1992,
Pantera sort
Vulgar Display of Power, album plus brut et plus violent que son prédécesseur Cowboy From
Hell, les Texans avaient sorti un album aux hits nombreux et intemporels. Après donc leur première tournée au Royaume-Uni et un Monster Of Rock au Japon,
Pantera retourne en studio prêt à donner un successeur digne de ce nom à l’opus précédent, mais comment surpasser un album qui semble être le summum de leur art dans le Thrash/
Power ? Dimebag Darrell et ses compères étant resplendissants de technicité avec un Phil Anselmo en rage contre toute la société, le maximum semblait être atteint, ou paraissaît l’être…
1994,
Pantera sort
Far Beyond Driven qui arrive tout de suite en tête des charts américains et plus précisément à la place numéro 1, réussissant à être le seul album de «
Metal extrême » à se classer à une telle place, "I’m Broken" parvient même à être nominé au Grammy Awards de 1995.
Après le pauvre clochard maltraité dans
Vulgar Display of Power,
Pantera nous montre cette fois-ci une tête percée par une vis en plein milieu de son front, le tout sur un fond bleu. Bref, on reste toujours dans le domaine de la violence, même si cette pochette fut censurée, car elle représentait non pas une tête mais un anus dans l’idée de base, mais fut remplacée par une tête, cela étant moins choquant.
Premier constat, les personnes qui aimeraient que Phil retourne dans ses parties vocales énergiques allant facilement dans l’aigu seront d’ores et déjà déçus, Anselmo n’a jamais eu une voix aussi éraillée, rien que l’entendre sur "
5 Minutes Alone" et l’on comprend toute suite. Deuxième constat, l’instrumental est encore plus grave, car après avoir baissé d’un demi-ton leur instrument sur l’opus précédent, il semble que les Texans ont envie d’approfondir la chose en abaissant encore l’accordage d’un demi-ton. Troisième constat, la discrétion des soli dans quelques chansons, assez perturbant lorsque l’on connaît l’incommensurable talent de Darrell, mais ceux présents sont tout bonnement magnifiques. Et quatrième constat, l’incroyable production réalisée par Aaron Bames, le son étant d’une grande qualité surpassant celle des 2 opus précédents.
Comme dit plus haut, l’album est beaucoup plus brut et violent que les précédents, rien qu’entendre le premier morceau pour s’en rendre compte, riff rapide, Anselmo en furie ainsi que Paul, déchaîné, nous montre son immense talent à la batterie. Et pour finir, un solo, court, loin des shreds passés. Alors oui, les premiers morceaux vous envoient vraiment tous un poing dans la face tels que "Strength
Beyond Strength" décrit plus haut, "
Becoming" et ses harmoniques spécifiques à Darrell en intro , "
5 Minutes Alone" avec son riff d’anthologie, "I’m Broken" et son solo démentiel… Bref, un album caractérisé par des riffs heavy incroyablement bien foutus, mais nullement dépourvu de morceaux plus lents, plus sombres, comme "
Hard Lines, Sunken Cheeks" qui pourtant se déchaiîne lors des couplets menés par Anselmo et avec un Dimebag nous assenant un solo monstrueux, mélancolique, fou et pourtant si technique.
La niveau technique des musiciens n’est plus à prouver, chacun remplit son rôle à la perfection et émerveille l’auditeur. Phil crachant sa rage de toutes ses entrailles, Dimebag nous pondant encore et toujours des riffs magnifiques, Rex et Vinnie , toujours aussi rigoureux, assurent une base rythmique hallucinante.
Pantera, avec cet album, nous réalise un morceau étrange, un peu expérimental, caractérisé par "Good Friends and a Bottle of Pills", parsemé au début du bruit du soufflement sur une bouteille d’alcool et Anselmo qui semble complètement rempli de démence et de folie et que rien ne semble pouvoir arrêter.
L'avantage de cet album est qu'il s'écoute d'une traite car ne possédant aucun morceau "moyen" qui baisserait l'intensité de l'écoute, comme par exemple "Use My Third Arm" et "Throes of Rejection qui détruisent tout sur leur passage, juste avant le final de l'album. Car contrairement aux deux précédents opus,
Far Beyond Driven ne compte aucune ballade composée par les Texans, mais l’album n’en est quand même pas dépourvu car
Pantera nous sort "
Planet Caravan", reprise de
Black Sabbath provenant de leur album magistral qu’est Paranoid. On se souvient de la version d’origine qui était doté d’une lenteur dans la voix d’Osbourne en plus d’être déformée par la production, celle de
Pantera est un peu de la même trempe avec un Phil Anselmo touchant de douceur.
Et c’est après cette reprise que
Far Beyond Driven se termine, tout en douceur, contrastant avec cette grande violence remplissant cet album sur les 11 autres titres.
Pantera réussit donc encore une fois le tour de force en démontrant tout leur savoir-faire à réaliser des albums différents sans enlever cette magie opérant dans les morceaux. Avec Demanufacture et
Burn My
Eyes,
Far Beyond Driven constitue le renouvellement d’une scène Thrash laissée à l’abandon par l’arrivée du grunge et du Death.
franchement, ayant fait ses armes dans Razorwhite(tribute à judas priest entre 1984 et 1987(ben oui, après il a rejoint les texans), ya rien d'étonnant quant à son immense talent démontré sur power et cfh, sans parler des démos qui sont bien meilleurs que l'albums, plus vivantes, différents, plus naturelles, agressives, lourdes et il gueule encore plus haut! et selon phil, "the will to survive" date de....1987!!!et on retrouve dans ce morceau le riff(en plus rapide et technique) de "this love" et le riff du refrain(sans la wawa) de psycho holiday.
18/20
ludo
« Far beyond driven » est un album surprenant, déroutant et difficile d’accès mais pourtant fort intéressant.
Après un « Cowboy from hell » sympathique mais encore trop proche de ses racines et un « Vulgar display of power » certes hyper rugueux mais mono dimensionnel, le troisième disque des Texans après avoir aligné quatre titres colossaux dignes des plus grands disques de metal, sort complètement des sentiers battus pour explorer des terrains plus glauques et torturés.
A de rares exceptions prêts ces incartades trop emplies de spleen lancinant et de rage destructrice, laissent à vrai dire la plupart du temps sur sa faim mais on saluera néanmoins la prise de risque de cette entreprise absolument anti commerciale signe que le groupe s’est toujours moqué des modes, proposant contre vents et marées la musique qu’il affectionne, à savoir ce métal viril et violent sans compromission aucune.
Et puis rien que pour la mystique envoûtante de « Planet caravan », magnifique ballade capable de séduire un public non adepte de musique bruyante, l’écoute de ce disque se justifie à elle seule.
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