartacus de
Skull and
Bones. De toute façon la question quant à savoir les raisons de son évictions, ou de son départ, n'ont pas grand intérêt si ce n'est celui de stimuler mon cerveau malade, en revanche celle consistant à se demander pourquoi avoir recruté un chanteur, Federico "Freddy", souvent monocorde aussi et, parfois, flirtant dangereusement avec quelques faussetés gênantes, l'est bien davantage. Cela dit, au moins cette nouvelle recrue n'aura aucune accointance brésilienne. Ce qui, après tout, n'est déjà pas si mal.
Après un album très lourd, aux relents très
Doom et très Gothique, duquel le groupe n'avait su extraire qu'un suc noirâtre et amer, réjouissons nous de le voir revenir à quelque chose de plus métissée à la fois plus vif, plus Heavy
Metal, et dans lequel, par moment, il intègre ces influences plus pesantes et monotones. Comme par exemple sur un
The Northern Edge aux violons séduisants.
Sur les intéressants Byzantium et
Burn, Baby
Burn (
Magnum Incendium Romae), où là tout n'est qu'épaisseur et lenteur d'un bout à l'autre, la formation transalpine nous laisse entrevoir des talents jusqu'alors insoupçonnés.
Quant aux autres titres, ils seront plus classiquement Heavy
Metal comme sur un véloce Spartacus dans lequel
Martiria nous offre quelques instants plus apaisés. Ou sur un Tale Of
Two Brothers aux chœurs masculins attachants. Une chorale que l'on retrouvera aussi, par exemple, sur le final d'Ides of March. Tout comme d'ailleurs sur un excellent The Scourge of
God, peut-être le meilleur titre de ce manifeste, aux accélérations vraiment bienvenues et aux passages plus nuancés remarquables.
Pour une fois donc, sans pour autant exceller, l'ensemble se tient plutôt bien. De là à dire que ce
Roma S.P.Q.R. est le meilleur des albums de
Martiria il n'y a qu'un pas que je m'empresse de franchir.
Quant à la question initiale consistant à savoir si ce disque sera susceptible de rendre quelques grâces à ces mornes œuvres abordant le sujet de la
Rome antique, là je serais moins affirmatif me contentant d'éluder la question d'un opportuniste "c'est plus compliqué".
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