Pas moins de huit années soufflées déjà depuis son troisième album studio, «
Court of Conscience »... Comment, dans ces conditions, imaginer le combo britannique, pourtant promis à une carrière au long cours, renaître de ses cendres ? Déjouant alors tout pronostic, et aux fins d'un travail minutieux et de longue haleine en studio, le voici enfin revenu dans les rangs, et ce, à l'aune d'un quatrième opus de même acabit, intitulé «
Social Fake », signé chez le discret label britannique Cherry
Red Records. A l'image des 10 titres greffés sur un sillon auditif de 38 minutes, le groupe serait-il en mesure de nous faire renouer avec ses heures de gloire, à l'époque du sémillant «
Echoes of Betrayal » et, par là même, de venir jouer les épouvantails dans un registre metal fortement concurrentiel, et qui ne l'attendait plus ?
Si l'on retrouve la parolière et chanteuse au timbre frissonnant de profondeur, Vicky Johnson, le claviériste et orchestrateur Steve Johnson, le bassiste
Ian Heddle, le batteur Steve Hauxwell (ex-
Marshall Law) aux commandes, le guitariste Sam Cull se verra, lui, remplacé par Benjamin
Lynch. De cette collaboration émane une œuvre metal mélodico-symphonique gothique aux effluves heavy, cinématique et électro. Aussi, ce propos se place-t-il à quelques encâblures du précédent effort tout en se faisant bien moins orientalisant que «
Echoes of Betrayal ». Se calant encore dans la mouvance de
Nightwish,
Xandria,
Stream Of Passion,
Autumn et
Diabulus In Musica, ce quatrième mouvement laisse également entrevoir des sonorités que l'on croirait volontiers empruntées à
Amaranthe, Volturian,
Walk In Darkness ou encore Metalite. Un fringant, délicat et organique méfait qui a pour corolaire une production d'ensemble de bon aloi, recelant, comme à l'accoutumée, une belle profondeur de champ acoustique. Mais entrons sans plus attendre dans la danse...
C'est à nouveau sur ses passages les plus enflammés que la troupe marque ses premiers points, dont quelques gemmes disséminées sur sa route. A commencer par «
Social Fake » et «
Blind Acceptance », entraînants mid/up tempi à mi-chemin entre
Xandria et Volturian ; au regard de leurs refrains catchy mis en habits de lumière par les poignantes oscillations de la sirène, de leurs lignes mélodiques des plus enivrantes et de leurs grisantes rampes synthétiques, les deux tubesques manifestes ne se quitteront qu'à regret. Tout aussi vitaminé, le ''nightwishien'' «
Out of Touch », lui, libère une énergie aisément communicative. Par effet de contraste, une saisissante reprise sur la crête d'un refrain que l'on entonnerait à tue-tête vient relayer un break, certes, étiré mais opportun et jouissant d'arrangements de bonne facture. Et la sauce prend, là encore. Dans cette lignée, on n'occultera pas davantage « Critical
Mass Part 2 - The Change », invitant méfait à la confluence de
Stream Of Passion et
Xandria, tant pour la délicatesse de ses gammes au piano que pour sa mélodicité toute de fines nuances cousue. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses disséminées par le ''delainien'' mid/up tempo « Critical
Mass Part 3 -
Rage » ?
Quand la cadence se fait un poil plus mesurée, le combo parvient, là encore, à nous retenir plus que de raison. Ainsi, doté d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, d'une sente mélodique des plus enveloppantes, d'harmoniques aussi singuliers qui liants, et encensé par les fluides inflexions de la déesse, c'est sans ambages que l'engageant mid tempo dans la lignée de
Diabulus In Musica, «
Never Let Go », aspirera le tympan du chaland. Un peu plus enlevé et aérien, c'est cheveux au vent que l'on parcourra « Exclusive Invitation » ; un mid/up tempo pop metal mélodico-symphonique dans le sillage coalisé de
Walk In Darkness et
Delain, aux airs d'un hit en puissance, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger une fois encore dans cet océan de félicité. Mais le magicien aurait d'autres tours dans sa manche en réserve...
Lorsqu'ils se font plus tendres, nos acolytes trouvent à nouveau les clés pour nous happer, un peu malgré nous. Aussi, ne saurait-on éluder l'apaisant et violoneux low/mid tempo « Smiling
Assassin » au regard de son seyant paysage de notes et de la petite touche jazzy imprimant le grisant pont techniciste placé sur notre route ; une ballade pétrie d'élégance et mise en habits de soie par les pénétrantes patines de la maîtresse de cérémonie, comme le groupe britannique sait les concocter, Et l'émotion requise par l'aficionado du genre intimiste sera assurément au rendez-vous de ses attentes.
En dépit de ses qualités, ce quatrième effort ne visera pas plus que son aîné le sans faute. Aussi, s'il nous octroie une insoupçonnée et poignante montée en régime de son corps orchestral en bout de course et s'il laisse entrevoir un fin legato dispensé par le lead guitariste, l'''amaranthien'' mid tempo progressif «
Down » ne va pas sans accuser de tenaces linéarités mélodiques ainsi qu'une incompressible répétibilité de ses schèmes d'accords. On passera donc son chemin pour cette fois.
En définitive, on ressort de l'écoute de la galette interpelé par l'élan d'inspiration de la formation britannique, ce dernier nous immergeant au sein d'un propos à la fois vitaminé, efficace, sensible et varié sur le plan rythmique, et jouissant d'une ingénierie du son fort bien huilée. Toutefois, à l'instar de son devancier, cet opus ne diversifie que peu ses ambiances et va jusqu'à concéder quelques bémols, au rang desquels le bref récitatif « Critical
Mass - Dear Diary ». On aurait, par ailleurs, espéré des exercices de style plus variés qu'ils n'apparaissent, fresques, duos et substantiels instrumentaux étant ici aux abonnés absents.
Ayant néanmoins veillé à étoffer son offre de sonorités inédites et judicieusement amenées, pouvant parallèlement compter sur son potentiel technique, de poignantes lignes mélodique et sur l'infiltrant grain de voix de la diva, nombreuses sont les armes du collectif d'outre-Manche pour faire de lui un sérieux opposant face à ses pairs. Certes, moins immersif que «
Echoes of Betrayal », mais plus abouti et pénétrant que «
Court of Conscience », ce quatrième élan symbolise un retour au premier plan du combo britannique...
Ça a l'air pas mal du tout! Je vais l'écouter pour donner un avis définitif! Encore une fois, tes Chro e font découvrir pas mal de groupes symphoniques!
grand merci à toi
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