« La violence n’est pas le but, la violence est le moyen »
Ce proverbe, nous le devons à un célèbre réalisateur du nom de Georges Franju. Une citation qui résume parfaitement un genre tout particulier qui est le
Deathcore. Il s’agit de là d’une des catégories les plus difficiles à appréhender et des plus pénibles à savourer. Effectivement, le manque de mélodicité de ce dernier et ces growls/hurlement à n’en plus finir peuvent donner très rapidement un gros mal de tête à l’auditeur.
Et pourtant, parmi les nombreuses formations de
Deathcore, certains essayent de se détacher en proposant une musique fraîche, inventeur et délectable. Les exemples sont nombreux (
Shadow of Intent avec ses tournures très symphoniques,
Veil Of Maya avec sa prestation mélodique et un chant clair omniprésent ou encore
Born Of Osiris proposant une atmosphère futuriste). Mais parfois, à force de vouloir faire changer le monde gigantesque de la musique, on finit par se prendre un énorme mur comme ce fut le cas il y a quelques mois de
Suicide Silence avec ce dramatique Neo-
Deathcore.
Passons ces modestes détails et préparons-nous à découvrir la nouvelle galette de
Signs Of The Swarm. Il s’agit une énième fois de ces innombrables formations américaines qui tentent désespérément de se faire une place dans un monde impitoyable où seuls les précurseurs ont leurs mots à dire. Et pourtant, notre quintuor ne se contente pas seulement d’un
Deathcore sans répit, cruel et bourré de riffs supersoniques. Non non, nos Américains tentent une vision d’une catégorie encore inexplorée ou très peu abordée qui est le Slam.
Pour vous la faire simple, il s’agit d’un sous-genre de Death qui consiste à construire des sections lentes ou midtempo afin de prendre l’aspect macabre et inhumain du Death et de le pousser jusqu’à son paroxysme.
Revenons-en à nos Ricains qui nous sortent un nouvel opus du nom de
The Disfigurement of Existence. Un second tableau en l’espace de deux années, c’est en effet assez risqué mais parfois, cela peut porter ses fruits. Et c’est en l’inspectant que nous allons juger si cette seconde œuvre mérite qu’on s’y intéresse.
Une pochette fort bien réalisée avec cet homme-poulpe aux tentacules de serpents venimeux, prêts à dévorer tout sur leur passage. Et c’est bien l’idée que nous veut faire parvenir notre quintuor. Pourtant, le premier morceau
Cesspool Of Ignorance ne nous donne pas immédiatement cette impression. Certes, le côté funèbre est omniprésent au début de la composition mais pas l’impétuosité. Mais rassurez-vous, au bout d’un peu plus d’une minute, le déchaînement commence à avoir lieu avec un vocal innommable et une batterie redoutable.
Et en parlant de l’exécution orale, c’est l’une des pièces maîtresses de ce
Disfigurement Of
Existence. Alternance entre growls et hurlements, CJ McCreery aura de quoi vous donner des frissons, voire même de vous angoisser. C’est sans aucun doute ce qui fait la force aujourd’hui du Death et de ses « dérivés ». Les périodes les plus poussifs de cet album sont également une autre attraction de
Signs Of The Swarm, même si ces derniers ne sont pas toujours soignés.
Misery From Demoralization en est un parfait modèle : la phase trainard est bien trop incomplète et est tout de suite complétée par un autre palier beaucoup plus hâtif, complètement en inadéquation avec son prédécesseur. Mais parlons des deux chansons les plus créatives ou tout simplement les plus palpitantes : Final Phase en featuring avec Dickie Allen d’
Infant Annihilator et Guided Into
Serenity. Deux histoires qui n’ont rien à voir entre elles car l’une est extrêmement pénétrant avec des intervalles mid-tempo formidablement bien confectionnés tandis que l’autre est beaucoup plus harmonieuse, beaucoup plus homogène ce qui montre entre autres que tout l’album n’est pas un capharnaüm.
Ce
Disfigurement Of
Existence est donc une bête sanguinaire à l’affut de prochaines proies. Vocalement parlant, McCreery s’en sort à merveille, les seuls défauts étant les phases mid-tempo assez déséquilibrées et une longueur (48 minutes tout de même) qui fatiguera indubitablement l’auditeur. Difficile de se prononcer quant au futur du quintuor, il faudra sûrement attendre l’année prochaine pour pouvoir se forger une opinion.
Merde tu m'as devancé pour la chronique. En tout cas très bonne chronique, je les surveillerai de près à l'avenir.
Chacun son tour, tu m'avais devancé pour Rings Of Saturn, je te devance sur Signs Of The Swarm. En tout cas, bien content que l'on soit deux chroniqueurs de Deathcore, j'ai tellement l'impression que l'on est les deux seuls ^^
Ah ah ah, chacun son tour comme tu dis ^^ ! C'est vrai des fois j'ai cette impression aussi.
Vous inquietez pas, je lis toutes vos chroniques deathcore mais il est vrai que je ne suis pas vraiment actif !
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