Liste des groupes Hard Rock Lynch Mob Syzygy

Les raisons qui font que l'alchimie artistique entre plusieurs artistes fonctionne au delà de toute espérance, sont parfois si énigmatiques qu'il faudrait sans doute des heures d'une vaine introspection pour finalement en conclure que certains tenants et aboutissants définissant certaines affinités demeurent souvent mystérieux. Oni Logan est le chanteur emblématique du groupe Lynch Mob. Oni Logan est celui pour qui le guitariste George Lynch est capable de transcender sa créativité. Cette réalité aux allures excessives est pourtant une vérité que le temps n'aura jamais démentis. Le second album éponyme de la formation américaine, outre un contexte difficile puisque nombre de genre traditionnelle furent, en ces années là, dangereusement malmenés par de nouvelles tendances plus primales (Grunge, Neo Metal...), en fut même le témoignage le plus cinglant puisqu'en dehors de toutes les vertus qui sont celles de Robert Mason, le nouveau venus ne parvint pas à faire oublier le Groove, le feeling et la voix habitée de l'instable trublion écarté.

George Lynch et Mick Brown, après cet échec, réintégreront Dokken. En 1998, alors que le guitariste et le batteur viennent, à nouveau, de quitter Don Dokken et ses acolytes, ils tentent de reformer le line up originel de Lynch Mob. Malheureusement les blessures ne sont pas entièrement refermées et les dissensions restent vivaces. Dans cette période trouble, seuls trois titres seront écrits dans la douleur. Réunis sur ce qui prendra un nom symbolique et éminemment évocateur : Syzygy (terme issu du grec ancien(syzygos) signifiant "conjonction", "rencontre"), ils sortiront en 1998.

Que dire de cet opus? Peu de chose à vrai dire, si ce n'est que sans dénaturer totalement la musique initiale de ces Américains, les morceaux de ce plaidoyer nous proposent de découvrir une évolution dont les contours sont pour le moins déconcertant. Plus sombres et plus tourmentés, moins entrainants et moins nerveux, les titres délaissent, en effet, souvent les délicieuses contrées Hard Rock qui furent celles de Wicked Sensation (1990), pour s'approcher dangereusement des territoires d'un Rock ténébreux dans lesquels la voix d'Oni est parfois confondante de similitude avec celle d'autres plus illustres et dont les interprétations viennent illuminer, quelques peu, ces musiques souvent pesantes (All Things Pass où l'on croirait entendre, par moment, Sting, le leader mythique de The Police ou encore, par exemple, Waterfall ou il nous susurre ces maux d'un souffle très inspiré par le légendaire Jim Morrisson des Doors). Il nous faudra, d'ailleurs dire, que le travail d'Oni est ici très en deçà de son immense talent. En manquant singulièrement de ce Groove et de ce feeling, de cet chaleur émotionnelle et de ces aigus particuliers qui firent sa renommé, le vocaliste nous déçoit.

Toutefois, soyons honnête, trois titres sont relativement insuffisant pour juger de la qualité d'une créativité. Et ce même si on peut néanmoins y ressentir la noirceur d'un état d'esprit trouble agité par les soubresauts d'une expression artistique, et musicale, un peu diluée et égarée.

S'il est parfois très complexe de tenter d'expliquer les raisons qui font que la symbiose entre deux artistes fonctionne, il l'est parfois tout autant de tenter d'exprimer celles qui font qu'à l'évidence elle ne fonctionne plus.