Personnellement, je ne peux pas aborder
The West Pole sans regarder d'abord la pochette : un homme se soutenant sur une route grâce à ses mains, mais le monde est retourné ; ce qui laisse penser un changement assez marquant par rapport à cet album culte qu'est
Mandylion ou l'ère Giersbergen en général. Et, effectivement, les choses ont bien bougé depuis 1995.
On connaît de
The Gathering surtout la période (très) profondément marquée par Anneke van Giersbergen, elle dont la voix magnifique avait contribué au sauvetage du groupe et à un retournement complet de situation après ses deux premiers albums. Mais en 2007, la belle chanteuse s'en va, et est remplacée par la Norvégienne Silje Wegerland.
Bien sûr, il est impossible, quand on voit les commentaires et les avis sur cette séparation, de ne pas penser à
Nightwish et à sa séparation d'avec
Tarja, une page se referme, il est temps d'en écrire une nouvelle ! La Norvégienne se retrouve donc avec la lourde tâche de combler le vide laissé par Anneke et sa voix incroyablement puissante, chaude et évocatrice.
Rapidement, après les premières notes de When
Trust Becomes Sound, morceau entièrement instrumental, on se demande si la formation batave ne serait pas en train d'opérer un retour aux sources, pour rassurer et redonner confiance à ses fans justement ? Puis la chanson se termine, et c'est avec Treasure qu'on peut enfin entendre Silje, et là, c'est une bonne surprise qui se révèle : même si celle-ci ne possède pas la voix si puissante d'Anneke, son timbre doux, cristallin, presque murmuré par moments, est justement un atout. Entourée et choyée par une instrumentation digne du groupe, elle parvient elle aussi à faire rêver, là aussi d'une manière calme et sereine contrairement à la Mer grise et sauvage qu'on voit à l'écoute de Fear The Sea.
En fait, l'univers de
The West Pole est chaud, doux, très confortable et évoque les soirées d'hiver qu'on passe blotti(e) dans un canapé, au coin du feu, alors qu'au dehors la Nature vit lentement et que les Étoiles brillent, particulièrement à l'écoute de No Bird Call, le cinquième morceau du disque. On y entend même du violon, instrument qui s'accorde très bien avec le chant très doux de mademoiselle Wegerland...
Celle-ci prouve d'ailleurs qu'elle peut aller aussi dans les registres plus graves avec la ballade You Promised Me A Symphony, et cela fait bien plaisir.
La douce chaleur se rompt avec
No One Spoke, qui est sûrement la moins bonne chanson de l'album, ce qui ne l'empêche pas d'être assez bonne toutefois, grâce à... la voix de Silje ! Comme quoi, les musiciens du groupe ne se sont pas trompés en la choisissant.
Enfin, l'album se clôt avec A Constant Run, sur lequel je ne pouvais pas ne pas dire quelques mots : lui aussi plutôt rapide et comme le présuppose le titre, il nous offre un final instrumental plus lent, porteur d'espérance, qui reste dans le cœur. On remarque la face plus "pop" de la voix de Silje principalement sur ce morceau, et si cela gêne un peu par rapport aux sonorités plus douces et qui font véritablement SA voix - à mon humble avis -, le final précité rattrape largement ce petit défaut.
Tous les morceaux ont été écrits par Silje, à l'exception de
Pale Traces signé et chanté par Marcela Bovio (
Stream Of Passion) et de Capital Of
Nowhere, de la main d'Anne van der Hoogen, qui donne aussi sa voix à ce dernier morceau. Avec No Birds Call, il est l'une des deux plus belles perles de l'album.
Alors, à tous ceux qui sont des inconditionnels d'Anneke, je dis "Osez !". Et soyez surpris... Cela vaut un beau 18/20.
joli texte tout en émotion.
merci
De rien, merci à vous pour ces jolis compliments !! Et tant mieux si cela vous donne envie, le but est atteint !
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