The Real Thing

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18/20
Nom du groupe Faith No More
Nom de l'album The Real Thing
Type Album
Date de parution 20 Juin 1989
Labels Slash Records
Enregistré à Studio D
Style MusicalFusion
Membres possèdant cet album427

Tracklist

1.
 From out of Nowhere
 03:22
2.
 Epic
 04:54
3.
 Falling to Pieces
 05:16
4.
 Surprise ! You're Dead !
 02:27
5.
 Zombie Eaters
 06:00
6.
 The Real Thing
 08:13
7.
 Underwater Love
 03:52
8.
 The Morning After
 03:43
9.
 Woodpecker from Mars
 05:40
10.
 War Pigs (Black Sabbath Cover)
 07:44
11.
 Edge of the World
 04:10

Durée totale : 55:21

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Faith No More


Chronique @ Ultima_Zeroth

20 Juillet 2010
Critiquer un groupe que l’on considère avec respect comme un monument est toujours chose délicate et Faith No More fait partie de mes groupes de légende.

Cet album est né d’une alchimie magique entre un groupe alors sans chanteur et un frontman exceptionnel, désormais connu et reconnu bien au-delà des sphères metal : Mike Patton. Ce dernier sera recruté en 1988, un peu plus de 6 mois avant la sortie du méfait qui nous intéresse.
Avant, le groupe était peu connu et fragilisé par son chanteur (Chuck Mosely), meilleur poivrot que vocaliste et par des rumeurs persistantes de tensions au sein du groupe…
Un changement de line-up et un album plus tard, Faith No More devient le groupe internationalement reconnu qu’il est toujours.
Mais qu’ont-ils donc bien pu faire pour en arriver là ? Tout simplement sortir le premier d’une série de 4 albums très réussis (The Real Thing (1989), Angel Dust (1992) : souvent considéré comme leur meilleur album, puis King for a Day, Fool for a Lifetime (1995) et enfin Album of the Year (1997)) avant un split en 1998.

Voilà pour le rapide historique, maintenant passons à l’objet en lui-même ! Quelques mois avant ma naissance, Faith No More sort donc ce The Real Thing : 11 titres et près de 55 minutes de Fusion piochant ses influences dans un metal énergique sans être foncièrement brutal mais également dans le rap/hip-hop avec un soupçon de folk pour ne citer que les principales. De ce melting-pot ressort un album avant tout très original, diversifié et rempli d’énergie.
Il me sera difficile de faire un track-by-track ou ne serait-ce que de décrire 1 ou 2 pistes en particulier tant je conçois cet album comme un tout, les chansons s’enchaînant parfaitement. Mais je vais faire un effort…

Le tout commence donc par "From Out of Nowhere". Le morceau est bien rythmé, la mélodie vous pénètre le cerveau pour n’en ressortir que bien longtemps après et la voix nous impressionne déjà avec une première facette claire un peu nasillarde à la fois toujours très juste et immédiatement reconnaissable entre 1000.
Et voilà que "Epic", le single au clip «controversé» (pauvre poisson…) pointe un bout de nez rageur ! Finie la joyeuse mélodie, sur une rythmique ultra-efficace, Mike Patton nous rappe/crache des paroles rageuses avant un refrain plus musical mais restant assez violent. La deuxième partie du morceau laisse plus de place à la guitare de Jim Martin qui nous offre un moment d’émotion intense, presque nostalgique, qui s’achèvera magnifiquement par quelques notes de piano. Sans doute une des meilleurs chansons de l’album !
Suivent un "Falling to Pieces" plus metal, nouvelle occasion pour Patton de montrer les capacités de ses cordes vocales puis un "Surprise ! You’re Dead !" presque hardcore (!) avec un chant plus écorché, haineux, ponctué de rires et de hurlements dignes d’un fou.
La très bonne "Zombie Eaters" à l’intro de type «ballade susurrée» précède "The Real Thing", le titre éponyme de l’album. Une chanson plus torturée au riff principal beaucoup plus violent que le reste, garantissant un headbanging jouissif. Ces 8 minutes sont le point culminant de l’album, résumé parfait d’influences multiples se magnifiant entre elles pour un résultat enchaînant passages calmes et violents, chants clair, rappé et même quelques petits lyrics plus hargneux. Cette chanson, à l’image de l’album, acquiert au fil des écoutes une cohérence parfaite, les transitions semblant évidentes, la durée de chaque passage semblant parfaitement adaptée, rien ne traîne en longueur, quelques passages bourrins auraient peut-être mérité de durer un peu plus longtemps mais bon, il faut avouer que j’aime tellement ça !
Enfin, dernier coup de cœur, la magnifique instrumentale au nom grotesque "Woodpecker from Mars" à laquelle je trouve des inspirations orientales (le violon) sur lesquelles vient se poser une section rythmique rapide pour un résultat très hypnotique évoluant ensuite vers des contrées limite psyché (on croirait presque reconnaître Pink Floyd dans certains sons !) avant un final sublime.
L’album se poursuit avec "War Pigs", reprise fidèle de Black Sabbath (la similarité des voix est bluffante) qui, étonnamment, ne jure pas avec le reste de l’album qui s’achève par la calme mais non moins agréable "Edge of the World", dans laquelle les claviers sont plus mis en avant que dans le reste de l’album.

Faith No More nous offre là son 3ème album mais 1er succès commercial, amplement mérité tant le groupe maîtrise son sujet de A à Z. Même si le genre Fusion peut rebuter certains, on est à des lieues de la musique d’Enhancer ou de Pleymo. Faith No More est un ovni, un groupe réellement atypique (comme RATM) qui inspirera le mouvement Metal qui aura le plus de succès dans les 90’s : le Neo Metal

Un 17/20 bien mérité tant j’apprécie toujours cet album même après 3 ans d’écoute fréquente sans une once de lassitude !
(Faith No More s’est reformé en 2009 et sera présent à quelques festivals en Europe durant le mois de Juillet. Mike Patton étant un grand show man en plus d’un chanteur très talentueux, voir Faith No More sur scène est un vrai régal, même plus de 10 ans après l’apogée de leur carrière !)

13 Commentaires

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vincysteria - 14 Avril 2014: "L’album se poursuit avec "War Pigs", reprise fidèle de Black Sabbath (la similarité des voix est bluffante)". Je ne trouve pas qu'il y ait une grande similitude entre les voix justement... La reprise de FNM est bien mieux que l'original. Surement due au fait que j'apprécie pas du tout la voix de Osbourne...
witchfucker - 10 Mai 2017: Chef d'oeuvre absolu qui à priori n'était pas censé me plaire et qui pourtant m'a mit une de mes plus grosse claques musicales. 19/20 et je me demande même pourquoi je ne met pas un 20/20.
JeanEdernDesecrator - 23 Septembre 2017:

C'est un album qui a changé énormément de choses dans le rapport du metal à la musique : en mélangeant si intimement le metal à la pop, au funk, il a fait exploser les barrières des genres. Si on regarde bien le metal en prenant un peu de distance, il y a un avant Faith No More et un après. Autant que Metallica avec Kill'em All, ou Nirvana avec Smells Like Teen Spirits.

Je me souviens encore de la découverte de cet album. C'était peu après sa sortie, en 1989, je l'avais acheté sur un coup de tête après voir lu une chronique. Les trois premiers titres m'avaient moyennement plu : trop pop, trop rap, la voix de Mike Patton un peu nasillarde à l'époque. A la fin de "Falling to pieces" et de ses nappes de claviers dégoulinants, j'ai failli balancer la cassette dans une poubelle, écoeuré. La cassette était au dessus du trou, et une petite hésitation m'a pris : je me suis dis, bon, je passe à autre chose (un ptit Practice What You Preach de Testament), et plus tard je rééssaye d'écouter la suite.

Quand j'ai remis la cassette dans le walkman, une heure plus tard, il restait 5 secondes de claviers du morceau précédent. Puis Surprise You're Dead, qui m'a complètement cloué sur place. Le riff ultra agressif de Jim Martin, la rythmique en ternaire qui fait tourner le truc de manière malsaine, le chant possédé au limites du Death de Mike Patton. J'en riais presque de jubilation. Et le morceau Zombie Eaters, ballade piègée qui finit en pugilat musical a achevé de me retourner comme une crèpe.

La deuxième face de l'album est dantesque, des montagnes russes émotionnelles avec en sommets  l'épique The Real Thing, l'instru survitaminé Woodpecker From Mars, ou la repise fantastique de Black Sabbath War Pigs. 

Quand je cherche la note d'un album, je ne mets jamais 20 normalement, car l'album n'est pas parfait objectivement. Mais il mérite un 20 tellement il est jouissif, important, essentiel. Un album qui change la vie, ça ne vaut pas autre chose que 20.

Game_system - 22 Juin 2019:

Au vu des commentaires et de la chronique, le mien va faire un peu tâche. J'ai apprécié cet album, premier que j'ai découvert de Faith No More, il y a des passages vraiment intéressants, mais ça ne m'a pas marqué au point de le considérer comme un tournant pour moi ou un chef-d'oeuvre. Peut-être est-ce parce qu'avant de l'écouter pour la première fois, j'avais déjà découvert d'autres formations de fusion qui ont poussé le concept plus loin et qui m'avaient déjà bien marqué (Incubus, RATM, ...), donnant l'impression que The Real Thing est un album cool mais rien de particulièrement spécial. Néanmoins je lui reconnait son rôle de précurseur dans le genre, et Mike Patton offre une impressionnante performance. Je trouve aussi qu'il a mal vieilli par rapport aux autres albums.

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