On savait le Québec friand de death metal technique, oscillant entre l’efficacité et la complexité, c’est d’ailleurs ce qui a fait sa renommée dans le milieu.
Neuraxis,
Martyr,
Cryptopsy ou encore
Quo Vadis l’ont largement prouvé à partir de la fin des années 90… Et puis est arrivé un jeune groupe plutôt original, sortant un album qui a fait du bruit. Composé de deux chanteurs (dont une fille), officiant dans le death/grind mêlé de quelques parties hardcore, les
Despised Icon ont secoué leur petit monde avec la sortie de
Consumed by Your Poison en 2002, immédiatement respectés par la communauté metal canadienne.
Après quelques changements de line-up (dont le remplacement au chant de Marie-Hélène par le batteur Alex Erian !), le groupe sort une démo et deux splits avant de s’attaquer à leur deuxième opus en 2005.
Immaculate violent mais aussi plus maîtrisé, le son est lourd, le combo n’hésitant pas à sortir le grand jeu à coups de blast-beats, de riffs courts et rapides, de beatdowns en mid-tempo et d’un double-chant mi-aigu mi-guttural dandinant entre le pig squeal grindeux et la voix caverneuse purement influencée par le death metal américain.
Que les fans de deathcore actuel ne connaissant pas
Despised Icon soient avertis : les riffs mélodiques sortis du metalcore ne sont pas présents ici, pas plus qu’un éventuel chant clair ou des compos se ressemblant toutes. Ici, on a droit à du VRAI deathcore, du death metal bourrin entremêlé de temps à autre de passages purement hardcore. Des beatdowns écrasants, des gruiks désarmants, des riffs ultra-rapides prouvant encore une fois que technicité peut rimer avec élégance, des passages en 2-step entrainants. Bon Dieu ! Y aurait-il des défauts dans ce disque au final ? Et bien oui, quelques uns…
Premièrement, la difficulté de correctement doser les deux styles, chose que l’on perçoit avec l’inégalité des passages hardcore dans l’album. Ensuite, quelques titres foncièrement pas très originaux, malgré leur qualité sonore (rares sont les albums dont chaque piste est une merveille). Personnellement, des titres comme "Warm Blooded" ou "Harvesting the
Disease" n’ont pas marqué mes esprits, contrairement aux impressionnants "
Silver Plated Advocate", "Retina" ou encore "
Immaculate" dont le passage mélodique en acoustique n’est présent que pour relancer la furie qui l’accompagne dans un final dévastateur. Autre petit détail quelque peu décevant : la fin du CD est assez monotone ; solide certes, mais les riffs et le chant sont un poil trop similaires pour discerner une chanson d’une autre. Dommage.
Au final, un album pas encore parfait mais incroyablement réussi, bourrin à souhait, pas aussi court qu’il ne laisse présager, juste ce qu’il faut pour découvrir un groupe proposant enfin quelque chose de différent et de puissant.
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