Seance

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17/20
Nom du groupe Dark Fortress (GER-1)
Nom de l'album Seance
Type Album
Date de parution 30 Janvier 2006
Labels Century Media
Enregistré à Mastersound Studios
Style MusicalBlack Mélodique
Membres possèdant cet album130

Tracklist

1.
 Ghastly Indoctrination
 07:39
2.
 Catawomb
 06:41
3.
 Requiem Grotesque
 06:51
4.
 While They Sleep
 07:12
5.
 To Harvest the Artefacts of Mockery
 04:11
6.
 Poltergeist
 05:57
7.
 Revolution : Vanity
 05:15
8.
 Incide
 05:21
9.
 Shardfigures
 06:24
10.
 Insomnia
 06:31

Durée totale : 01:02:02

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Dark Fortress (GER-1)


Chronique @ Eternalis

05 Janvier 2011

""Seance" offre un visage plus mature et atmosphérique, prenant le temps de construire son monde, ses méditations..."

Dans les ténèbres opaques du malin, surgit la lueur du démon…le rite sacrificiel est sur le point de commencer, la cérémonie ouvre ses portes, apportant avec elle chaos, désolation et cauchemar. La bouche d’un autre monde est face à nous et s’imprègne de notre atmosphère…de sa supériorité il nous fixe, outrageusement nous osons faire de même…irréversiblement il s’empare de nous…la cérémonie ouvre ses portes…

Quatrième méfait des germaniques de Dark Fortress, "Seance" va beaucoup plus loin dans la contemplation diabolique et l’étude du divin ténébreux, de l’ange de la connaissance ultime qui, de par son savoir, ne connu que chaos et dépravation. Azathoth, incarnation du mal, conte la noirceur de ses songes, emprunt de maléfices et de mal. S’il ne possède en aucun cas la puissance maléfique et démoniaque de son successeur Morean, son emprunte auditive, sa focalisation sur le ressenti, cette façon de vomir ses mots en y incorporant une inhumanité pleine de souffrance et de peine, écorchée, restera pour beaucoup irremplaçable.
"Poltergeist", à lui-seul, résonne comme la prière incantatoire d’un suppôt de Satan sur lequel un riff brutal, tordu s’accouple à un blast effréné et tendu. Car c’est aussi dans sa production que "Seance" développe toutes ses atmosphères, ses émotions et cette capacité à s’emparer de notre âme pour la confier aux ténèbres. Mieux produit que les précédents opus, tout en gardant l’aspect sale, compact et monolithique absent d’"Eidolon", il incarne une alchimie quasi parfaite entre la puissance et la clarté d’un son propre avec la noirceur et l’atmosphère des productions les plus froides.

"Seance" offre à Dark Fortress un visage plus mature et atmosphérique, prenant le temps de construire son monde, ses méditations et ses ambiances, à l’instar d’un "While They Sleep" étouffant et suffocant, aux riffs toujours plus hypnotiques et géniaux de V Santura (est-ce un hasard qu’il est rejoint les rangs de Triptykon ?), tourbillonnants dans l’esprit de sa victime pour le conduire à une folie inéluctable. Ces quelques instants de violons, profondément malsains, tels des âmes pleurant un destin funeste et infini, évoque toute la misère d’un monde vivant bien au-delà de la mort. Ce break bruitiste, minimaliste, met en exergue la complète mélancolie d’un groupe cherchant la pureté émotionnelle dans la tristesse de l’humanité. Une tristesse devenant démence et complète souffrance sur "Incide", tout d’abord presque uniquement vocale, laissant Azathoth seul, hurlant comme un damné, émettant des râles bestiaux, à bout de nerfs, laissant entendre, tel un métronome, les battements réguliers d’un cœur n’ayant plus envie de vivre. Puis la symphonie s’emballe, de manière précipitée, ultime, baroque et sublime, à la manière presque d’un Limbonic Art qui profiterait enfin d’une production adéquate. Le souffle de la décadence parvient à nos oreilles…celui d’une humanité en bout de course, en proie à son propre mal-être, à sa propre intelligence, sa propre pensée…

Parfois pourtant plus traditionnel, notamment sur "Catawomb" ou le destructeur "Ghastly Indoctrination", abreuvé de blasts constants et de riffs perçant les sens, tranchant les chairs pour mieux se répandre de notre souffrance futile. Dans une ambiance sentant la pourriture, la mort, la putréfaction et la malice, Dark Fortress dresse un art aussi humain qu’il n’est religieusement condamnable. Intensément ésotérique, il dégage une âme spirituelle de ses imperfections techniques, notamment vocales, colorant et offrant une dimension plus hypnotisante, au bord du gouffre, sur le constant fil du rasoir. L’écoute se fait stressante, angoissante, s’écartant des mécanismes stéréotypés et préétablis du genre pour bâtir un chemin et une voie qu’il lui est complètement propre.

Si "Stab Wounds" avait déjà raisonnablement établit le nom de Dark Fortress en dehors de ses terres, "Seance" fut le pas qui permis au groupe d’aller plus loin et d’aujourd’hui s’afficher comme l’un des éléments black metal atmosphérique les plus influents et hypnotiques de la scène. Et si "Eidolon", voyant le départ de son vocaliste, fut une semi-déception, la création d’un chef d’œuvre tel que "Ylem" à sa suite fut la réponse à ceux qui avait déjà enterré la formation allemande…laissant sombrer encore plus profondément l’auditeur dans ses propres méditations incantatoires.

4 Commentaires

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mansonfamilly - 05 Janvier 2011: Bonne chronique. Elle se lit facilement et on ne s'ennuie pas du début à la fin. Bravo
Silent_Flight - 05 Janvier 2011: Merci pour la découverte. Toujours cette plume d'une classe bien à toi. Ca à l'air d'être un groupe efficace en tout cas.
Vrael - 09 Novembre 2011: Merci pour cette courte chronique bien littéraire.

J'ai découvert la semaine dernière grâce à "Requiem Grotesque" et sa mélodie qui m'a stupéfait. J'ai également beaucoup apprécié la deuxième partie de "Ghastly Indoctrination", qui commence aux alentours de 4 minutes, un passage qui m'a fait penser à ce fait Triptykon aujourd'hui (V Santura chez eux ? Encore un truc que je ne savais pas).
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Commentaire @ Nattskog

15 Janvier 2006
Quatrième album pour ce groupe Allemand, « Seance » reste dans la lignée de « Stab Wounds » sorti en 2004 : mêlant violence, ambiance pesante et solos typés Death par moment, le style est assez hétéroclite mais de qualité et sans trop vouloir en faire.

En comparant « Seance » avec son prédécesseur, j’oublie de dire que « Stab Wounds » était déjà le résultat d’une sacrée évolution, une sorte de maturité ou une sonorité bien à eux. Leur style s’est façonné au travers des albums pour aboutir à ce qui semblerait être le véritable Dark Fortress.
Les titres sont certes tous dans la même veine, mais assez variés et bien construits. La mise en place des instruments favorise les mélodies bien lourdes générées par les guitares et parfois des claviers bien malsains.
Seul le chant pourrait être un peu en reste : trop proche par moments de celui d’Attila Csihar, on dirait dans ces cas là que le chanteur a du mal à poser sa voix. C’est dommage, mais ça ne tue pas l’album, loin de là.

Que dire de plus sur cet album ? Pas grand-chose : il faut l’écouter pour comprendre, mais il devrait séduire le plus grand nombre. A écouter après s’être repassé les anciens, on apprécie que plus la progression du groupe d’album en album. En continuant comme cela, le prochain sera une véritable bombe…

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