Après le succès de
Perfect Timing (1987) qui aura permis de présenter Robin MacAuley son nouveau vocaliste, mais aussi une certaine volonté d'américaniser sa musique,
MSG (le groupe de Michael Schenker en solo) depuis rebaptisé MacAuley Schenker group, deux ans plus tard reprend les choses là où il les a laissées, mais avec un surplus d'assurance et d'audace qui lui permet d'accoucher d'un
Save Yourself, plus mature voire plus mélodieux que son illustre et excellent prédécesseur.
Les quelques évolutions par rapport au précédent opus sont à chercher au sein d'un processus de composition qui intègre désormais tous les membres du groupe, mais également une certaine aisance de Michael Schenker pour sortir des riffs et soli dynamiques dignes de ses premiers opus solo, voire de la période dorée du groupe
UFO. Le titre éponyme ainsi que les remuants "Get
Down To Bizness" et "
Destiny" en seront les parfaits exemples. C'est ce savant mélange, de puissance, mélodie et feeling qui fait la force de ce groupe et particulièrement de cet album qui se classe un cran au-dessus de
Perfect Timing.
L'album réalisé et supervisé par Frank Filipetti (
Survivor,
Foreigner,
Kiss) bénéficie d'une production à l'américaine très en phase avec son époque. À savoir un son puissant et massif au mix qui mettra en avant le chant félin et légèrement éraillé de Robin MacAuley, en accord avec les guitares du blond germain, le tout soutenu par une rythmique des plus dynamiques, limitant ainsi les claviers à un simple accompagnement. Des claviers ainsi qu'une deuxième guitare, qui seront assurés par Steve Mann en lieu et place de Mitch Perry.
Ainsi,
Save Yourself, délivre des compositions particulièrement bien travaillées à commencer par l'opener et sa tonitruante intro de guitare hurlante et Heavy, qui sur bien des points me rappelle beaucoup celle du "White Knuckles" de
Gary Moore sur l'unique album du groupe G Force. Autant dire que côté guitares, le tandem Michael Schenker, Steve Man, nous aura gâté.
Un fait qui sera confirmé dès le dynamique "Bad Boys" au chant félin et refrain dynamique soutenu de leads guitares jouissives, mais aussi et surtout le galopant et entrainant "
Destiny" où le
Mad Axeman laissera Steve Mann s'exprimer pleinement sur un court et endiablé solo de guitare. Quant au chaloupé "Get
Down To Bizness" et sa ligne de basse claquante ainsi que "What Wee
Need" et son étonnant break de percussions tribales, je les rangerais volontiers parmi les morceaux les plus groovy et exaltants de l'opus.
Difficile aussi de résister aux hits en puissance que sont les mélodieux "
Anytime" au chant chaleureux et sensuel, le rampant "
Shadow of the
Night", ainsi que très le
AOR "
This Is My Heart" qui se distinguera par un air et refrain qui ne vous quittent plus, le tout serti d'un court et éblouissant solo de guitare gorgé de feeling signé Michael Schenker !
Quelques titres seront à mettre à part de ce
Hard Rock à la fois classieux et dynamique comme le très direct "I Am Radio" et son refrain un brin répétitif soutenu par une rythmique en caisse claire simple et efficace inspirée par le "We
Will rock You" du groupe Queen, ou un "Take Me Back" à la fois puissant et mélodieux sur lequel Robin brille de mille feux et qui clôture admirablement l'opus.
Marqué par le jeu et l'identité de son guitariste et leader, cet album bénéficie aussi de l'immense talent de ses interprètes et de la touche mélodieuse et chatoyante apportée par les interventions vocales de Robin MacAuley, qui en à peine deux albums à gagné en assurance, clarté et puissance. le situant ainsi comme l'un des chanteurs les plus talentueux et prometteurs du genre
Hard Rock US (Air
Metal) et de cette fin de décennie.
Au final, ce
Save Yourself sans révolutionner le genre, et atteindre ne serait-ce que la moitié des ventes d'un 1987 de
Whitesnake,
Slippery When Wet de
Bon Jovi, ou
Hysteria de
Def Leppard n'en représente pas moins un exemplaire rutilant de ce qui pouvait se faire de mieux en matière de
Hard Rock classieux et FM en 1989.
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