The Eye of Needle

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14/20
Nom du groupe Klone
Nom de l'album The Eye of Needle
Type EP
Date de parution 20 Juin 2011
Enregistré à Studio Sextan
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1. The Eye of Needle Part 1
2. The Eye of Needle Part 2
Bonustrack
3. Monster

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Klone


Chronique @ Eternalis

14 Juillet 2011

Un cadre différent et atypique certes, mais à même de définir la musique de demain.

L’ascension de la maturité passant par la découverte d’une musicalité nouvelle…

Ils sont rares, même si, paradoxalement, les exemples sont nombreux, à prendre conscience de leur évolution en mutant constamment pour toujours grandir dans leur carapace initiale.
Il s’agit là du dilemme de l’artiste, foncièrement attaché à des racines, implanté dans un décor stylistique, mais féru de s’attarder vers des sentiers toujours nouveaux et sinueux. Probablement escarpée et difficile, l’ascension n’est qu’une longue suite d’étape où les expérimentations forment des ennemies invisibles, parfois non maitrisés par faute de maitrise. D’en bas, les adorateurs, fans ou simples spectateurs observent l’artiste déployer son art vers des horizons inconnus, parfois déçu de les voir quitter des contrées auxquelles ils étaient familiers, parfois heureux de les voir voler vers d’autres cieux, toujours plus personnels et uniques.

L’exemple de Klone prend tout son sens lorsque l’on observe l’ascension du groupe. Du combo poitevin réalisant sa premier démo à celui ayant ouvert les planches du Hellfest huit ans plus tard, la conquête fut longue, éprouvante mais avant tout intelligente. En effet, que de chemin parcouru depuis les débuts d’un artiste marchant préalablement dans les plates bandes d’une scène qui commençait alors sérieusement à émerger, sous l’essor de monstres tels que « The Link », « From Mars to Siruis », « Irradiant », « What Hell is About » ou encore « Amoeba », tous dans une même veine technique et expérimentale, devant beaucoup aux suédois de Meshuggah, mais forgeant une aura propre que l’on aura tôt fait d’appeler « à la française ».

Plusieurs années et œuvres françaises majeures plus tard (pensons également au « Cybion » de Kalisia ou « On the Wings of Phoenix » de Symbyosis), Klone est toujours là mais n’est plus tout à fait le même.
A l’aube de la sortie de son nouveau ep, il est désormais loin le temps d’"All Seeing Eye" où le groupe déployait certes des trésors d’inventivité mais dans une recette au final plus ou moins connue, qui commençait déjà quelque peu à s’essouffler. "Black Days" avait sonné la révolte, vers une musique différente, plus atmosphérique, presque stoner…aux relents de guitares parfois pachydermiques dans laquelle le saxophone ou la trompette semblait devenir des éléments naturels de la musique.

"The Eye of Needle" apporte désormais le constat de l’opus précédent à un niveau supérieur : Klone est désormais unique.
Sous des accents plus américains, que ce soit dans le son très gras ou la voix bien plus posée et éthérée de Yann Ligner, Klone s’éloigne de quelconque influence pour former un univers musical à part. Ep de plus de vingt minutes pour seulement trois titres, il se base autour des deux parties du morceau éponyme, respectivement de dix et sept minutes.
Très progressive, la première partie débute comme une longue montée en puissance, où les riffs se distillent dans le spectre sonore extrêmement large et dense créé par le groupe. Le saxophone y trouve déjà une place de choix, apportant une dimension quasi ésotérique à la chose, presque incantatoire, avant que la voix de Yann, rugueuse mais sans rage, ne vienne emporter l’auditeur avec lui. A l’écoute de sa performance, on ne peut que remarquer les progrès effectués depuis ses albums dans Mistaken Element, tant sa voix véhicule désormais une multitude d’émotion, de la passion à la dépression, en passant par la mélancolie, l’indécision, le doute et parfois une forme de rage sourde grondant en toile de fond, sans pour autant exploser.
A l’orée de la septième minute, un sublime solo de saxophone, puis de claviers, laisse exploser toute la créativité d’un groupe ne se refusant rien mais ne tombant pourtant jamais dans la démonstration stérile ou l’excessivité d’un Scarve ou d’un Devin Townsend. On peut observer des similitudes dans l’approche avec le pas effectué entre le "Amoeba" et le "Lazarus" d’Hacride, également plus progressif et artistique, sans excès ni prétention, mais misant beaucoup sur l’émotion pure et brute.

La seconde partie retrouve des riffs similaires, une ambiance l’étant tout autant mais en semblant plus intense et pêchue, parfois même plus folle, notamment grâce à des claviers insidieux nécessitant plusieurs écoutes avant de bien les saisir. Un gros travail d’arrangement se retrouve également dans les arpèges et une foule de bruitages tous plus étranges les uns que les autres dans la seconde partie du morceau, plus dissonante et forcément malsaine.
On pourra parfois regretter cette sensation de tourner en rond, que Klone se répète peut-être parfois un peu dans le schéma de sa double-composition, mais les écoutes aidant, le morceau se dévoile peu à peu à l’auditeur. A l’instar d’un Dream Theater, "The Eye of Needle" se veut désarmant de prime abord et nécessite de se plonger intégralement dedans pour en percevoir les subtilités et les différences.

Finalement plus anecdotique, car sortant du concept du ep, le morceau "Monster" retrouve la rage et l’agressivité du Klone d’antan, puisqu’il émane des sessions de "Black Days". Plus intense et court, la composition termine parfaitement le ep dans un déluge de décibels, rageuses et laissant réapparaître la rage de Yann, ainsi que la technique fulgurante du jeu de Florent Marcadet derrière les futs.

"The Eye of Needle" tisse donc une passerelle concrète entre l’avant et l’après "Black Days", l’ultime pont entre ce que le groupe était et ce que le groupe deviendra. Il est un pas vers plus de progressivité et de musicalité dans l’art des poitevins. Sans être totalement parfait, il est d’excellent augure pour l’avenir et dévoile les possibilités d’un des cadres de la scène française actuelle. Un cadre différent et atypique certes, mais à même de définir la musique de demain. Et en cela, Klone a déjà tout d’un grand…

6 Commentaires

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Eternalis - 15 Juillet 2011: Opeth je ne vois pas trop...on est pas du tout dans la même atmosphère ni le même ressenti.

Concernant Tool, j'avoue écouter très peu donc ça ne me choque pas outre mesure...
Silent_Flight - 17 Juillet 2011: Je pensais surtout à l'album Lateralus de Tool, un album que je te conseille d'écouter au moins une fois, Joff.
krakoukass56 - 20 Juillet 2011: +1 pr Silent Flight, je viens d'écouter le ep, on me l'aurait fait en blind test j'aurais dit Tool sans hésiter.
Bon c'est effectivement très bien exécuté mais ça ne décolle vraiment jamais...Un peu fade je trouve.
Il me semblait que ce groupe avait + de cachet que ça...Enfin merci à eux pr le telechargement gratuit, initiative louable.
krakoukass56 - 20 Juillet 2011: Euh...faut dire aussi que j'ai écouté du Burning Skies juste avant ^_^ forcément Klone est un tout petit peu fade à côté !
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