Si beaucoup de gens ont au final attribué le deathcore plus à une mode qu’à un véritable style (moi y compris), on retrouve après mûre réflexion les vrais groupes de deathcore, autrement dit de death metal mêlé au hardcore, deux genres se confondant monstrueusement bien lorsque le talent y est. Et au final, peu de groupes ont réussi à tirer leur épingle du lot :
Burning Skies, (autrefois)
All Shall Perish,
Suicide Silence mais aussi et surtout
Despised Icon.
Ces derniers sont donc bien parvenu à se démarquer et à proposer quelque chose de neuf, de musicalement monstrueux, explosant les pits à chaque concert. Commençant par du death/grindcore avec quelques petites pointes hardcore, le groupe a progressivement évolué en du pur deathcore, parsemé de pig squeals ravageurs, de chant scandé, jonglant entre les riffs rapides, techniques et dissonants et les beatdowns ultra-lourds. Après un deuxième opus beaucoup ancré dans le style susnommé, voici donc le
Despised Icon de l’année 2007.
Troisième album donc pour nos jeunes prodiges, allant encore plus loin tout en arrivant cette fois-ci à contenir leur rage dans 40mn entièrement maîtrisées.
The Ills of Modern Man est brutal, judicieusement bien dosé pour ne pas tomber dans la monotonie, déclencheur de headbangs et de whirlwinds transpirants. Dès le premier titre, on sent que la sauce prend : du death brutal pendant 2mn, aucun répit, que du bon, basculant soudain en une pure partie de HxC new-yorkaise, en 2-step, avec ses chœurs et tout le tralala. Parfaitement structuré, le morceau définit clairement le style du groupe pour les novices. La suite reste dans le même esprit, le groupe soignant son image et gardant son style de prédilection tout en y apportant une nouvelle touche quasi-indescriptible, faisant tout son charme à un album aussi différent que similaire à leurs précédentes sorties.
Les pig squeals de Steve Marois sont encore plus impressionnants, rappelant ceux du premier opus. Bien parsemés dans les passages lourds, ils arrivent à booster correctement les chansons en les empreignant d’une certaine originalité propre à DI. Pour résumer, disons que ce troisième monstre va encore plus loin dans sa généralité.
Plus loin dans son côté hardcore, plus loin dans son côté death, plus loin dans l’intensité que dégagent les morceaux, plus loin dans sa lourdeur (les beatdowns sont absolument sidérants)… On perçoit une nouvelle maturité à travers cette volonté de varier tout en restant dans le même délire.
Pour ma part, je reste cependant encore un poil déçu par certains titres qui sont heureusement et paradoxalement présents pour faire de ce CD un 10 titres. Des titres bons mais pas mémorables (Sheltered Reminiscence est d’un basique…), qui sont vite délaissés au profit des monstrueux In The Arms Of
Perdition, Furtive Monologue, A Fractured
Hand et Fainted Blue Ornaments, ces deux derniers alliant furie dévastatrice et mélodie nordique dans une cohérence alarmante. Des titres percutants, qui restent définitivement en tête.
Bref,
The Ills of Modern Man est un excellent disque poignant et brutal, qui ravira les fans de death comme ceux de deathcore tant les Québécois arrivent à mettre tout le monde d’accord.
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