TG25: Live at Doornroosje

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17/20
Nom du groupe The Gathering
Nom de l'album TG25: Live at Doornroosje
Type Live
Date de parution 01 Mars 2016
Style MusicalMetal Atmosphérique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

DISC 1
1. Saturnine
2. Strange Machines
3. Meltdown
4. Nighttime Birds
5. The Mirror Waters
6. King for a Day
7. Even the Spirits Are Afraid
8. Broken Glass
9. Heroes for Ghosts
DISC 2
1. Afterwords
2. Amity
3. On Most Surfaces (Inuit)
4. Paper Waves
5. Leaves
6. In Motion I
7. Travel
8. Waking Hour
9. I Can See Four Miles

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The Gathering


Chronique @ BEERGRINDER

05 Novembre 2018

King for a Day

En préambule, nous pouvons supposer que les frères Rutten sont vraiment des mecs sympathiques, parce que pour réussir à rapatrier la quasi intégralité des membres ayant officié à un moment ou à un autre au sein de The Gathering dans une telle osmose, c’est un exploit incommensurable. Vous imaginez un concert anniversaire de Morbid Angel avec Mike Browning, Richard Brunelle, Pete Sandoval, John Ortega, Erik Rutan et surtout Steve Tucker en duo avec David Vincent sur scène ? Ou Cannibal Corpse avec Barnes et Fisher bras dessus, bras dessous ? Je pensais aussi évoquer les cas Incantation et Malevolent Creation mais les musiciens seraient plus nombreux que le public et ne passeraient pas sur scène vu la valse incessante chez ces combos…

Dans tous les cas, The Gathering n’a jamais autant mérité son patronyme que sur ce double live puisque les membres qui ont compté ont tous été rappelés, soit pour quelques morceaux, soit pour carrément être la star de la soirée, mais quelle autre place donner à Anneke van Griesbergen ? A contrario le duo Martine van Loon / Nils Duffhues qui officiait sur la bancal Almost a Dance (1993) est manquant à l’appel, personne ne s’en plaindra, surtout ceux qui ont écouté cette chose qu’est le deuxième rejeton du groupe, on fait tous des erreurs dans la vie…..

Ce concert anniversaire particulier ne pouvait se tenir que chez eux aux Pays Bas, en l’occurrence à la salle Doornroosje de Nimègue, sold out pour deux dates consécutives identiques le même jour (9 novembre 2014), ce live est ainsi constitué d’un mix des deux concerts. The Gathering a choisi le mélancolique Saturnine en guise de classique pour ouvrir le show, mais ce qui l’est moins, c’est que pas moins de quatre chants successifs s’y partagent les couplets et chantent simultanément les refrains : Bart Smith le premier chanteur historique de la période Death / Doom, Marike Groot de la même période, Silje Wergeland la chanteuse actuelle et ben sûr Anneke dont les réactions du public à ses premières vocalises ne laissent aucun doute sur son immense côte de popularité.

Et ce n’est que le début, je vous laisse ensuite imaginer la folie sur Strange Machines LE morceau des hollandais, tiré du légendaire Mandylion (1995), sûrement la chanson la plus Doom Metal de leur répertoire et sur lequel Messiah Marcolin serait parfaitement à son aise au chant, mais c’est bien Anneke qui est aux commandes ici, comme dans la période 95/96, sauf qu’elle gère beaucoup mieux qu’à l’époque vocalement et scéniquement. Je vous recommande d’ailleurs de visionner l’excellent montage Youtube du concert par un fan pour vous en rendre compte, on se demande d’ailleurs pourquoi ce disque n’est pas sorti sous un format DVD. Si un péquin avec un caméscope et son ordinateur arrive à sortir un travail potable, on imagine ce qu’aurait pu donner un boulot de pro, dommage…

J’avoue sans détour être moins fan du combo depuis le départ de miss van Grimbergen (oui je la fais à chaque fois, mais c’est bien amené non ?), mais ce titre Meltdown tiré de Disclosure (2012) est plutôt pas mal dans le genre Rock atmosphérique un peu psyché et Silje (dont l’anniversaire tombait le jour du concert) s’en sort bien, dans un style moins flamboyant et plus intimiste qu’Anneke. Vient ensuite un Nighttime Birds aux arrangements plus tristes que jamais avec les guitares de René et Jelmer qui semblent se lamenter, et magnifié par le quatuor au chant, même si ne nous leurrons pas, le travail des autres vise à mettre en avant celui de Anneke, logique.

Les groupes qui changent de style en abandonnant leur côté extrême ont souvent tendance à renier ou mettre de côté leur passé musical, ce qui avons le est particulièrement irritant pour les fans de la première heure, mais Hans et René Rutten ne sont pas fait de ce bois et ont prévu une place de choix pour la période Death /Doom du combo. Sur le doublé The Mirror Waters / King for a Day en provenance de Always… (1992), Anneke passe momentanément le flambeau à Bart (« Mister Bart Smith ! ») qui règne sur scène pour le quart d’heure Death Metal, et j’imagine sans peine les têtes qu’on du faire certains fans ne connaissant pas les débuts du groupe lorsqu’il a poussé son premier growl. A 46 ans au moment de l’enregistrement, il n’a rien perdu de son organe et en impose sur scène.
C’est un vrai plaisir de retrouver les claviers délicieusement kitschs et désuets qui ont fait le charme du tout premier album, sur King for a Day, Marike Groot vient reconstituer le duo d’époque et fait admirer toute sa technique vocale avec des vibratos et des montées de derrière les fagots : grosse performance.

C’est ensuite l’album Souvenirs (2006) et son Rock / Electro / Trip Hop qui rappelant Radiohead ou Portishead qui est à l’honneur avec deux titres dédiés, sur lesquels Anneke reprend son rôle de reine du jour (le King of the Day étant Bart Smith pour ceux qui suivent) avec notamment Un Broken Glass totalement hypnotique. Après ça, les dix minutes de Heroes for Ghosts sonnent quasiment comme un morceau d’ascenseur, agréable toutefois, la trompette de Noel Hofman est cool, mais c’est le genre de moment où tu profites de l’accalmie pour aller commander une pinte.

La deuxième partie du concert débute en mode piano avec un Afterworlds qui sert plutôt d’intro à mon sens (certains sont encore au bar pour commander les pintes, normal), c’est néanmoins l’occasion pour Bart de montrer qu’il maitrise aussi le chant clair avec un duo approprié avec Silje, et il faut bien promouvoir le dernier album en date. Amity planant et mélancolique vient faire honneur à If_Then_Else (2000) finalement assez peu représenté ici mis à part avec Saturnine en ouverture. On Most Surfaces, son refrain entêtant et ses guitares lourdes réveille l’auditoire au bon moment : l’équilibre entre chansons intimistes et tubes qui bougent est très bien dosé. Paper Waves est excellent aussi, mais on sent tout de suite la différence d’implication de l’audience sur Leaves : la période Mandylion est toujours la préférée, et je pense qu’elle le restera, le public qui chante les riffs de guitare de René c’est quelque chose, et le duo Silje /Anneke est du meilleur effet.

Et pour enfoncer le clou sur cette ère, In Motion finit de mettre tout le monde à genoux avec Anneke et Silje qui nous tuent littéralement avec leurs pensées (attention blague privée, il faut connaître les paroles) et surtout avec une véritable symbiose sur le refrain.
Au passage Silje mérite un grand coup de chapeau ici, parce que laisser le temps d’un concert, et pas n’importe lequel, le leadership à une autre frontwoman alors que c’est elle la chanteuse de The Gathering depuis plusieurs années et trois albums, ça ne doit pas être facile même si tout a l’air de se dérouler au mieux sur scène. Quelque part c’est une marque de lucidité et de modestie que de laisser la place à quelqu’un doté d’une notoriété plus grande envers les fans.

Le formidable morceau Travel ne pouvait qu’être présent ici, son finale aussi épique que triste est encore plus prenant dans sa version live. L’album Home (2006) n’est pas oublié avec Waking Hour, on sent que le voyage touche à sa fin, on redescend doucement la pression avec un titre plus léger, on se prépare à dire au revoir, comme dit précédemment la set-list de ce live est parfaitement adaptée.
Allez, tout le monde tape dans les mains sur I Can See Four Miles et son interminable passage central synthé / bass, et on peut aller fêter dignement les 25 ans d’un grand groupe ayant pris un chemin assez unique, faisant fi des modes, des posers et des polémiques, même si je dois avouer qu’à l’époque je fus le premier à pester contre The Gathering, sa trahison et l’abandon du Death Metal.

Ah oui, j’oubliais : bon anniversaire, et bravo.

BG

4 Commentaires

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Samael64 - 06 Novembre 2018:

super chronique merci !

quelle est la différence avec ce cd ?

https://www.amazon.fr/Tg25-Diving-Into-Gathering/dp/B00PXA1KGK/ref=wl_mb_wl_huc_mrai_2_dp?ie=UTF8&pd_rd_i=B00PXA1KGK&pd_rd_r=2AESZAMA3JBXWP383BM9&pd_rd_w=EJeFh&pd_rd_wg=yJlvL

qui serait aussi le live du 25e anniversaire ? 

BEERGRINDER - 06 Novembre 2018:

Et bien il me semble que ce CD est un best of, des morceaux studios et non du live.

ExtremeOnction - 06 Novembre 2018:

Merci pour ta chronique, je vais de ce pas me le procurer, vraiment fantastique d'avoir autant d'artistes réunis pour cet anniversaire.

Klou - 06 Novembre 2018:

Pour avoir écouté cet album à de très nombreuses reprises, frissons garantis, la lecture de ta chronique résume parfaitement l'ambiance de ce show exceptionnel dont A V G est sans conteste The queen.

A posséder incontestablement.

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