Sans être sorti de Floride pour promouvoir l’incroyable
Slowly We Rot,
Obituary retourne aux Morrisound Studios en mars 1990 en compagnie du nouveau bassiste Franck Watkins, pour les sessions de son second album
Cause of Death. Le groupe évolue pour l'instant en quatuor suite au départ du guitariste Allen West, qui privilégie momentanément sa situation familiale. Ainsi, lorsque Scott Burns présente
James Murphy, venant de quitter Death faute au caractère insupportable de Chuck Schuldiner durant la tournée nord américaine, sa proposition est une véritable aubaine pour la formation, récupérant un second guitariste et soliste de choix, en renfort de Trevor Peres, davantage axé sur les rythmiques que les soli.
Cause of Death paraît en septembre 1990, une rentrée marquée par la concurrence sans pitié des missiles de
Nocturnus,
Deicide &
Entombed (The Key,
Deicide & Left
Hand Path), ou encore celui de
Napalm Death, ce dernier s’étant dangereusement rapproché des sphères deathmetal avec son terrible Harmony
Corruption.
Obituary bénéficie heureusement du soutien inconditionnel de Roadrunner, qui lui dégote notamment une superbe illustration de Michael Whelan (Lovecraft's
Nightmare) initialement destinée au futur
Arise de
Sepultura, parmi les pochettes les plus remarquables d'albums de deathmetal.
Mais malgré les importants moyens mis à sa disposition,
Cause of Death reçoit un accueil mitigé de la part de certains fans et de la presse spécialisée, condamnant le manque d’évolution d'
Obituary. Les nouvelles compositions de Trevor Peres & Donald Tardy sont en effet plus abouties, renfermant un deathmetal plus structuré, sur une production de Scott Burns plus épaisse, mais manquent toutefois de technicité, principal reproche des détracteurs.
En revanche, le son caractéristique d’
Obituary et le guttural incroyable de John Tardy apportent une coloration et une personnalité remarquables à l’album, qui dégage alors des atmosphères d’une lourdeur considérable, à l’image des imposants
Infected & Body Bag, ou encore des redoutables
Dying & Memories Remain.
James Murphy signe parallèlement des soli brillamment exécutés, apportant un relief notoire aux morceaux, même si son jeu reste quelque peu surfait, en regard des rythmiques & riffs basiques de Donald, Franck et Trevor.
Bien que son manque de technicité déçoive dès sa sortie les deathsters les plus exigeants, blâmant déjà l’immobilisme du groupe,
Cause of Death possède en revanche la patte d’
Obituary directement identifiable, et colle parfaitement au death lourd & sombre de son époque. Ses rythmiques massives prennent également leur véritable dimension en concert, permettant au groupe floridien d’asseoir définitivement sa popularité lors de sa tournée européenne de 1990, ne défendant pas moins de deux albums sur scène.
Fabien.
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