C’est sans nul doute l’une des plus grandes surprises de 2021 et qui vient compléter une année totalement dingue dans le neo metal. Alors que
System Of A Down avait fait son coming back quelques mois plus tôt avec deux titres Genocidal Humanoidz et Protect The
Land et mettant fin à près de seize ans de silence, c’est au tour d’une autre grande figure de nu metal de faire une réapparition plus qu’inattendu. Sans aucune nouvelle depuis plus de dix ans et à la sortie de leur dernier opus
Gold Cobra,
Limp Bizkit reprend de nouveau du service.
Contrairement aux précédents albums, le réveil a été plus que discret pour les Biscuits Mous. Après un premier morceau publié Dad Vibes qui est complètement passé sous le radar, les Floridiens ont pris de court les fans de la première heure et ont publié leur septième toile le jour d’
Halloween. Ce nouveau-né s’appelle tout simplement
Still Sucks mais à l’origine, la galette devait se nommer
Stampede Of The Disco Elephants et devait surtout être révélée sept ans plus tôt.
Limp Bizkit prend un sacré parti ici, celui de l’autodérision envers celles et ceux qui se moquent depuis près de trente ans la formation.
Les changements ne s’arrêtent pas là puisque s’agit du premier disque du quintet à sortir sous le label Suretone Records pour lequel nous devons certains travaux de The Cure, Shwayze ou encore
ZZ Top. Quant à la pochette, elle représente une illustration de bande dessinée avec les membres du groupe gamins. On observe également une mère, cigarette à la bouche qui est en train de passe l’aspirateur. Nul doute que ce premier aperçu de
Still Sucks nous replonge trois décennies en arrière.
Après autant de temps de pause, il semble difficile de savoir à quoi s’attendre de nos musiciens surtout avec une discographie aussi variée que déséquilibrée. Out Of Style démarre par ces quelques mots de Fred Durst : « We cannot change the past but we can start today to make a better tomorrow ». Serait-ce une volonté de nos Américains d’apporter un renouveau dans le monde actuel ?
La suite du titre se montre un produit pur jus des Biscuits Mous. Fred Durst nous refait l’honneur de son chant rappé avant de nous basculer dans sa voix plus suave durant les refrains. Le riffing de Wes Borland est toujours aussi simpliste mais demeure d’une efficacité redoutable. Très catchy, le guitariste se fait un malin plaisir avec un style extrêmement grinçant. Les éléments hip-hop sont omniprésents avec des effets de mixage signé DJ
Lethal, terriblement catchy et accrocheurs.
Le groupe parle justement de changement et on retrouve cette bouffée d’air frais dans l’ensemble des compositions. Le quintet surfe sur plein de styles différents, peut-être même trop. Sur certains morceaux, la sauce prend directement comme sur Turn It Up,
Bitch qui mise clairement sur le côté rap de la bande. La ligne de basse signée Sam Rivers répétée en boucle est funky à souhait et sonne presque comme jazzy. Fred Durst nous balance ses vers dans une trempe qui rappelle Cypress Hill. Don’t Change, reprise de INXS, n’est sans rappeler
Behind Blue Eyes avec une balade acoustique, souffle nostalgique de
Results May Vary.
Le quintet nous renvoie même parfois dans ses premières œuvres, en témoigne l’agressif You Bring Out The
Worst In Me. Si les couplets donnent une impression d’apaisement, ce n’est sans compter les refrains où l’on retrouve un Fred Durst au chant hurlé et un riffing acéré qui n’est sans rappeler un certain
Counterfeit. Snacky Poo nous renvoie à
Gold Cobra notamment avec son outro qui est une interview téléphonique entre Wes Borland et un animateur de radio. Dans ces échanges,
Limp Bizkit se moque surtout des questions inutiles et calquées qui peuvent leur être posées parfois.
Mais pour d’autres compositions, on aurait sans doute préféré ne pas croiser leur chemin. Ainsi, Empty
Hole est une nouvelle promenade dans cet album et fournit une palette plus émotionnelle. Néanmoins, on est pris rapidement d’ennui devant un morceau qui peine à convaincre, notamment à cause d’une guitare acoustique trop conventionnelle. Goodbye suit quand à lui une direction plus pop folk et qui pourrait sonner comme le dernier tube en date d’Ed Sheeran. Là encore, l’intérêt est plus que limité avec une mélodie bien trop passe-partout pour que l’on en retienne quelque chose de positif.
Avec douze titres au total et à peine trente-deux minutes d’écoute, tout s’enchaîne extrêmement rapidement, ce qui n’est pas étonnant au vu de la durée moyenne des ouvrages qui dépassent rarement les trois minutes. Pour le coup, les Biscuits Mous auraient pu fournir un véritable effort, à minima proposer moins de morceaux mais mieux travaillés surtout après dix ans qui ont semblé interminables pour les amateurs du genre. De même, le quintet aurait fort à gagner avec un peu moins d’expérimentations.
C’est donc sur un constat mitigé que nous laisse
Limp Bizkit sur son septième opus. Si certaines chansons ont su réveiller le talent d’un des précurseurs du neo metal (Out Of Style, Dirty
Rotten Bizkit, You Bring Out The
Worst In Me), d’autres remettent en lumière les échecs du groupe (Empty
Hole, Goodbye). Sans être un ratage, on s’attendait tout de même à bien mieux de la part des Floridiens surtout au vu du temps passé. Vrai retour du quintet ou album d’adieu ? Difficile encore de se prononcer mais ce qui est certain, c’est que ce
Still Sucks sera un parfait partenaire pour les plus nostalgiques.
Merci pour vos avis Jean, Goneo et heavyjos.
Je pense que l'on se rejoint parfaitement sur le fait que cet album est loin, très loin des premiers opus de Limp Bizkit qui ont fait la notoriété et l'identité du groupe. Comme je l'ai dit à Deminion, les Biscuits Mous reviennent après dix ans d'absence et honnêtement, si mes premières écoutes n'étaient vraiment pas convaincantes, je n'ai pas trouvé l'album si horrible que ça. Je trouve même qu'il y a du très bon, qu'il s'agisse de Out Of Style et de ce jeu de guitare de Wes, de Dirty Rotten Bizkit avec une ligne de basse très intéressante et une rythmique qui donne un gros coup de punch ou encore You Bring Out The Worst In Me qui m'a bien rappelé les premiers travaux du groupe.
Pour répondre à Goneo : le neo metal a toujours été "pauvre" musicalement, c'est d'ailleurs bien à ça qu'on le reconnait. Le riffing est toujours assez simpliste à l'exception de quelques groupes, les formations qui me viennent en tête étant Godsmack, System Of A Down et, dans une autre mesure Soulfly avec ses influences tribales. Mais si l'on prend une grande partie des formations de nu metal, le schéma des morceaux s'approchent de toute façon de celui de la pop (couplet-refrain-couplet-refrain). Il ne faut pas non plus oublier que le neo n'a cessé d'évoluer : s'il était excessivement agressif à ses débuts, à la fin des années 2000, début 2010, la plupart des groupes ont pris des virages presque à l'opposé de leur style de départ. Tu prends KoRn avec un style plus expérimental sur See You On The Other Side et Untitiled et même du dubmetal sur The Path Of Totality, tu prends Deftones avec une ambiance plus aéré, parfois très proche du rock avec Diamond Eyes et Koi No Yokan, tu prends Linkin Park avec des influences expérimentales, voire pop sur A Thousand Suns. Il est vrai que depuis trois ou quatre ans, on retrouve un neo ravageur, notamment via les dernières sorties de KoRn, Deftones ou Slipknot mais certains groupes ne sont pas vraiment sortis de ce neo "moderne" et "évolutif", en témoingne Linkin Park ou même Disturbed. Et je pense sincèrement que Limp Bizkit fait partie de cette seconde catégorie.
Je comprends tout à fait que l'on aimerait revoir ces monuments du nu metal dans leurs premières oeuvres mais c'est une époque qui semble révolue, même si on retrouve des retours aux sources sur bon nombres de formations, des retours partiels avec des productions qui sont de toute façon ultramodernes (à quelques exceptions près). Peut-être que je suis trop clément sur ma notation et je le nie pas. Mais encore une fois, sortir du silence après dix ans d'absence, cela me semble "plus que normal" que l'on ait pas l'album du siècle.
tu a tout a fait raison Groaw, certain titre est dans la meme vaine que gold cobra, d'autre a jeter et oublier, album tres court, manque d'effort ou on voulait faire tout ce qu'on peux pour sortir un album et les restant d'idée musical qui reste dans leur penser, c'est comme un face B de gold cobra, un peu de résidu de result may vary ennuyeux, au moin le chant rap est présent, ce ne sera pas un échec non plus mais sera vite oublier. c'est seulement les dernier restede ce qu'il peuvent faire, si on attend encore 10 ans au prochain album, il vont etre a retraite
Je m'étais refait la disco de limp Bizkit (voir forum, Neo, Faceless3 page 44) et sans remonté si loin dans la discographie de Limp Bizkit, le The Unquestionable Truth est largement bien plus interressant que ce nouvel album. Mais aujourd'hui ya quand même 16ans d'écart. J'ai vraiment une impression de groupe où il n'y a plus du tout d'achimie. Ce nouvel album s'éparpille, yen a pour tout le monde. Cela manque de sincérité, j'aurais préféré qu'ils assument, qu'ils proposent autre chose, même si cela s'éloigne pas mal de leur style. Ou qu'ils splittent tout simplement.
L'album est sympa mais 10 ans pour ça ? (32 minutes) Avec des morceaux incomplets....
Je suis déçu. Très déçu.
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