Bon inutile de mentir, je ne connaissais rien à
Faith No More ou à
Mike Patton avant d'acheter ce disque. Découvert sur la route dans ma voiture (pour un entretien à une école ^^), il a tout de suite parvenu à me charmer.
Et pourtant, c'était pas gagner. Moi qui n'aime pas le neo metal. Pourtant on m'a présenté ce disque comme une des principales sources d'inspiration de ce mouvement, bref j'étais dubitatif, et c'est juste le prix riquiqui de la galette qui m'a convaincu. Je mets le cd dans le lecteur, et commence "
Land Of Sunshine". Point de neo, ici c'est une sorte de fusion hip-hop/metal. La basse claque d'entrée, un style très funk, comme tout au long du disque. Une batterie plutôt simpliste mais présente, une guitare très inventive, qui évite les sempiternels power chords du metal et propose un jeu varié qui colle superbement à la musique du groupe.
Jim Martin fait même quelques solos mélodiques ou planants plutôt bien trouvés. On a aussi un clavier ambiance intéressant qui se mue en piano pour accompagner
Mike Patton sur des passages plus calmes.
Et au disque de défiler à une vitesse impressionnante. Malgré une durée d'une heure, on ne voit rien passer. Surtout grâce à la qualité des compos. Tubesque comme "
Midlife Crisis" ou "
A Small Victory", énervées "
Caffeine" ou "Smaller
And Smaller"... La diversité est de mise, et surtout l'expérimentation. Et à nous d'avoir la sensation jalousive que tout ce qu'entreprend
Faith No More, il le réussit.
Mike Patton se la joue crooner sur "RV", passage rap/hip-hop (je sais pas très bien j'avoue :s ) sur "
Everything's Ruined" ou ambiance flippante sur "Crack Hitler"... La musique est bien étrange c'est sûr, mais possède toujours une identité metal, grâce à la présence d'une bonne rythmique tout au long du disque, et la gratte qui n'hésite pas à envoyer le pâté par moment :) . Le chant de
Mike Patton est totalement maîtrisé, avec un chant classique, qui tend (rarement tout de même) vers le rap, ou qui d'un coup va gueuler dans son micro, dans un hurlement assourdissant ("Jizzlober").
Emotionnellement parlant, voilà un disque très marquant. Disque assez sombre, une pochette belle mais qui semble trop parfaite justement, des illustrations de cadavres de viandes animales à l'intérieur, un titre traduit "l'ange de poussière", voilà un esprit bien barré. Billy Gould le bassiste décrit l'artwork comme "une représentation visuel de tout ce qu'est notre musique - une part de beau, une part d'horriblement laid". On passe souvent d'une certaine forme de mélancolie plutôt douce à un état d'énervement total, parfois au sein d'une même chanson, comme sur "Be
Aggressive". Les thèmes des chansons sont vraiment variés. "Jizzlober" semble parler du viol, "
Land Of Sunshine" contient des extraits d'un test de l'église de scientologie... Les sens cachés sont nombreux, et il faut de la patience pour tout saisir du monde de
Faith No More.
La seule réserve que j'ai sur ce disque concerne les deux dernières pistes. "Midnight Cowboy" est une reprise de John Barry, un instrumental calme. Peut-être moins expérimental et intéressant, mais finir l'album par "
Malpractice" aurait laissé un goût malsain, ici on finit en douceur. "
Easy", ou comment se remplir les poches avec un single qui cartonne, est une reprise de Lionel Ritchie, sans réel intérêt, bien trop fade et mièvre selon moi.
Cependant pas de quoi s’en faire, ce disque reste une petite merveille. Une base metal présente, alliée à de nombreux styles différents, avec une ambiance assez noire mais variée. L’expérimentation est très présente, et il faut parfois un petit temps pour accrocher à certaines compos, mais la magie opère finalement bien. 18/20 pour une heure qui oscille entre moments planants, douces mélodies ou passages énervés. Le tout servi par une équipe de musiciens qui assurent, avec un
Mike Patton impressionnant.
Sinon, je découvre enfin cet album avec plus de vingt ans de retard, mais à première écoute je dirais que ce n'est pas vraiment ma choppe de bière... En même temps, le Nu Metal et moi, ça fait quatre, donc... Mais je vais m'accrocher un peu, on ne sait jamais, l'illumination viendra peut-être (j'apprécie The Real Thing, à défaut d'être fan).
Merci pour la kro.
Greg.
Il faut savoir que cette album marque un tournant dans la carrière de Faith no More. Déjà musicalement on se dégage pas mal des précédentes sorties, sur The real thing Patton à juste posé sa voix son écriture car les morceaux étaient déjà composés pour le premier chanteur. Angel dust sortira avec beaucoup de retard, d'une part Mike Patton décide d'y imposer sa pâte personnelle à la musique (ce qu'il n'avait pu faire sur The real thing), plus sombre et déglingué (Malpractice, jizzlobber...) et moins rap/rock aussi, ce qui ne plait pas à tous les membres dont Jim Martin (guitariste barbue avec les lunettes rouge ) qui quittera le groupe plus tard; un autre fait au retard, l'album à la base devait se nommer Crack Hitler. Faith no More après cet album ont intégré complètement Patton, de sa façon de chanter à ses idées les plus tordues.
Mouais… Du coup, je me suis réécouté l'album aujourd'hui (d'une oreille distraite, il est vrai), et y'a pas à dire, j'accroche pas. C'est certes musicalement assez riche et varié, mais rien à faire, je trouve ça désespérément gnangnan, mou et – osons le terme – chiant.
Je crois que Faith No More, ce n'est pas ma came, tout simplement… Et dire que j'ai encore "King for a day fool for a lifetime", "Album of the year" et le "Live at the Brixton Academy" qui patientent sur mes étagères !!! O_o
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