Deux ans après
Mandylion, le nouveau
The Gathering nous remet dans les oreilles un album,
Nighttime Birds, lui aussi typé "metal atmosphérique", et qui se place, à première vue, dans la continuité de son illustre prédécesseur.
Néanmoins, est-ce un album entièrement du même type que l'illustre porteur de
Strange Machines et Éléanor ? Nous allons rapidement voir que... pas tout-à-fait.
Si
Nighttime Birds débute lui aussi avec une chanson aux riffs bien lourds (On Most Surfaces), au lieu de nous transporter vers des régions plutôt chaudes, on se voit plutôt sous un hiver blanc, comme le montre la pochette.
Et si, sur
Mandylion, la voix d'Anneke est particulièrement spontanée et porteuse, sur ce nouvel opus, un paramètre qui n'était pas particulièrement présent apparaît : notre Batave ose monter, plus longtemps, et avec moins de trémolos (
The May Song); sa voix est plus pure, dirais-je.
Enfin, même si les guitares sont toujours bien présentes, ce second album est plus calme ; on ne s'étonne pas alors de voir un
The Gathering - et notamment une Anneke - moins dynamique en concert.
Plus calme, c'est l'expression. Cet album marque l'amorce, le virage vers un son encore plus "Gathering" qu'il ne l'était déjà, on voit pointer
How to Measure a Planet ? et
Home dans les ambiances plus éthérées et plus profondes, méditatives, notamment sur les perles que sont New
Moon, Different Day et
Nighttime Birds. L'influence de groupes comme
Dead Can Dance et Pink Floyd se fait bien plus sentir, mais l'album arrive à rester typique des Néerlandais.
Le voyage reste le mot qui me marque le plus, à cause de la voix d'Anneke, à cause des musiciens, mais alors qu'avec
Mandylion, on visitait des contrées lointaines et inatteignables autrement qu'avec une machine à voyager dans le Temps, ici la marche est bien plus intérieure, sereine et questionneuse, avec bien sûr les deux morceaux précités (New
Moon, Different Day et
Nighttime Birds), mais aussi The
Earth Is My Witness et
Kevin's Telescope.
On remarquera des lignes de piano, et non pas forcément de synthé (Shrink, Third Chance), des paroles plus énigmatiques (
Kevin's Telescope), mais encore et toujours une belle et grande poésie (
Nighttime Birds notamment,
The May Song).
Un album plus ésotérique, plus difficile peut-être à approcher que
Mandylion, mais une fois que vous aurez ouvert la porte de l'univers qui se présentera à vous à son écoute, vous ne pourrez le partager avec personne ; la beauté et le sublime ne tolèrent qu'un silence émerveillé...
merci encore un texte juste et précis
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