Après le split de
2012, consécutif au très bon
Under the Sign of the Iron Cross, on se demandait bien ce que Henri Sattler, membre historique du Dieu déchu, concocterait. Une fois ses problèmes personnels réglés, celui-ci a contre toute attente remis le couvert avec "son"
God Dethroned pour terminer la trilogie inspirée par la Grande Guerre, celle des Poilus et autres événements historiques dramatiques liés à cette boucherie humaine. Composé maintenant de Michel Van Den Plitch (batterie), Mike Ferguson (guitares et ex-
Detonation) et Jeroen Pomper (basse),
God Dethroned et son leader sont bel et bien de retour.
Si les hollandais n'ont jamais réellement sorti d'album faible, l'inspiration plus mélodique de la décennie 2000 pouvait être envisageable pour cette livraison. Ainsi, l'introduction lancinante "A Call To Arms" toute en mélancolie funèbre donne le ton d'un album plus malin qu'il pourrait être vu de prime abord. Les hymnes de death mélodique que constitue la triplette d'ouverture sont à cet égard exemplaires de cohérence et d'efficacité. Riffs mémorisables aisément, double grosse caisse implacable, refrains percutants et leads glaçants sont ainsi légion sur "
Annihilation Crusade" (vidéo ci-dessous), "
The World Ablaze" ou "On The
Wrong Side of the Wire" conférant à ce disque une entrée en matière remarquable. Un vrai régal de death mélodique aidé par une production "à la maison" (et mixé par Dan
Swanö) incisive et idéalement précise. Si le spectre musical d'
Amon Amarth n'est pas très éloigné sur les parties les plus abordables,
God Dethroned varie ses compositions judicieusement évitant complètement la redondance parfois ressentie chez les Suédois. Ainsi, entre brutalité relative inhérente au style, et plans plus mélodiques ("
Close To
Victory" dont le début véloce laisse place à un cœur de morceau subtil) le contrat est rempli aisément.
Mais, et c'est là que
The World Ablaze tire son épingle du jeu, le groupe se permet de marcher sur le charnier laissé vacant (si, si, même avec
Memoriam) par feu
Bolt Thrower. A ce titre, les chars d'assaut que sont "
Escape Across The Ice" (surtout) ou "Breathing
Through Blood" font clairement plus qu'entretenir le mythe. Riffs martiaux, lancinants et étouffants, intonations de Sattler plus sourdes, rythmiques de pachyderme, tout y est pour faire revivre au deathster les grands moments du défunt groupe anglais. Une superbe performance, prouvant que
God Dethroned est revenu avec une redoutable efficacité et envie d'en découdre, avec textes à l'avenant. Même si le plus basique "Messina Ridge" fait retomber légèrement l'intensité, les soli dantesques du final "
The 11th Hour" laisseront l'auditeur charmé par ce superbe retour.
Bataille gagnée pour ce point final à la trilogie du groupe centrée sur la première guerre mondiale. Ce nouveau
God Dethroned déploie ses armes avec talent tout au long des presque 42 minutes d'un album en tout points réussi. Les fans de death mélodiques peuvent foncer, et les deathsters inconsolables suite aux armes rendues par
Bolt Thrower trouveront ici un nouveau maître de guerre dans un genre finalement certes plus abordable et mélodique, mais pas dénué d'atouts pour conquérir de nouveaux territoires.
Merci pour cette impeccable chro.
Je réecoute l album et force est de constater que God Dethroned avait delivré 1 bien bel album sur cette periode de la fin de la vieille Europe.
Excellente chro
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