Shatraug et sa troupe de joyeux sème la mort remette le couvert, sous une bannière qui leur colle désormais à la peau, celle du groupe amenant le renouveau, dans un genre musical que certains n’hésitent plus à accabler, argumentant tant et bien que ce dernier à livrer tout son potentiel. Inutile de refaire l’histoire, de
Darkthrone en passant par de multiples classiques, revivant corps et âme actuellement par le biais de groupe comme
Kraft,
Armagedda et autres, il faut bien avouer que ce que l’on appelle
True Black
Metal, c’est usé jusqu’à la corde. Mais n’est-ce pas là ce qui fait le charme de ce genre musical si particulier ?
Horna, donc, après avoir semé ses graines sur la scène des initiés, commencent alors à se faire un nom. On parle désormais du groupe comme d’une entité à part entière, loin devant les multiples Darkthone-Like, et ce depuis l’avènement du superbe et entraînant Evaatnags. S’en suit deux album, l’hommage
Sotahuuto et le conceptuel
Ääniä Yössä. On pensait alors qu’
Horna déclinait, eh bien non, ce sublime
Sanojesi Äärelle est là pour nous prouver le contraire.
Séparé en deux partie, distinctes mais globalement dans un esprit proche l’une de l’autre, cet album constitue certainement la coiffe sur une carrière déjà relativement étoffée. Multipliant les durées d’enregistrement des deux disques, on obtient un album d’une durée plus que respectable, sans parler de la qualité, de la variété des titres ou de la légitimité d’asséner plus d’une heure trente de méloppées funèbres et non respectueuses des droits de l’homme à des auditeurs qui n’en demandaient pas tant. On prend tout simplement non pas une claque, mais une paire de claques. La première vive, genre celle qui claque et qui font que les gens autour se demandent d’où vient le bruit, et la deuxième, bien plus appuyée et subtile, faisant ressortir plus vivement les picotements ressentis lors de la permière.
En gros, une face de brigands, du
True Black acéré, vif et symbolisant l’envie folle que nous avons, nous autres misanthrope et autres lassés des belles formules, de tout démolir, la deuxième, plus atmosphérique, calmant la rage inculquée par le première leçon et nous plongeant dans la déprime typique du guerrier accro n’ayant plus de bataille à mener. Une violence musicale singulière, typique du genre, sur un ton supérieur à la moyenne, et une redescente faste et au goût doux amère qui font que l’on garde un souvenir explosif de ce qui constitue réellement, selon moi, le clou du spectacle, point de vue discographie, d’un groupe qui a décidément bien des choses à apprendre aux autres.
Long, maîtrisé et varié, on se comprend, les titres s’enchaînent et ne gâchent ni ne rabaisse le précédent. On retrouve à maintes reprises les mêmes intentions, dans les riffs, les blasts, mais toujours avec une pointe de nouveauté et surtout, de qualité. Un son lisse et propret sur lui, le minimum cradingue pour rendre hommage à la machine lancée dans les années 90-91, mais surtout une prise de son qui rend hommage à l’ensemble des musiciens, bien qu’ils ne soient pas bien nombreux, et aux sons qui jaillissent de leurs instruments.
Autre point fort, les vocaux, faisant indéniablement partie des meilleurs du genre, les fans du groupe ne me contrediront pas. Ces vociférées là ne dépareillent tout simplement pas face aux cris surhumains de Shamaatae ou de Nocturno Culto sur Panterfaust, encore moins, car passablement similaire, à ceux de ce bon vieux et controversé Varg, période
Burzum. Je dis ça, c’est parce que ces hurlements de possédés sont l’une des signatures du combo.
Pour le reste, il suffit de se laisser prendre dans le jeux, apprécier la musique qui en sort à sa juste valeur et admettre qu’
Horna marque un point très important. L’un des tous bons albums du genre, du moins de ces cinq dernières années. Gifle et retour de flammes, la montée vers l’infernal et la redescentes vers l’ignoble et le sans espoir, n’est ce pas ce que l’on demande?
Je trouve le 1er disc très bon mais sur le 2ème, à part peut être 'Ruumisalttari' il y a des sacrées longueurs complètement inutiles. Par exemple l'avant dernier morceau 'Musta Rukous' ne devrai pas être si long. Le 1er riff en plus d'étre un riff facile est insupportablement répété. (La nuit je me réveille pour changer de piste, alors pour moi c'est poubelle)
Il y a certes de très bons et même très beaux moments sur chacun d'entre eux, mais enfin merde ! pourquoi faire durer inutilement les choses ? Les pistes sont bien plus longues sur le 2ème que sur le 1er sans être plus fouillées. Je me retrouve donc avec des bons morceaux de Horna gâchés par certains riffs (et pas les meilleurs) ayants été excessivement rallongés, comme pour Aäniä Yössä, au lieu de faire un excellent EP, ils ont chier pour la dernière piste.
Ils n'ont pas composé de longs morceaux mais des morceaux à rallonges.
Ce bonus est donc pour moi un cadeaux un peu empoisonné.
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