Créant la surprise avec l’infernal
A Shedding of Skin, grâce à sa métamorphose en une machine death thrash aussi énergique qu’impitoyable,
Protector marque les esprits fin 1991, s’illustrant parmi les formations germaniques les plus déboulonnantes du moment. Malheureusement, le trio d'Hambourg affronte aussitôt le départ de Michael Hasse, seul membre de la formation du début, coupant ainsi le groupe de son dernier lien originel, et laissant désormais Olly Wiebel seul dans l’écriture des nouveaux morceaux. Toujours accompagné du bassiste Matze Grün, le guitariste chanteur recrute alors le batteur technique Marco Pape derrière les fûts, puis rejoint Tim Buktu aux T&T Studios (
Massacra), pour les sessions de
The Heritage. Le quatrième full lenght sort ainsi fin 1993 chez Major Records, muni d’une illustration moyenâgeuse de Bonamico Buffalmaco (1340).
The Heritage démarre sur les chapeaux de roue, avec le terrible
Mental Malaria, balançant un break composé d’un des riffs les plus meurtriers du deathmetal. Grâce à une section rythmique parfaitement calée,
Protector délivre alors une suite convaincante, à coups de Scars
Bleed ou de
Lost Properties, alternant un martelage en règle à des passages entrainants, sur les vocaux gutturaux d’Olly et les interventions éraillées de Matze. Le très bon Convicts On The Street et son middle tempo vicieux casse en outre cette dominante tapageuse, conférant un sursaut judicieux en milieu d’album.
Malgré ses deux instrumentaux en clôture, percutants & inspirés,
The Heritage reste toutefois moins marquant sur sa seconde partie, à l’image de Protective Unconsciousness ou de Chronology, de facture déjà plus conventionnelle, ou encore de l’interlude Paralizer, prétexte à un matraquage vide de 53 secondes. En outre, malgré le mordant injecté dans le son des guitares, Tim Buktu ne parvient pas à égaler la profondeur et la puissance de l’enregistrement d’Harris Johns (
Pestilence,
Immolation) sur le précédent album.
Dans un contexte de saturation peu favorable, souffrant en plus d’une comparaison impitoyable avec son redoutable prédécesseur,
The Heritage se noie inéluctablement dans la masse des réalisations deathmetal, qui inondent le marché en cette fin d’année 1993. En outre, les incessants changement de line up finissent par être fatals à
Protector, vivotant encore quelques années après le forfait d’Olly Wiebel, sans avoir accéder à une place pourtant méritée aux côtés des pionniers du death thrash germanique, malgré les qualités intrinsèques et l’agressivité indéniable de ses dernières réalisations,
A Shedding of Skin en tête.
Fabien.
Bon, pour le reste, c'est ok. Vivement le résultat de la reformation à venir...
Effectivement, la pochette possède des tons plus foncés, moins jaunes... CQFD !
MERCI A TOUS 2.
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