Pour la plupart des groupes rock, l'histoire d'
Ayreon, le projet du géant et multi-instrumentiste
Arjen Anthony Lucassen, a quelque chose qui tire vers l'idéal. En effet, quoi qu'il advienne, le Hollandais surdoué reste fidèle aux idées et au genre Rock (
Metal) Progressif qui l'on fait connaître, et cela, depuis 1995 avec
The Final Experiment, son excellent premier concept album.
Par ailleurs, il ne faudra pas attendre très longtemps la sortie de l'extraordinaire pour ne pas dire chef-d'œuvre "
Into the Electric Castle", deuxième album conceptuel au casting d'invités plus ou moins connus tels que les chanteurs :
Fish (ex-Marillion), Damian
Wilson (
Threshold, Landmarq), les chanteuses
Anneke Van Giersbergen (ex-
The Gathering) et Sharon Den Adel (
Within Temptation), entre autres, pour s'apercevoir du réel talent de compositeur du stakhanoviste batave.
D'autres albums aussi prestigieux qu'
Into the Electric Castle verront le jour, à commencer par l'imposant The Universal Migrator (2000), scindé en deux albums. Le premier, The
Dream Sequencer, se distinguera par une mouvance prog atmosphérique ; l'autre, Flight of the Migrator, nous dévoilera d'entrée de jeu la facette la plus
Metal d'
Ayreon avec des guitares plus présentes et mordantes que sur le premier volet. Le tout est exécuté par une imposante liste d'invités réunissant le gratin de la scène
Power Prog Mélodique du début des années 2000. 4 ans plus tard suit le double CD conceptuel
The Human Equation, au propos plus orienté Folk et Rock que ses prédécesseurs.
L'année 2008 correspondra à la sortie d'un autre double album conceptuel
01011001 : énorme recueil de science-fiction, au tout aussi impressionnant casting, qui réunira la crème des chanteuses et chanteurs
Metal des années 2000, dont la fidèle
Anneke Van Giersbergen,
Jorn Lande (
Jorn, ex-
Beyond Twilight, ex-
Ark),
Jonas Renkse (
Katatonia), Tom Englund (
Evergrey) et Magali Luyten (ex-
Beautiful Sin,
Nightmare).
The Theory of Everything, l'album suivant, s'avérera beaucoup plus difficile d'accès et à appréhender que les autres œuvres d'
Ayreon. Celui-ci s'éloignera des sentiers de la science-fiction, en s'attaquant à des sujets tels que l'existence humaine, l'extinction de la Terre, mais aussi scientifiques comme la fameuse théorie du tout.
Aujourd'hui, le géant hollandais nous transportera à nouveau au plus profond de la science-fiction, en nous proposant une nouvelle réalisation d'
Ayreon, le prequel de 010110001 intitulé
The Source, autre album conceptuel découpé en 4 chroniques distinctes, et long de presque une heure trente minutes. Bien entendu, je pourrais vous énumérer l'énorme casting et vous détailler l'histoire de ce nouveau manifeste, mais au lieu de cela, je vous inviterais à lire le magnifique livret illustré par le cover-designer français Yann Souetre, qui accompagne le contenu de ce gargantuesque double CD.
Quant à la production, il n'y aura rien à redire. Elle sera à la hauteur de nos attentes en dotant l'opus d'un son massif, clair et très moderne. Le tout est complété d'un mix qui mettra bien sûr le chant en avant, mais aussi une instrumentation de haut niveau, dont une batterie puissante, au jeu net et précis du fidèle Ed Warby (
Gorefest,
Hail of
Bullet), présent depuis les débuts de l'aventure
Ayreon!
Immergeons-nous, sans plus attendre, dans l'univers sci-fi de
The Source.
Les 17 pistes aux diverses ambiances s'enchaîneront sans temps mort, à commencer par "The Day
That the World Breaks
Down", énorme et long pavé de 12:32 minutes qui ouvre magistralement l'album, commençant ainsi l'histoire, qui continuera en 2008 sur l'album
01011001 (jusque là vous suivez toujours?). Ce morceau laissera s'exprimer la plupart des 11 chanteurs et chanteuses de l'opus. En premier lieu, James Labrie (
Dream Theater) dans le rôle de l'Historien, dévoilera un chant plus cérémonieux et solennel qu'à l'accoutumée. Mention spéciale à l'imposant et fidèle Russel Allen (
Symphony X) qui, dans le costume du Président, se montrera une nouvelle fois impérial sur l'étendue des 17 titres, le fédérateur et mélodieux "Into the
Ocean" étant le meilleur des exemples.
Mention spéciale à Tobias Sammet (
Edguy), qui dans le rôle de capitaine de l'espace, se montrera tout aussi convaincant sur l'étendu de l'opus, à commencer par le lourd et rampant "Star of
Sirrah" dont le refrain laissera s'exprimer son compatriote de
Blind Guardian, Hansi Kürsch, mais aussi
Paul Gilbert (Mr Big) qui viendra poser l'un des ses meilleurs solos de guitare en mode shredder. D'ailleurs nous retrouverons Tobias et Hansi sur le rapide et enjoué "Run!
Apocalypse! Run!" où Tommy Karevik (
Kamelot) au timbre puissant et dans le rôle du chef des opposants, viendra une nouvelle fois nous émerveiller.
Parmi les autres réussites de l'opus, nous aurons la chronique 3 (The Transmigration) et son quarté gagnant : l'entraînant "Aquatic Race", au couplet et refrain exquis, le lent et mélodieux "The
Dream Dissolves" qui mettra en avant le chant de nos 2 déesses bataves (
Floor Jansen jouant la Biologiste et Simone Simons, la Conseillère), accompagné des retentissantes et vibrantes interventions du duo norvégien Eriksen/
Rue (le Diplomate et le Prophète). Ce morceau est suivi de mon préféré, l'oriental "Deathcry of a Race" qui révélera un Tobias Sammet (le Capitaine) très en voix et soutenu par les vocalises arabisantes de Zaher Zorgati, le chanteur du groupe tunisien
Myrath, (dans le rôle du prédicateur), fera des merveilles. Cette troisième partie se termine par l'entraînant "Into the
Ocean", cité plus haut et dont l'air imparable, soutenu par des interventions de guitares tranchantes et Heavy, nous rappellera à bien des égards celles de l'album
Victims of the Modern Age de Star One (l'un des nombreux projets d'
Arjen Lucassen).
Concernant les titres et invités restants, votre illustre serviteur vous laissera le soin d'aller les découvrir à travers l'album et le livret de
The Source. Seule petite ombre au tableau : "March of
The Machine", la dernière piste de l'album, qui par sa durée et son final me laisse sur ma faim. N'aurait-il pas été plus judicieux de terminer l'opus par l'épique "
Journey to Forever", ou de nous concocter un final digne de "The New Migrator" par exemple? Par ailleurs, je trouve dommage que des chanteurs de la trempe de Nills K
Rue et Michael Erikson n'interviennent pas plus souvent et longtemps sur l'ensemble des 17 chansons de ce merveilleux opus.
Malgré quelques petits impairs sans conséquences majeures, ce double album conceptuel aux allures de best of, constitué de nombreuses atmosphères et rebondissements complétés par un copieux casting, se pose d'ores et déjà comme l'une des meilleures œuvres à mettre à l'actif d'
Arjen Anthony Lucassen.
Au final,
The Source comblera sans aucun doute les fans les plus acharnés du géant hollandais et de ses nombreux projets, mais aussi les aficionados du genre
Metal Progressif et de ses dérivés.
Encore un grand merci à Monsieur Lucassen.
Moi, je les ai moins aimés, c'est tout. Je les trouve moins percutantes, moins travaillées notamment avec des riffs très répétitifs et un schéma trop ressemblant. Cela reste de très bons morceaux mais un peu moins bon que l'ensemble des autres chansons.
Dire que des morceaux sont moins bons que d'autre ne veut pas dire qu'ils sont faibles. On a toujours nos chansons favorites et nos chansons que l'on aime moins. Dans mon cas, c'est juste que je les aime moins ^^'
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