Death Below

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16/20
Nom du groupe August Burns Red
Nom de l'album Death Below
Type Album
Date de parution 24 Mars 2023
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Premonition
 01:53
2.
 The Cleansing
 07:47
3.
 Ancestry
 04:50
4.
 Tightrope
 04:13
5.
 Fool's Gold in the Bear Trap
 03:04
6.
 Backfire
 04:22
7.
 Revival
 04:29
8.
 Sevink
 01:23
9.
 Dark Divide
 04:58
10.
 Deadbolt
 04:20
11.
 The Abyss
 04:34
12.
 Reckoning
 07:52

Durée totale : 53:45

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August Burns Red


Chronique @ JeanEdernDesecrator

30 Avril 2023

Sombres mais pas désespérés

S'il est un groupe qui sera resté constamment en vue dans le paysage du metalcore, c'est bien August Burns Red. En vingt ans de carrière, le quintet a sû évoluer et se renouveler pour proposer quelque chose de qualitatif à chaque sortie. Une valeur sûre qui ne s'est jamais complètement fourvoyée, malgré quelques passages à vide. La stabilité de son line-up, inchangé depuis 2006, y est sûrement pour quelque chose : on retrouve donc Jake Luhrs au chant, la paire de guitaristes JB Brubaker et Brent Rambler, le bassiste Dustin Davidson, et le batteur Matt Greiner, solidement ancrés dans leur baskets.
Leur neuvième et dernier album "Guardians" était sorti en avril 2020, en plein confinement, et à défaut de pouvoir le défendre en tournée, les américains ont décidé de s'atteler à l'écriture d'un nouveau disque. Comme le dit JB Brubaker, "c'était une période sombre, et je ne me sentais pas d'écrire des mélodies entraînantes". Le bassiste Dustin Davidson a aussi écrit plusieurs chansons - en maquettant aussi la guitare et la batterie chez lui, l'une d'elles étant l'un des futurs singles, "Backfire". En fait, le projet de départ était de faire un EP, et l'inspiration venant un morceau après l'autre, ils se sont dits qu'ils pourraient en faire un full length, en essayant de garder cet aspect de flot continu. Ils ont du cependant faire des compromis, par exemple en séparant certains morceaux de leurs intros, comme ça a été le cas pour le titre "Dark Divide". Comme pour leurs derniers LPs, ce sont Carson Slovak et Grant Mc Garland qui ont enregistré et produit celui-ci, dans différents studios, car ils étaient en train de faire construire le leur pendant ce temps. Une solide poignée de guests a participé à certaines chansons : les vocalistes Jesse Leach (Killswitch Engage), Spencer Chamberlain (Underoath), et JT Cavey (ERRA) , ainsi que le guitariste Jason Richardson (All That Remains).
En mars 2022, le groupe a changé de label, passant de Fearless Records à Sharptone Records. L'album était terminé depuis mai 2022, mais ils ont du attendre après les usines de pressage de vinyles pour que leur album soit disponible sur tous les supports dès sa sortie, le 24 mars 2023.
En voyant la pochette de "Death Below", on est pas dépaysé avec un artwork très proche de leurs derniers albums, dans la charte graphique et la composition visuelle. On dirait même une itération chaotique pondue par une AI en plein bad trip, ou un artwork asile-friendly de The Caretaker.
C'est par une introduction mélodique que commence ce nouvel opus, avec une tension qui s'accroît au fur et à mesure que les vocaux se laissent gagner par l'angoisse, le dépit et la rage. Un dixième album est symbolique dans une carrière, et celui-ci est un condensé de tout ce qu'il a pu produire ABR dans chacune de ses périodes, en étant très métal d'un côté, et de l'autre assez prog avec des compositions longues et relevées. "The Cleansing " ou "The Ancestry" ont beau partir en trombe à coups de blasts, ils n'en sont pas moins de structures complexes dotées de nombreuses parties et ambiances, ciselées avec duels de guitare au millimètre, et autres harmonies dont le groupe est coutumier. En plus que celui qui ouvre le disque, les courts instrumentaux "Fool’s Gold in the Bear Trap" et "Sevink" aux cordes cristallines et atmosphériques font plus qu'offrir une respiration entre les déchaînements d'agressivité, ils en sont parmi les plus beaux moments.

Un morceau comme "The Abyss" peut user de tous les stéréotypes du Djent, avec riffs aux saccades imprévisibles, des gros ralentissements à la limite du breakdown, ou ces micro stops coupés à raz par le gate. Mais August Burns Red ne rate pas une occasion de sortir de ce cadre restrictif. La musicalité semble être une saine préoccupation pour le groupe, qui change de gamme ou d'ambiance de manière toujours opportune. Tout semble stratégiquement écrit et placé, et témoigne d'une science de composition qui n'a fait que s'améliorer. On sent une recherche constante pour approfondir les idées et développer leur mise en forme. C'est un opus très dense qui prend du temps à être assimilé, bien que son efficacité le rend percutant dès la première écoute.
On a des riffs plus sombres que jamais comme celui de "Deadbolt" (pas assez exploité malheureusement) ou celui de "Dark Divide", muni de son riff aux harmoniques ténébreuses que n'auraient pas dédaigné Rob Flynn ou Joe Duplantier. Les soli sont souvent déliés et évocateurs ("Dark Divide", "The Abyss") et parfois furieusement shreddeurs ( celui de "Tightrope" exécuté par Jason Richardson). S'il y a pléthore de moments forts, j'ai regretté le manque de titres plus simples et mémorisables. C'était presque le cas avec le Slipknotien "Reckoning", qui s'étire à presque huit minutes, mais termine l'album de belle manière .
La production très propre privilégie l'équilibre dans les médiums et la clarté dans les aigus. Chaque instrument a son pré carré dans l'espace sonore, les graves réservés à la basse, les médiums pour les guitares, etc… personne ne se marche sur les pieds. Le son de basse est à la fois clair et rond, ce qui la rend très audible en permanence particulièrement lorsque les guitares fourmillent dans les aigus mélodiques ("Tightrope"). La partie vocale n'est pas en retrait, avec un Jake en pleine forme, épaulé par des featurings pas venus pour faire de la figuration. Les choeurs sont impressionnants, flippants comme une foule de désaxés. La batterie est sonorisée sans excès, ce qui préserve la lisibilité des morceaux.

Certes, avec son dixième album, August Burns Red ne propose rien d'original, mais il forge un métal sophistiqué et précis avec un niveau technique qui force le respect. Ils ont un côté joueur avec le temps et les contretemps qui insère une dose d'imprévu dans leur musique. A n'importe quel moment, le groupe peut partir dans une direction différente (le passage prog/jazzy atmosphérique au beau milieu de "Reckoning"). On est pas surpris dans les grandes lignes, mais on l'est en vivant les morceaux dans l'instant. Et puis, pas radins, au lieu d'un EP prévu au départ, ils nous octroient tout de même douze titres pour plus de cinquante minutes de musique bourrée de riffs et d'arrangements.

2 Commentaires

9 J'aime

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Groaw - 30 Avril 2023:

Merci la chronique ! Globalement d'accord sur ton ressenti : ABR fait du ABR mais le fait bien. Le groupe est peut-être buté dans sa vision du metalcore mais comme ils sont les seuls à avoir cette conception, ça fonctionne parfaitement bien ! En tout cas, c'est une réussite de plus pour la formation américaine.

Attention néanmoins aux quelques fautes qui se sont glissés dans ton écrit : Sharptone Records sans le s à Sharptone ou des accords manquants, notamment dans cette phrase : "The Cleansing " ou "The Ancestry" ont beau partir en trombe à coups de blasts, ils n'en sont pas moins de structures complexes, dotés de nombreuses parties et ambiances, ciselés avec duels de guitare au millimètre, et autres harmonies dont le groupe est coutumier.

Comme tu parles de structures, il manque l'accord au féminin cheeky

JeanEdernDesecrator - 01 Mai 2023:

Merci pour ton retour Groaw, je me fais parfois avoir avec mes phrases à rallonge. Dans mon esprit, c'était une énumération concernant les deux morceaux en question, mais à la lecture, on comprend plutôt que ça concerne les structures. Les deux se valent mais j'ai modifié en conséquence...

Sinon, ABR fait partie de ces groupes que j'ai survolé sans m'iy attarder, et là c'était l'occasion pour me plonger en détail dans un de leurs albums. C'est pas l'album idéal pour les découvrir vu la complexité du bousin, mais j'étais curieux de celui-ci.

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