Pantera !!! Et son "Great Southern trendkill", mon pêché mignon !!
A l'époque où le metal évolue vers une forme plus abordable (le roots de
Sepultura qui se "néo-métalise", les apparitions de
Korn et
Deftones sur le marché du disque), un groupe tient bon.
Pantera débarque avec son pamphlet "
The Great Southern Trendkill", un album tout aussi venimeux que ce serpent à sonnette bien "made in texas" qui illustre la pochette.
EN effet,
Pantera décide de foutre un gros coup de poing sur la table en sortant son album le plus brutal.
Le morceau éponyme annonce la couleur, les premières secondes marqués par les hurlements de Phil Anselmo, une batterie qui part en thrash direct, la guitare bien grasse de Darell...
Quel prod, mais quel prod nom de
Zeus !!
La batterie : énorme , Vinnie Paul et son feeling imparable, la guitare de Dime épaisse au possible, la basse de Rex rugissante et les riffs... tout est présent pour un album historique, marquant de son sceau l'ère métal des 90's.
Un groove ultra-efficace, je pense au dernier riff du morceau éponyme avec son solo "délirant", la rythmique de guitare sur l'intro de "
War Nerve" avec ses multiples changements rythmiques et le chant d'Anselmo... sans conteste sa prestation vocale la plus extrême de toute sa carrière sur cet album.
Malgré la violence palpable de GST, les quatres pensent à inclure avec finesse quelques moments d'accalmie comme "10's" (avec son solo bluesy), mettant une fois de plus Darell à l'honneur. Je pense également à "
Floods" LA "balade" de l'album, avec ses superbes parties de guitares acoustiques 12 cordes soulignant là encore le sens de la mélodie de Dime, puis ce brake destructeur laissant place à un solo simplement génial que seul Feu Dimebag Darell savait sortir de son immonde washburn.
Et ce
Suicide NOte Part1, laissant plus de place à la voix à la fois rauque et suave de Mister Anselmo (qui démontre là une capacité notoire à tendance "crooner" pas déguelasse du tout).
Puis déboule
Suicide NOte part2, l'antithèse parfaite de la part 1, j'adore. On passe du calme plat à un morceau d'une rare violence avec un tempo assez extrême, une guitare encore délirante qui joue la surenchère en effet Whammy (tout le monde sait que Darell raffolait de cet effet de gratte), une basse/batterie qui prend le train et un Anselmo qui hurle carrément façon grindcore.
Quitte à se faire péter les veines frontales, allons-y gaiement ! Des riffs thrash groovy en veux-tu en voilà, bref une baffe permanente que cette album.
L'accordage gras au possible que Dime cherchait, on peut dire qu'il a bien réussi son coup... et ça n'est pas ce "The Underground in America" qui me contredira, avec sa guitare accordé plus bas que terre (en LA, ce qui équivaut à un Si de guitare 7 cordes, accordé un ton plus bas !!). Dans ce titre, on notera une cassure bien lente, pesante, assez "calorique" très typé black sabbath, groupe que le quatuor texan affectionnait tant.
Pour résumer, cette album serait (selon moi) le plus abouti de
Pantera, une grosse mandale dans la gueule et, après une première écoute, on a qu'une envie : c'est de tendre l'autre joue et recommencer.
Ce "Great Southern Trendkill" est tout simplement unique.
Production irréprochable, créativité débordante, maîtrise technique instrumentale et vocale impressionnante...
Que dire des ballades comme "10's", l'énorme "Flood" et le chef-d'oeuvre "Suicide Note Pt 1".
Le groupe distille aussi du bon thrash avec "Living Through Me" et le très groove "Drag The Water"...
Note: 18/20
Voilà l'album le plus mature de Pantera ou Phil Anselmo delivre ici sa meilleure prestation ...il y chante avec la même conviction que dans Down et sa voix n'a jamais ete aussi belle...rugueuse et polyforme, tellement "sud" !
Si vulgar display of power m'avait impressionné lors de sa sortie avec 1 telle puissance, the great....est l'album qui m' a le plus impressionné dans la durée.
Definitivement mon péféré....
« The great southern trendkill » aurait pu être un disque immense si il n’avait été gâté de quelques scories et de titres bien faiblards comparés à certains joyaux bel et biens présents.
Pantera puise ici dans ses racines sudistes pour varier sa musique et proposer des titres plus profonds truffés d’ambiances malsaines au possible pour contre balancer le coté toujours très violent et direct de son style habituel.
Croisement audacieux mais souvent réussi de stoner et de power metal, « The great southern trendkill » demeure néanmoins une tentative originale et intéressante qu’il est important de saluer.
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