YEUAAAAAARGH! Le hurlement qui annonce "
Internal Bleeding", le morceau d'ouverture, vous glace le sang. Les guitares rejoignent la batterie, et le carnage est lancé: en moins de quarante minutes, ce jeune groupe formé par les frères John et Donald Tardy, respectivement chanteur et batteur, impose son premier album comme un monument de death-métal. S'il est vrai que le "
Scream Bloody Gore" de Death précède de deux ans ce "
Slowly We Rot", ce dernier a pour lui son extrémisme, son jusqu'au boutisme qui lui confèrent un impact unique. D'emblée,
Obituary s'empare alors de la couronne du groupe le plus extrème du moment; et, quinze ans plus tard, il suffit de poser l'oreille sur ce disque pour comprendre que cette domination était amplement méritée.
Ici, point de paroles au sens traditionnel du terme, mais des placements de voix, des hurlements sans fin, des grognements abominables, véritable déferlement de violence malsaine. La batterie donne dans un mid-tempo extrèmement lourd, rampant, puis explose en blasts frénétiques ("
Gates of
Hell"). Les guitares empilent riffs sur riffs, tous plus pesant les uns que les autres ("
Godly Beings"), avant de s'envoler dans d'affolants solos épileptiques ("Words of
Evil, "
Suffocation"). Bref, le groupe pose les bases d'un brutal-death novateur -pour l'époque-, et se donne une ligne directrice de violence à l'état pur dont il ne dévie jamais.
Mais, me direz-vous, cette formule n'est aujourd'hui plus l'apanage des seuls membres d'
Obituary, et nombreuses sont les formations qui revendiquent cet extrémisme à tout crin. Pourquoi, dès lors, "
Slowly We Rot" est-il devenu instantanément un classique? Parce que, malgré sa production parfois un peu brouillone, et malgré le temps qui s'est écoulé depuis, cet album repose sur deux éléments indémodables: l'amour du riff et surtout la voix de John Tardy.
Mon Dieu, cette voix! Disons que le vocaliste chevelu donne l'impression que ses hurlements ont été arrachés à mains nues de la gorge d'un supplicié, et l'on aura une idée assez précise de la chose. C'est bien simple, John Tardy est LA voix du death, un des rares chanteurs de ce style à hurler comme un damné tout en ne délaissant jamais les émotions. Si vous voulez découvrir ce qu'est un cri qui fait se dresser vos cheveux, qui vous donne des frissons et vous fait claquer des dents, c'est ici que vous le trouverez. Passez-vous "
Internal Bleeding" ou ""
Deadly Intentions" au casque, et tombez à genoux...
A|symmetrylors, un conseil à ceux qui n'ont pas encore eu la chance d'écouter ce monument de l'extrème: avant d'appuyer sur "play", munissez-vous d'une bonne minerve!
Je trouve les retours à l'esprit old school de Grave, Seance, Pestilence ou Thanatos, tout de même bien plus intéressants.
Je garde toutefois un bon souvenir du concert d'Obituary en 2008, quoique très similaire au concert vu en 1993. La prestation m'ayant quand même le plus marqué reste celle de 1991, lorsque le groupe défendait Slowly We Rot & Cause of Death, en compagnie de Napalm Death & Dismember.
Cult of Death.
Fabien.
Ils sont encrés dans un style qui leur est propre et après tout je ne m'en plainds pas.
Le frozen in live montre leur force sur scène que j'ai pu constater il y a plus de quinze ans.
Je viens de lire la chronique (magistrale) et les divers commentaires échangeant sur les époques et les premiers ou second albums.
Obituary fait parti des groupes qui pour ma part me régalent. Le son lourd rampant et massif associé aux sons du chant de Tardy m impressionnent toujours autant. Effectivement si la disco du groupe n est pas exempte de reproche, Obituary me régale sur ces 5 premières productions. Après, c est bon mais....
En tout cas ce 1er album est magistral.
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