Significant Other

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15/20
Nom du groupe Limp Bizkit
Nom de l'album Significant Other
Type Album
Date de parution 22 Juin 1999
Produit par Terry Date
Enregistré à NRG Recording Studios
Style MusicalNéo Metal
Membres possèdant cet album309

Tracklist

1. Intro 00:37
2. Just Like This 03:35
3. Nookie 04:49
4. Break Stuff 02:47
5. Re-Arranged 05:54
6. I'm Broke 03:59
7. Nobody Like You (ft. Jonathan Davis from Korn and Scott Weiland from Stone Temple Pilots) 04:20
8. Don't Go Off Wandering 04:00
9. 9 Teen 90 Nine 04:36
10. N 2 Gether Now (ft. Method Man) 04:49
11. Trust? 04:59
12. No Sex (ft. Aaron Lewis from Staind) 03:54
13. Show Me What You Got 04:27
14. A Lesson Learned 02:40
15. Outro 07:21
Total playing time 1:02:35

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Limp Bizkit


Chronique @ Game_system

11 Décembre 2019

Significant Other est un pur produit de son époque

Limp Bizkit a acquis une réputation notoire grâce à son premier album "Three Dollars Bill Y’All" en 1997, qui l'a élevé à une popularité similaire à celle de ses mentors Korn et Deftones, faisant de lui l’un des groupes pionniers du néo-metal. Evoluant vers un son plus marqué par les influences rap et hip-hop, ils ont su se démarquer des autres formations qui employaient déjà cette fusion rap / metal comme Rage Against The Machine ou Body Count en y ajoutant l’agressivité tant musicale que vocale propre au néo-metal. C’est toujours en suivant cette voie musicale qu’ils ont abordé leur second opus en 1999, mais en incorporant de nouveaux éléments qui, cette fois-ci, les rapprochent un peu plus du niveau artistique d’un Korn.

Significant Other garde toujours la signature remplie de testostérones qui a marqué le son de "Three Dollars Bill Y’All", à base de gros riffs puissants qui se répètent inlassablement, épaulés par les sons électroniques du DJ, et de paroles souvent chantées avec un flow rapide suivi de moments plus agressifs. Des titres comme « Show Me What You Got », « 9 Teen 90 Nine » ou « Nookie » remplissent parfaitement ces conditions, avec des moments calmes durant les couplets où Fred Durst balance son flow sur un fond sonore assuré par les effets de guitare de Wes Borland et les sons de DJ Lethal avant de tout faire exploser durant le refrain.

Mais le groupe a décidé pour cet opus de ne pas en rester là et a agrémenté ses compositions de nouveaux éléments expérimentaux venus apporter un peu de fraîcheur à la formule Limp Bizkit. Et, disons-le franchement, c’est ce qui donne tout l’intérêt à cet album. « Don’t Go Off Wandering » adopte une structure néo-metal plus traditionnelle, avec une absence totale de flow remplacé par un chant non sans émotions et des riffs moins testostéronés et plus mélancoliques. Compte tenu du contenu des paroles, la chanson sert bien toute l’émotion que Fred souhaite communiquer, traitant d’une douloureuse séparation avec une petite amie de longue date, avec tout le lot de regrets, de colère et de tristesse que cela implique. Plus surprenante, « Re-Arranged » se veut complètement différente de tout ce que le groupe a pu entreprendre jusqu’ici, et propose quelque chose d’inattendu et intéressant. Pour sa « ballade », Limp Bizkit n’a pas cédé à la facilité en proposant un simple titre acoustique. Ici, tous les membres du groupe contribuent à leur manière à créer une ambiance plus détendue et plus posée, avec une mention spéciale au bassiste, dont l’efficace riff joué pose la base rythmique de la chanson, et se trouve être l’élément musical le plus plaisant. Fred adapte sa manière de chanter pour se fondre dans cette ambiance musicale inédite, avant que celle-ci ne gagne en puissance vers la fin mais sans jamais perdre en cohérence par rapport aux émotions de la chanson. Comment parler des chansons surprenantes de cet album sans citer « Nobody Like You » ? Débutant de manière classique avec un énergique riff vite accompagné par la batterie aux rythmiques hip-hop, rapidement elle montre sa particularité en présentant non pas un, mais deux invités surprise, et pas des moindres : Jonathan Davis de Korn et Scott Weiland de Stone Temple Pilots, deux grands chanteurs venant de deux mouvances musicales qui ont marqué les années 90 (le néo et le grunge), excusez du peu. Chaque invité contribue en chantant à sa manière, Jonathan avec son timbre de voix rugueux si particulier et Scott avec une voix plus aigüe, à donner l’impression d’écouter la nouvelle chanson d’un supergroupe. A noter que, un an avant, Fred Durst a été l’invité de Korn pour leur troisième album "Follow the Leader".

Pourtant, la formation américaine n’en est pas restée là avec les featurings. « N 2 Gether Now » a un invité qui est cher à Fred, le rappeur Method Man, lui qui a rêvé depuis longtemps de collaborer avec une de ses plus grandes idoles. On parle là d’une chanson qui reprend tous les codes d’une chanson de rap/hip-hop des années 90, se détachant de ce fait complètement du reste de l’album. On aime ou on n’aime pas. Dernière chanson, fruit d’une collaboration, « No Sex », dont l’invité n’est autre qu’Aaron Lewis, chanteur de Staind, formation prometteuse repérée par Fred Durst et qui a pris la carrière sous son aile (bien lui en a pris, car le groupe marquera son ère en sortant le grandiose "Break the Cycle" en 2001). Cette chanson est plus dans un registre alternatif rock/metal, registre qui colle parfaitement avec l’invité en question qui est très à l’aise dans ce domaine, et cela se ressent au vu de la qualité du résultat, l’apport d’Aaron dans la chanson étant plus que louable. En invitant des chanteurs de diverses formations, Limp Bizkit en a fait pour chaque invité une occasion pour renouveler sa méthode de composition en s’adaptant aux qualités de l’invité en question.

Cette manière intelligente d’apporter de la variété à l’album permet d’éviter de tomber dans des redondances qui auraient pesé lourd à son appréciation générale. Car, disons-le, si la formule typique de Limp Bizkit a un certain degré d'efficacité (il suffit d’écouter « Break Stuff », « Trust? » ou « 9 Teen 90 Nine » pour s’en rendre compte), elle tourne vite en rond. Le côté un peu « bling bling bitch » assumé de certaines chansons comme « Show Me What You Got » ou « Nookie », en totale contraste avec le côté sérieux et plus mature d’un « Re-Arranged » ou d’un « Don’t Go Off Wandering » peut sévèrement affecter l’appréciation des dites chansons, voire agacer. D’autres pistes nous laissent questionner sur leur supposée utilité dans l’album, à commencer par le très oubliable « Just Like This », qui a le malheur de débuter l’album avec mollesse après une chanson d’introduction pourtant assez loufoque. Une chanson en mode pilote automatique, avec un refrain sans aucune émotion et qui s’écroule rapidement sur lui-même, des paroles sans intérêt et un contenu musical peu inspiré. « A Lesson Learned » tente quelque chose qui n’atteindra que difficilement l’auditeur, à cause de son filtre vocal désagréable à l’écoute et son absence de vraies parties de composition. Comme déjà mentionné plus haut, « Show Me What You Got » et « Nookie » présentent peu d’intérêt en raison de leur côté second degré finalement assez caricatural, au point d’être, par moments, gênant. L’intro et surtout l’outro ont, quant à eux, plutôt bien réussi ce côté second degré, étant par moments marrant. Les deux pistes cachées juste après l’outro sont dans un même degré de délire, quoique parfaitement dispensables.

Ne nous attardons pas sur les déboires de Fred Durst ou sur la sulfureuse réputation de Limp Bizkit dans le milieu musical qui occupent souvent inutilement les articles sur la formation et jugeons cet album pour ce qu’il est musicalement parlant : Significant Other est un pur produit de son époque, et c’est à le fois son plus grand avantage et son plus gros défaut. C’est un avantage car les années 90 étant une décennie particulièrement créative, Significant Other s’inscrit dans cette dynamique de créativité en proposant de nouvelles formes de composition venues renouveler l’expérience musicale de la formation. Mais c’est aussi un désavantage car, au final, il renferme tous les codes de la mouvance de la période, qui commençait déjà à l’époque à montrer des formes de redondance, appliqués de manière parfois caricaturale. Il en ressort un album qui se savoure en sélectionnant les chansons les plus créatives, et en laissant le reste pour une occasion en live, dont l’efficacité s’est montrée beaucoup plus redoutable.

7 Commentaires

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heavyjos84 - 18 Décembre 2019:

smiley the significant other reste la meilleur production de limp bizkit, la stabilité des chansons tous bien travaillé et avec tout ces chanteur invités sur plusieurs chansons, three dollars j'ai bien aimé aussi pour leur son plus sale au belle mélodie et l'agressivité de notre bon chanteur qui cri beaucoup (ce que j'adore étant fan de métal), mais nookie a élargie beaucoup sont public

Game_system - 19 Décembre 2019:

Eh bien, faut croire que je suis une exception concernant Nookie :) C'est un bon titre pour s'introduire à l'univers musical de Limp Bizkit, mais je trouve que le reste des chansons dans l'album s'en sortent mieux en proposant quelque chose de plus inspiré, même ceux jouant dans le même style un peu bourrin. Son début par contre me plaît toujours autant que la première fois, j'aime comment ça débute. Moi en tout cas, j'ai arrêté de trop l'écouter quand j'ai justement découvert l'album. Three Dollar est plus raw, ce qui plait forcément plus aux amateurs de pur metal, dont moi j'en fais également partie, mais je pense que s'ils s'étaient limité à ça dans Significant Other juste avec une meilleure prod', ils seraient tombés dans une répétitivité musicale sans intérêt. Ils ont réussi à construire des chansons suffisamment créatives pour renouveler l'expérience musicale, tout en gardant des éléments de premier album.

Goneo - 24 Avril 2020:

Merci pour le papier

Je l'ai énormément écouté cet album, il m'a fallu juste de le parcourir vite fait pour me remémorer tout l'ensemble. Je l'ai tellement fait tournée que même la compo hip hop N2 gether Now, j'avais finis pas l'aprecier.

Pourtant une nette évolution par rapport au premier, on a ici un album nettement plus mainstream. Il m'a fallu pas mal de temps avant de l'adopter dans son ensemble, comme sur Three Dollar Bill, Yall$, les 3 premiers morceaux sont géniaux. Avec le temps Re arranged et Im broke deviennent tout aussi bon.

Moins percutant que le premier, mais plus facile d'accé.
Différent mais très bon 2e album.

Game_system - 13 Mai 2020:

Tu as dû l'écouter bien plus que moi. Moi je n'ai jamais réussi à l'écouter en entier sans zapper les mêmes chansons. N 2 Gether Now jamais réussi à le réecouter en entier une fois passé la découverte. Just Like This et Show Me What You Got sont systématiquement zappé, pour les raisons cités dans la chronique. Nookie et A Lesson Learned, si je suis de bonne humeur je les écoute en entier. Tout le reste est toujours écouté.

Certes c'est l'album qui a poussé la formation au grand succès, mais je ne considère pas forcément Significant Other comme plus mainstream, mais plutôt comme plus varié, ce qui forcément facilite son accès à plus de monde. C'est d'ailleurs l'album qui m'a fait découvrir Limp Bizkit.

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