4 années séparent ce «
Reinventing the Steel » de son violent prédécesseur «
The Great Southern Trendkill »…4 longues années durant lesquelles les fans n’ont eu que l’ « Official
Live 101 Prof » à se mettre sous la dent (ce dernier contenait seulement 2 chansons inédites…). Si on ajoute à cela le fait qu’à cette époque il semblait y avoir de nombreuses tensions (rumeur qui fut confirmée quelques années plus tard :
Pantera a splitté en 2002/2003) au sein du combo texan, on obtient un album qui était attendu avec impatience et appréhension…(ceci étant renforcé par le fait que Phil Anselmo annonçait cet album comme étant le meilleur que
Pantera ait jamais composé…).
L’opus s’ouvre sur
Hellbound…d’entrée c’est la grosse baffe : couplets planants, refrain très énervés, cris hallucinés provenant d’un Phil Anselmo survolté…bref tous les ingrédients qui ont fais le succès de
Pantera sont réunis…on se dit que le groupe a une nouvelle fois réussi le pari de ne pas nous décevoir…
Cette impression est confirmée après l’écoute complète du cd ! ! Une nouvelle fois, le groupe nous a sorti un album qui regorge de tubes : « Yesterday don’t mean shit », et « You’ve got to belong to it » sont puissants et directs, dans le plus pur style Panteraiens : leur refrain vont s’inscrire instantanément dans votre cerveau pour ne plus en ressortir ! ! C’est le cas également des deux chansons qui clôturent l’album : « It makes them disappear » et « I’ll cast a shadow » qui laissent l’auditeur sur une note assez noire. On peut même entendre Kerry
King (guitariste de
Slayer) nous gratifier d’un solo au vibrato sur «
Goddamn Electric » (pour la petite anecdote, il a enregistré sa partie dans les chiottes d’un concert de la tournée Ozzfest qui réunissait
Pantera et
Slayer…). Si je devais retenir uniquement 3 chansons de cet excellent dernier album, ce serait certainement «
Hellbound », cité plus haut ; « Death Rattle » qui est un morceau plus rapide au riffs excellents et accrocheurs et le monstrueux «
Revolution Is My Name », premier single de cet opus, qui résume parfaitement tout ce que l’on peut trouver sur ce «
Reinventing the Steel »…
Mais attention, même si cet album est, comme je l’ai dit plus haut, dans la lignée de tout ce que le groupe a pu nous livrer jusqu’ici, il faut tout de même signaler qu’il se démarque assez nettement de ses prédécesseurs…Tout d’abord, on trouve beaucoup moins de solos de Dimebag Darrell dans les compos…et la plupart de ceux que l’on trouve sont joués au vibrato…A mon avis, les 4 texans ont longuement réfléchi à la manière d’intégrer ces parties. Car en y réfléchissant un peu, des solos comme il y en avait sur les anciens albums n’auraient pas collé avec les nouvelles chansons… Ce qui paraissait donc au départ comme étant étrange semble être en fait un choix judicieux. Il y a un deuxième point qui fait que cet album est en marge de tous les autres : «
Reinventing the Steel » ne contient pas de ballade, ni de moment calme. Ce détail en revanche est bien regrettable quand on sait que le groupe excelle dans cet exercice. Peut être le groupe a t-il jugé que les 3 ballades présentes sur «
The Great Southern Trendkill » suffisaient pour l’instant pour les fans…
Même si cette galette n’est pas la meilleure de la discographie du groupe, c’est tout de même un album monstrueux que nous a livré
Pantera avec ce «
Reinventing the Steel ». Peu de groupe peuvent se targuer d’avoir sorti uniquement des albums d’anthologie…Les cowboys de l’enfer, quant à eux, le peuvent…Ce dernier album le confirme…
Cet album est trop dispersé dans les structures, parfois même trop technique et démonstratif. Je retiens surtout un gros manque d'efficacité et une pochette désastreuse...
On retrouve tout de même des tueries comme "Yesterday Don't Mean Shit" et le cultissime "Revolution Is My Name". Mention spéciale pour le très sombre "It Makes Them Disappear".
Ce n'est clairement pas le meilleur Pantera, mais ce disque en vaut le détour.
Note: 15/20
Contrairement à ce que son titre habile pourrait laisser penser , « Reinventing the steel » n’est pas un album révolutionnaire ou particulièrement novateur mais extrêmement homogène, fluide malgré sa terrible puissance et d’une grande qualité d’ensemble.
Pantera délaisse un peu la vitesse et le bastonage à tout va pour se concentrer sur le groove et l’efficacité de ces mid tempo souvent il faut bien le dire irrésistibles.
Mais le destin voudra que « Reinventing the steel » soit le dernier disque de nos cow-boys puisque après un énième break suite à de violents accrochages entre Anselmo et les deux frères du groupe, le génial guitariste Dimedag Darrell sera assassiné sur scène en 2004 alors qu’il jouait avec son projet parallèle Damageplan.
Privé donc de son âme créatrice, la panthère texane n’avait plus assez de griffes pour attraper de nouvelles proies et ce tragique événement marqua donc par conséquent la fin de l’histoire d’un des plus grands groupes de métal qui en seulement cinq albums étalés sur 10 ans laissa une marque indélébile dans l’histoire du rock lourd et dur.
Aujourd’hui Darrell est entré par sa musique et son destin rock n’'roll au panthéon de la musique tandis que les autres membres ont tenté de survivre dans des projets parallèles de seconde voir troisième division, le plus connu d’entre eux étant Down avec lequel Phil Anselmo réussit une belle seconde carrière.
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