Liste des groupes Doom Funéraire Esoteric (UK) The Maniacal Vale

Comment bien commencer notre procession, dans cette infinie plénitude où nous plonge (et nous noie) ce nouvel album d'Esoteric (officiant depuis 17 ans et comptant seulement 4 albums à son actif avant celui que je chronique)…

Tout d'abord, ce qui me marque, c'est que cette oeuvre tient sur deux galettes bien remplies (comme le fut "So Long Suckers" de Reverend Bizarre) et qu'ici, la pesanteur d'ensemble emprunte le même sentier que leur précédente itération malveillante, sans dévier d'un iota : "Subconscious Dissolution into the Continuum".

Alors, devrait-on craindre une certaine redondance quant à la possibilité d'épanouir complètement son auditoire ? Et je répondrai là d'un "Que nenni" car ils sont parvenus à retranscrire un malaise permanent tout au long des 101 longues minutes que dure ce "The Maniacal Vale" (là où le précédent parvenait à distiller un gramme de tendresse par-ci / par-là…).

Même cette pochette, mi-tourmenté et hautement altérée, nous fait craindre une éventuelle rechute "en spirale" dans leur univers musicalement si tourmenté (merci Kati Astraeir de toutes ces sublimes illustrations parsemant ce livret, qui reflète de haute volée l'état dans lequel les compositions offertes par ces 6 musiciens nous plongent).

Abondance du visuel et pauvreté (dans le bon sens) des textes, un "écartèlement" qui plaira à bon nombre d'habitués de ce style. En tout cas, je ne suis pas parvenu à mettre sur pause tellement je désirais m'enfoncer davantage (et parvenir à déchiffrer leurs visions désenchantées). Le seul répit autorisé se produit lors du changement de disque - mais aurez-vous envie de faire durer ce profond désarroi que nous insufflent ces Anglais ?

Niveau atmosphère, aucune piste ne se détache réellement de ce fort beau lot… tout est ici mis en oeuvre afin de mieux nous "détendre" (une des particularités du groupe), comme l'est leur premier titre "Circle" (20 minutes où le ressenti émotionnel est funeste mais tentant, une boucle infernale inteminable). Il ya aussi "Quickening" avec ce langoureux passage où un piano macabre nous invite à nous faire perdre toute raison d'être, ou même les accélérations côté riffs teintés d'un arrière-plan morbide de "Caucus of Mind"… avant que tout ceci ne soit réduit définitivement au "Silence" (1ère piste, 2e CD), incluant les 2 pistes suivantes.

Coupez tout vos systèmes de communication, éteignez vos lumières, vos neurones et vos repères sensoriels… et attendons de voir si vous arriverez à vous mouvoir une fois ces intenses 1H40 terminées…

Traitement prescrit par mon généraliste : une écoute assidue par semaine au grand maximum et surtout pas d'excès (vous subiriez de trop nombreuses et désagréables conséquences sinon) !!

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Apophis2036 / Summonight

Funeral Doom Death Metal. Tout est dit. Esoteric tient en ces quatre mots: "Funeral" pour l'atmosphère (horriblement) pesante, "Doom" pour la lenteur insupportable des titres, "Death" pour les vocaux du chanteur, réellement impressionnant, et je pense qu'il est inutile d'expliquer le dernier, étant donné que je me trouve sur SoM.

Esoteric nous avait habitué à un univers très pesant, avec son précèdent album mais là, je dois avouer que des records de lourdeur ont été battus avec cette nouvelle offrande à la démence.

The Maniacal Vale, donc. Le premier point sur lequel on reste scotché est la beauté de la pochette, qui est véritablement sublime. Elle représente particulièrement bien l'univers d'Esoteric, une longue descente aux enfers, lente, très lente, ou la pesanteur serait soudainement doublée, voire quadruplée. En ouvrant le magnifique boîtier, on peut y trouver deux magnifiques galettes. En jetant un regard sur la track list, on remarque que chacune comporte très peu de titres. N'allez certainement pas croire qu'Esoteric aura torché ce CD à la va-vite, pas du tout, étant donné la longueur des titres (entre 7 et 22 minutes).

Musicalement parlant, Esoteric ne change pas d'un iota : sa musique est toujours aussi insoutenable. Non pas que ce soit mauvais, très loin de là, mais l'atmosphère est tellement lourde et malsaine que l'auditeur perd véritablement tous ses repères à l'écoute de cette galette. Les musiciens sont d'une technique irréprochable. Croyez-le ou non, il faut parfaitement maîtriser son instrument pour arriver à jouer aussi lentement, c'est aussi difficile que de jouer du grindcore survitaminé.

Inutile de s'appesantir sur chacun des titres, vu le peu de variations qu'on remarque. Un coup de caisse clair toutes les trente secondes ponctue cette véritable marche funèbre, comme pour nous sortir de notre état de transe - ou pour encore plus nous y enfoncer. Des grognements, des riffs pesants, un clavier toujours aussi mystique et oppressant... Car seul Esoteric peut nous plonger dans cet état de coma profond à l'écoute de leur musique, d'une lourdeur jupitérienne. Aucun titre ne ressort du lot, tous sont excellents.

Esoteric nous pond donc un double CD de très bonne facture, et d'une musique extrême. non pas par sa rapidité inhumaine ni par la débauche de technicité, non, extrême vis-à-vis de sa lourdeur absolument pachydermique. A ne pas mettre entre les mains des plus frêles d'entre vous.