Après un retour convaincant en 2013 (si, si) avec son
Reanimated Homunculus,
Protector enchaîne avec
Cursed and Coronated, sans changement de dessinateur ni de producteur (Kristian Wahlin à la planche à dessin et Tomas Skogsberg aux Studios Sunlights bien connus des deathsters). Le groupe, conduit par Martin Missy, reprend sur ce
Cursed and Coronated les codes du groupe, avec riffs séculaires, tempi à haute vitesse (quasiment tous les titres, à l'exception du lourdissime morceau-titre, pour faire simple, et surtout les percutants "
Six Hours On the
Cross" et "Base 104"), linéarité parfois très présente ("Terra Mater", ou le furieux "The
Dimholt"), refrains simplistes répétés à l'envie (l'opener et fort réussi "Xenophobia" qui rappellera les titres de morceaux chers aux groupe en "-ia", pour les curieux), vocaux de grrrrros minet de Missy et écrasements rythmiques d'un autre âge de ci de là fort bienvenus (le morceau titre au riff menaçant Celtic Frostien /
Triptykon par exemple, surmonté d'arpèges glaçants réussis, un excellent titre au demeurant).
Si l'on regrettera encore l'inspiration de
A Shedding of Skin, comme l'on regrette toujours un Reign In
Blood, Martin Missy, seul membre d'origine du groupe livre une nouvelle fois un échantillon de son savoir-faire, en tous points comparable à ce que l'on a pu déjà constater sur l'album précédent, ni plus ni moins, l'effet retrouvailles de 2013 passé, bien entendu. Typique, tellement typique dans son rendu final, qu'on a l'impression de retrouver quasiment le même album qu'en 2013, qui lui-même rappelait les premiers efforts du groupe, gros son en sus. Ceci dit, la qualité présente sur
Reanimated Homunculus est toujours là, peut-être de manière un poil plus homogène, agression comprise, et les gimmicks du groupe, reconnaissables entre mille, feront le bonheur des fans. On retrouve même quelques surprises, comme les soli de "
Crosses In Carelia" ou celui de "The
Dimholt", fantastique et aérant considérablement la composition. Citons également le riff digne de Tom G.
Warrior sur le tout début de "To Serve
And Protect" avant de voir débouler un break quasiment black / thrash au milieu de la deuxième minute, qui sied bien au titre, élargissant quelques (trop courts) instants le spectre musical du groupe, pour revenir à du vieux
Celtic Frost en fin de morceau. Un patchwork étonnant, mais réussi, qui fera sourire autant qu'il pourra séduire, l'effet de surprise passé, et assurément un des meilleurs moments de l'album.
Mais comme
Protector n'est pas du genre très aventureux, on notera surtout l'implacable rythmique signée de la paire suédoise
Johansson / Karlsson et le dernier titre, "The
Old Boil" , forme d'hommage à Motörhead, que n'aurait pas reniée Tom Angelripper, en dehors du thrash / death toujours aussi assommant (dans le bon sens du terme) du groupe.
Plus bourrin qu'un récent Sodom,
Protector avec ce nouveau disque ne risque pas de s'attirer de nouveaux fans d'emo-core tant son immobilisme trouve ici sa quintessence, en dehors des éléments cités ci-dessus, ce qui est déjà beaucoup pour le groupe germano-suédois et son principal leader.
On retrouve également en fin de disque 3 morceaux live captés à l'occasion du Skullcrusher Festival à Dresde (Allemagne) le 4 octobre 2013, juste après la sortie du précédent album, donc.
Pas forcément les titres les plus marquants, à l'exception de "
Protector of Death", mais toujours sympas à écouter, impeccablement mis en valeur, et qui pourraient donner des idées judicieuses aux programmateurs de festivals de tradition de fin d'été en France. A bon entendeur.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire