Ce premier album du groupe est aussi une manière de les présenter,
Esoteric est un combo de doom-métal des plus poisseux et malsains jamais entendu sur terre et même plus loin encore. Anglais, le groupe joue à première vue un doom certifié conforme : tempo aussi rapide qu’une limace ayant fumé un pétard, voix d’outre-tombe et une ambiance malsaine et sourde. Cependant, lorsque l’on creuse et qu’on perce la carapace du groupe, on se rend compte que les membres d’
Esoteric pratiquent une musique hors-norme même pour le doom !!
Si, pour certains, la pochette représente un tapis de nappe ou un univers graphique assez psychédélique, le groupe prodigue avant tout une autre dimension des plus malades. Déjà, cet album dure en tout un peu plus d’une heure et demie, répartis sur deux CD, les titres sont très, très longs (vingt minutes et plus en moyenne) sauf le titre « Only
Hate (Baresark) » qui est par ailleurs un ovni dans l’album, un ovni dans l’ovni pourrait-on dire. Pour cause, c’est un titre de grind !?!!!? (le doom étant une version extrêmement ralentie du grind, c’est curieux mais pas vraiment surprenant)
Bon, si je dis que c’est malsain, je n’apprends rien aux amateurs, mais plus précisément ? Si dans
Skepticism (un petit exemple en soi) l’aspect macabre se dégageait des claviers funéraires, ici, dans
Esoteric ils sont limités voir limites suggérés. En effet, les guitares sont plus mises en avant avec des solos complètement tordus s’éternisant dans de looonnguuuueees minutes, tandis que les sons sidéraux des claviers (pour le coup) surprennent, dérangent par leurs fausses absences sourdes et mal aisées. Et, cerise sur le gâteau, les voix, ah, les voix. Doublées, torturées avec des pointes d’aiguës qui rendraient malade un chanteur de black psychotique.
Cet album est une pièce poisseuse, peut-être brouillonne à certains moments, mais d’une catatonie extrême. J’ai rarement entendu un tel déversement de névrose sur bande (le premier titre «
Bereft » est un cauchemar en soi aussi indigeste que fascinant, ULTIME).
Très nihiliste, «
Epistemological Despondancy » fait partie de ces disques qui vont plus loin que notre imagination, ici malmenée comme jamais ainsi que le doom lui-même. Cela étant dit, c’est une pièce difficilement cernable que tous n’apprécieront pas forcément à la première écoute, la durée du disque rendant l’aspect très indigeste sans oublier cet aspect caricatural par rapport au doom.
Visqueux, épais musicalement et textuellement, ce premier album, maintenant réédité (pour notre plus grand bonheur), est une rondelle que les doomers les plus téméraires devraient en venir à bout.
Catatonie psychédélique (un mauvais trip sous LSD)
Culte !!!
Je n'ai malheureusement pas l'album en physique (impossible à trouver). Reste que niveau ambiance, il est aussi imparable que malsain.
Moi qui croyait connaître le groupe et sa folie psychédélique, là on franchit un cap...L'on est plus du côté drone ET malsain de SUNN O ))) meets EVOKEN & BRUTAL TRUTH que dans leurs albums "habituels" (je veux dire plus récents) déjà bien barrés...le record probablement dans le genre, ce au départ sans batterie, c'est complètement dément...dangereux je dirais même pour des oreilles non averties et sous influence de psyohotropes divers ! AArrgh....Enfin, après avoir écouté tout l'album, c'est quand même le premier titre qui remporte la palme de l'extrême dans le genre...le reste est (relativement!) presque plus conventionnel...(l'usage immodéré du delay y est certainement pour quelque chose !).
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