Alors que le groupe n’existe que depuis une douzaine d’années, l’ex-quintet de
Signs Of The Swarm est presque devenu une institution dans la scène deathcore. Il faut dire que le groupe originaire de Pittsburgh a su directement mettre en avant son habileté en termes de virulence et de morosité. Avec deux premiers opus en 2016 et 2017 avec à sa tête l’impressionnant ex-vocaliste de
Lorna Shore CJ McCreery, la formation s’était déjà distinguée dans son slamming deathcore avec des morceaux tels que
Cesspool Of Ignorance ou encore
Nightcrawler.
Depuis, c’est Dave Simonich qui est à la baguette du collectif. Sans conteste l’un des meilleurs interprète de son genre, le frontman nous épate avec un chant guttural qui semble venir tout droit des abysses. Le jeune vocaliste a rapidement su s’illustrer via des œuvres à la limite du concevable (
Malevolent Enslavement,
Lost Within
Reflection) et via une première toile en 2019
Vital Deprivation nauséabonde et sans concession. Deux ans après, les Américains reviennent avec une quatrième offrande
Absolvere.
Cette nouvelle production étonne par certaines directions artistiques choisies. Même si le groupe n’a pas du tout renié son animosité, son penchant pour ses thèmes funestes et destructeurs, nos musiciens n’hésiteront pas nous introduire dans des prestations vocales claires signées Cory Smarsh, l’un des anciens guitaristes du groupe. Ainsi, nous retrouvons ce chant clair dans Death Whistle et apporte de la profondeur, du contraste et de la clarté dans une atmosphère à la fois mystérieuse, oppressante et cruelle.
La formation nous prend également de court avec certains passages qui se veulent plus mélodiques, plus progressifs. C’est le cas entre autres de
Dreaming Desecration qui, en plus d’amener une nouvelle fois une palette vocale claire, permet une hétérogénéité osée mais réussie entre une mélodie brute et un instrumental bien plus apaisé et aérien. C’est aussi dans un cadre un peu plus expérimental que l’on retrouve notre ex-quintet dans des morceaux tels que
Revelations Ov A
Silent King qui en plus de varier dans la rythmique suscite la surprise en raison des tonalités de guitare inédites.
Certaines expérimentations sont fortement influencées par les derniers travaux de Humanity’s
Last Breath avec une dissonance omniprésente des guitares qui intègre anxiété et terreur. On retrouve ces démonstrations dans des compositions telles que Nameless ou Death Whistle. Signs Of
Swarm continue à démontrer son efficacité avec des breakdowns qui semblent à première vue assez classiques mais qui rendent parfaitement honneur au deathcore/hardcore des années 2000. Nameless (encore lui) est un parfait exemple de cette conventionnalité avec cette panne qui nous donne une sacrée claque nostalgique.
Même si la production demeure encore hasardeuse sur certains titres comme sur Hymns Ov Invocation où les basses sonnent étouffées, c’est tout de même un sacré pas en avant que vient de faire nos Américains à ce niveau. On regrettera simplement une ou deux chansons dont l’intérêt reste limitée à cause d’une trop grande linéarité ou d’un manque d’imprévisible. C’est le cas de
Totem dont la structure du schéma est basique au possible, sans cette once de créativité pourtant courante tout au long de l’album.
Absolvere n’est pas encore la pièce maitresse tant attendue de
Signs Of The Swarm mais cette quatrième parution aura au moins cette solide qualité de montrer une facette différente d’un deathcore parfois trop ancré dans ses habitudes. L’ex-quintet, par l’intégration de périodes mélodiques, de chant clair, de sonorités innovantes et de styles variés signe une bonne prestation qui aurait pu se montrer encore meilleure sans quelques remplissages et sans un mixage encore douteux. Une affaire donc à surveiller pour les futures sorties du groupe …
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