Le monde musical vit ,dans la deuxième moitié des années 80, la genèse d'un courant d'une violence jamais vue auparavant dans le monde du métal. Le summum de la violence musicale de l'époque était le Thrash
Metal, popularisé par les différents cadors du genre : Big Four pour les Ricains, et son équivalent chez nos amis teutons (Sodom,
Destruction...). Cependant certains métalleux décidèrent de pousser mémé un peu plus dans les orties. Ainsi Naquit le Death
Metal . On vit donc, en 1986-88, après la parution de "Reign in
Blood" de
Slayer qui poussa le metal dans ses limites à l'époque, la naissance de groupes tels que
Deicide,
Incantation,
Obituary et j'en passe.
Un certain nombre de groupes qui étaient encore dans une phase ou leur style musical n'était pas encore clairement défini, nous pondirent donc des albums à la frontière des genres que nous connaissons aujourd'hui, ce qui pose pas mal de problèmes aux chroniqueurs actuels. Pour ne pas trop se mouiller dans des débats passionnés, nous appellerons donc ce style bâtard mais tellement sympa "
Metal Extreme de la fin des années 80".
"
Golem "de
Protector, groupe allemand fondé en 1986 ,est complètement symptomatique de ce Phénomène . Sorti en 1988 pendant que l'Allemagne subissait les assauts d'une vague de thrash métal en pleine face, cet album avait pour but d'officier dans le genre tout en essayant de taper plus fort sur mémé...
La petite tirade historique d'introduction étant fini, Rentrons donc dans le lard à grands coups de hache.
Sincèrement on a la 10 bons petits morceaux dont le but avoué est de vous faire craquer les vertèbres.
Pas de concessions. Il va pleuvoir des cailloux comme dirait l'autre. 10 titres qui alternent un thrash "classique" avec quelque chose de beaucoup plus sale, de plus énervé. Dès les premières secondes de l'album,
Protector vous emmène au Pays du Pit,de la Bière et des vestes patchées des années 80-90. Des chansons avec un charme particulier, un son qui peut nous paraître aujourd'hui brouillon , mais tellement bon à écouter.
Nos amis Allemands, ont évidemment préférés dans cet album, privilégier la violence à la technique. En effet, les amateurs de solos interminables, de structures musicales complexes et travaillées, peuvent carrément faire un trait sur cet album. La, on est dans du bourrin et on assume. On balance nos riffs avec une disto bien grasse, avec une batterie très énervée et on emmerde tout le monde. Quelques mid-tempo classiques et efficaces pour laisser aux moshers le temps de respirer, et on rattaque. De façon globale , on reste sur un genre de métal qui est tout de même plus marqué Thrash que Death. L'ossature des morceaux est en effet caractéristique. Cependant, on sent quand même l'envie d'être encore plus méchant dans un certains nombres de passages. Mention spéciale aux titres "Operation
Plaga Extrema", "Only The Strong
Survive" et "
Delirium Tremens", ou ça claque Fortement et Violemment.
Maintenant passons aux petits points faibles de l'album.
Personnellement, je trouve que les passages flirtant avec le Death sont un peu trop en décalage avec les autres, qui eux sont assez stéréotypés "Thrash". Les liens entre ces deux types de riffs peuvent parfois sonner de manière assez étranges, comme dans" Apocalyptic
Revelations", "
Protector of Death"ou encore dans" Germanophobe. Soyons honnêtes, c'est un peu brouillon tout ça. Mais il ne Faut pas oublier qu'on parle d'un premier album. Toutefois, certains riffs sont quand même assez cliché dans le thrash, on a l'impression d'avoir entendu 25000 fois cette même suite de notes, avec une rythmique presque trop classique, sans aucune surprise. Je pense sincèrement que les morceaux de cet album devraient s'écouter en situation "live". Les défauts que je soulève dans cette chronique auraient moins d'importance face à l'énergie de
Protector.
Les mecs de
Protector n'ont rien inventé, mais se sont fait plaisir avec cet album et ça se sent. Pour un premier méfait, on était quand même dans du bon malgré les petites réserves que votre serviteur a émis. Ce premier méfait a quand même permit a nos amis teutoniques de commencer à se faire un nom sur la scène metal underground de la fin des années 80, et de lancer ainsi dans une discographie très solide.
Ce "
Golem", bête non pas d'argile , mais de métal , me fait penser aux premiers albums de
Sepultura et de
Destruction, avec tout de même un cran de moins dans la qualité, soyons clairs. Cependant, ce skeud reste un bon album pour les nostalgiques de la période, pas encore à la hauteur de ce que le groupe allait sortir 3 ans plus tard, mais néanmoins efficace.
Le Moustre, qui a chroniqué le dernier skeud en date de nos joyeux lurons, a su résumer cet album en une phrase: " Brouillon, mais Attachant". Perso, J'aurai plutôt tendance à dire " Attachant, mais Brouillon".
Merci pour cette chro resumant bien l album comme etant sans finesse mais bien sympathique....
Les annees mi 80 furent vraiment terribles...
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