Venus tout droit de Lancaster en Pennsylvanie, les Chrétiens d’
August Burns Red ont fait leur petit bout de chemin avant d’être consacré l’un des meilleurs groupes de metalcore résidant encore aujourd’hui.
Un peu d’histoire avant tout. Contrairement à ce que tout le monde pense,
August Burns Red ne veut pas dire « Le mois d’août brûle en rouge » mais a une toute autre signification beaucoup plus atypique, propre et personnelle. Ce nom bien particulier signifie en fait une anecdote qui est arrivée à l’ancien chanteur du groupe Jon Hershey dont l’ex-petite amie nommée
August a un jour, dans un excès de folie suite à leur rupture, tout simplement brûlé vif le chien de ce cher Hershey, un setter irlandais (de couleur rougeâtre donc) nommé Redd. Voilà pour l’anecdote.
Niveau musique, le groupe a donc servi un metalcore des plus basiques, néanmoins sans chant clair ni refrain à proprement parler. Mais à partir de ce premier album, les Américains ont décidé de faire un gros changement bien radical qui allait changer leur vie… En premier lieu, Jon Hershey quitte la formation et se voit remplacé par Josh McManness dont
Thrill Seeker sera l’unique participation vocale au sein du groupe. Pour ceux qui ont écouté les deux premières démos du groupe, on sent que le coffre de ce dernier est beaucoup plus puissant, le timbre plus personnel, le débit éloquent. Musicalement, le son est également moins classique, le groupe commençant à se forger une identité propre ; on n’est donc pas surpris d’écouter ce premier album après avoir au préalable écouté les deux derniers. Le son purement
August-Burns-Redien se fait sentir agréablement sans nul doute.
Du début à la fin,
Thrill Seeker regorge de magnifiques morceaux à la structure et aux sonorités irrégulières, balançant des riffs aussi hachés que mélodiques, des saccades détonantes, des leads bien orchestrés, du tapping entrainant mais surtout une batterie des plus variées, puissante et destructrice. Ainsi, dès "Your Little Suburbia Is in
Ruins", on sent que le jeune groupe a de l’énergie et de l’originalité à revendre, notamment avec ce pont non-manichéen purement envolé. Une première chanson amorçant le style définitif du groupe, amorçant l’album de façon radicale et donnant l’avant-gout parfait pour tous les auditeurs souhaitant s’intéresser au combo.
Mélodique, l’album l’est incontestablement, notamment à travers des chansons aériennes comme l'instrumentale "Eve of the
End", "Speech Impediment" et l’excellent "A Shot Below the Belt". Proposant également et surtout une approche très progressive du genre,
August Burns Red tire son épingle du lot grâce à ses structures jamais identiques, encore une fois progressives et ditirambiques. On perçoit très clairement cette volonté de ne pas rentrer vraiment dans le moule et de proposer un œil neuf au style phagocytant la jeune scène metal underground. Saccades variées, rythmes lourds bienvenus, allers-retours harmonieux à la
Killswitch Engage, riffs dissonants amenant une touche parfois glauque en contraste avec le côté mélo auparavant mis en place. Sans forcément être totalement inédit, le son d’ABR arrive cependant à rester uniforme, cohérent et mouvementé. Mais qui dit metalcore, dit hardcore et on perçoit de bonnes vieilles touches HxC au début de "Endorphins" par exemple (chœurs synchronisés y compris) ou encore dans "The Reflective Property", celui-ci étant le parfait exemple de ce que peut présenter le groupe.
Ainsi, la galette se laisse écouter la rage au ventre, le son étant par ailleurs tout bonnement excellent, net et précis, sans grésillement quelconque. On parcourt ces 45 minutes avec passion, l’album n’étant ni trop court ni trop long, jamais répétitif (peut-être un morceau ou deux pour être méchant), la durée des morceaux allant de 3 à 4mn mais ceux-ci n’étant au grand jamais formaté singles radio basiques et épurés. Mention spéciale pour l’ultime titre de l’album, le fracassant "The
Seventh Trumpet" qui, malgré sa durée évidente de 8mn12, arrive à nous tenir en haleine jusqu’à ce que le CD s’arrête. Les yeux ébahis et les oreilles tremblantes, on en redemande encore.
Au final,
Thrill Seeker est un premier opus des plus accrocheurs, véritable bombe sonore pour tous les amoureux du metalcore burné, bien foutu, hargneux, professionnel et revigorant, loin des autres productions du genre sorties au même moment. Le CD permet également de bien s’immiscer dans les méandres de ces petits prodiges du metal avant de s’attaquer à leur chef-d’œuvre
Messengers.
Et merci pour le (GROS) compliment =)
Par contre,il me semble que l'histoire du chien a été démentit lors d'une interview.
Mais bref,c'est un album genial.
Album très prometteur pour ce qui va suivre!
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