Le Grand Voyage

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17/20
Nom du groupe Klone
Nom de l'album Le Grand Voyage
Type Album
Date de parution 20 Septembre 2019
Labels KScope
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1.
 Yonder
 08:15
2.
 Breach
 03:51
3.
 Sealed
 04:47
4.
 Indelible
 04:54
5.
 Keystone
 04:58
6.
 Hidden Passenger
 05:23
7.
 The Great Oblivion
 04:44
8.
 Sad and Slow
 04:35
9.
 Silver Gate
 06:13

Durée totale : 47:40

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Klone


Chronique @ Eternalis

23 Septembre 2019

Klone vient simplement de sortir un album majestueux et magnifique

Nous avions laissé Klone sur un exercice périlleux ; celui de l’épisode acoustique.

Certains en font un évènement, un concert spécial enregistré sur le volet ou encore une mini-tournée d’une dizaine de dates pour sortir du carcan des concerts habituels et briser les habitudes. Mais Klone avait décidé de ne pas faire comme les autres. Comme une évidence suite à l’acclamé "Here Comes the Sun", beaucoup plus atmosphérique et fouillé que ses prédécesseurs, "Unplugged" a permis au groupe de tourner pendant presque une année complète en configuration acoustique, touchant un public plus large, des salles encore jamais faites et surtout de travailler un son bien différent de la saturation des débuts.

"Le Grand Voyage", titré en français comme Gojira en son temps, dévoile dès son nom un périple initiatique, poétique et peut-être même mystique. Loin des clichés, avec une détermination et une confiance totale en leur son, Klone rejoint les rangs du célèbre Kscope (Anathema, Steven Wilson, Porcupine Tree, TesseracT, Ulver) pour profiter d’une force de frappe encore plus grande et abreuver ce nouvel opus à un spectre plus large.
Les questions ont un temps été nombreuses...une suite logique de "Here Comes the Sun" ? Un retour aux riffs plus rêches et bruts de "The Dreamer’s Hideaway" ? Ou encore une plongée plus lointaine dans les débuts plus brutaux du groupe ? "Yonder", premier extrait et ouverture de l’album, donna plusieurs éléments de réponses.

Kscope oblige, c’est du pur prog’ que nous livre Klone, emporté par la voix chaude et pleine d’émotions de Yann Ligner. Très épique et d’une longueur de presque huit minutes, "Yonder" démontre les différences qu’aura le disque tout en s’inscrivant dans une certaine continuité logique. Les arpèges et le tempo général reste très lent mais il se dégage du riff principal une lourdeur, une pesanteur bien plus sombre que la légèreté qu’évoquait "Here Comes the Sun". Aldrick Guadadigno s’est occupé d’une bonne partie des riffs et son jeu apporte une épaisseur au son de Klone, parfaitement contrebalancée par les mélodies aériennes et atmosphérique de Guillaume Bernard, une fois de plus compositeur de la quasi-intégralité du disque. Pour preuve également, le registre de Yann qui, s’il est toujours aussi ample, se permet de revenir à des vocaux un brin plus sombre et menaçant sur la fin de la composition. Un morceau très abouti qui débute de la meilleure des manières ce voyage qui n’a pas fini de nous emporter très loin de la vie habituelle, directement au ciel ...

Difficile de ne pas parler de chaque titre tant ils regorgent de détails dans leur décharnement, tant ils offrent des émotions fortes dans leur minimalisme. Parlons du magnifique "Sealed", où Yann témoigne d’une pureté incroyable dans sa voix, accompagné d’arpèges subtils à fleur de peau, laissant simplement envie de s’évader loin, très loin de tout. Il en va de même pour un "Hidden Passenger" que le Opeth récent pourrait bien s’inspirer d’écouter tant la composition regorge de ce qu’il manque désormais à la bande de Mikael Akerfeldt, à savoir des tripes et une sensation de légèreté dans le son sans chercher à singer les 70s ou à écrire la suite des Floyd. Car c’est aussi là que Klone fait fort, ne sacrifiant jamais son inspiration sur l’autel du revival ou d’un son vintage qui pullule désormais dans ce type de rock/metal atmosphérique. Les poitevins sonnent comme un groupe de 2019, avec une multitude de détails et un spectre sonore très large (merci aux arrangements de Matthieu Metzger une fois de plus) et n’étouffent pas leur son.
"Indelible", en ce sens, le prouve totalement. Une progression très mélancolique jusqu’à mi-parcours où Morgan Berthet (Myrath, Kadinja) s’octroie un break sur les toms d’une finesse spatiale (on penserait presque à Cynic), organisant une sorte de questions/réponses avec un saxophone songeur et contemplatif. Il y a également "Keystone" qui se permet un final presque symphonique, surprenant chez Klone mais symptomatique d’un groupe ne se refusant rien et expérimentant au gré des envies.

S’il est relativement court pour le genre (45 min), "Le Grand Voyage" se termine sur trois pépites très différentes les unes des autres. "The Great Oblivion", que Guillaume a même hésité à introduire dans l’album, renoue avec des riffs bien plus lourds et gras, évocation nostalgique de l’époque de "Black Days". A l’inverse, "Sad and Slow" se voudra la composition la plus mélancolique et triste du disque, traçant le sillon d’un Katatonia récent (notamment l’époque de "Night is a New Day"). Yann y est absolument parfait et la force des textes renforcent encore plus le morceau (« They Killed the child who dreamt inside of them / Witness of their own self destruction / Sad and Slow / They go astray before being forgotten »), pendant que le riff, lent et extrêmement pesant, renforce cette sensation d’isolement, de fin, d’un espoir perdu et gâché. Merveille poétique qui trouve presque son aboutissement logique sur la dernière composition, "Silver Gate". Traitant des cycles, de la fin et de l’éternel recommencement, la mélodie nous emporte très loin, accompagné par la voix posé et très charnel du conteur. Quelques notes de saxo apportent la sensation d’éloignement, de finitude tandis que les arpèges se détachent doucement avant de nous accompagner sur le riff final, plus solennel. Le voyage se termine musicalement mais notre esprit est loin d’être revenu, très loin même...

Il est peu dire qu’il était difficile de prédire, lorsqu’ils n’étaient que des chiens fous à la sortie d’"All Seeing Eye", qu’ils seraient un jour capables de sortir un tel disque. Une fois de plus, peu importe les étiquettes ou les cases stylistiques...Klone vient simplement de sortir un album majestueux et magnifique, propre à s’inscrire à côtés de leurs idoles sans jamais rougir. Car si Steven Wilson n’en fini plus de décevoir en studio, qu’Opeth court après son "Dark Side of the Moon" et que Katatonia tourne sensiblement en rond depuis "Dead End Kings", Klone renforce son poids et son attraction sur le genre. Et ce n’est pas une offense de dire que "Le Grand Voyage" est meilleur que le dernier disque de chacun des groupes nommés. Car il l’est. Définitivement.

13 Commentaires

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David_Bordg - 29 Septembre 2019:

Les rats des égouts ont la réputation et le mérite d’être très intelligent. Un peu le contraire de toi non?

Groaw - 29 Septembre 2019:

Merci beaucoup une nouvelle fois pour cette belle chronique Eternalis.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : tout ce qui vient de Kscope (Tesseract, Daniel Tompkins mais aussi White Moth Black Butterfly que je te conseille vivement d'ailleurs même si ce n'est aucunement metal : c'est d'ailleurs Daniel Tompkins qui est aussi à la tête de ce petit bijou) est pour moi toujours réussi et Klone ne semble pas déroger à la règle. Alors certes, ça fait effectivement pas trop metal et après tout, je m'en fous un peu tant que c'est réussi, d'autres ayant tenté également de sortir un peu de leurs racines metal pour proposer quelque chose de plus rock. Ca a le mérite d'être progressif, atmosphérique, rêveur, planant, tout ce qui s'approche de plus ou moins loin de la légèreté.

J'ai pas encore tout écouté, ayant pas mal de choses à rattraper mais en tout cas, les quelques titres que j'ai pu entendre s'enchainent très bien et offrent Un Grand Voyage.

Eternalis - 03 Octobre 2019:

Reverand: c'est marrant que tu dises que Sorceress est celui que tu aimes le moins depuis le "changement" de Opeth parce que c'est celui que je préfère entre les 3. Les riffs, l'atmosphère générale qui s'en dégage et les parties plus free de certains titres comme Chrysalis. Ou même leponyme et son gros riff avec une partie de batterie assez impressionnante. Je trouve toujours Heritage aussi surestimé ne revanche.

 

J'attends une chronique du nouveau, je ne lancerais pas dedans mais il est bien plus intéressant en écoute complète que les quelques extraits. Je regrette toujours autant ce son étouffé, cette caisse claire qu'on perçoit trop peu et la tonne de reverb dans la voix de Akerfeltd mais j'accroche bien plus que ce à quoi je m'attendais. Surtout la première moitié.... Après ça tourne un peu en rond comme souvent chez eux depuis Heritage selon moi. Et je trouve dommage que Mikael se prive de certaines choses... Quand je lis qu'il a enlevé tous les toms à son batteur (reste médium et basse) pour l'empêcher les descentes ou de prendre de la vitesse, je trouve ça dommage. Il suffit d'écouter Porcelain Heart pour se dire qu'on peut avoir un titre assez lent, uniquement en clair avec une batterie ultra fouillée et ambitieuse. Sa vision est devenue tellement arrogante qu'il est loin le temps de la modestie où il voulait modestement apporter sa pierre à la musique. C'est peut être ça que je lui reproche, vouloir reecrire le passé alors qu'il a tant œuvré pour l'avenir avant..

AlonewithL - 03 Octobre 2019:

"OPETH qui vient de donner naissance à une œuvre incroyable avec IN CAUDA VENENUM bien supérieur à ce nouvel album de KLONE pourtant très bon." 

Il te reste un peu de trâce blanche autour des lèvres sinon.

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