Ritual

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17/20
Nom du groupe Shaman (BRA)
Nom de l'album Ritual
Type Album
Date de parution 02 Août 2002
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album146

Tracklist

1. Ancient Winds 03:16
2. Here I Am 05:55
3. Distant Thunder 06:22
4. For Tomorrow 06:45
5. Time Will Come 05:32
6. Over Your Head 06:37
7. Fairy Tale 06:53
8. Blind Spell 04:34
9. Ritual 06:37
10. Pride 04:11
Total playing time 56:42

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Shaman (BRA)


Chronique @ Eternalis

27 Avril 2009
La carrière de André Matos rassemble une richesse que peu de musiciens contemporains peuvent se vanter de posséder, notamment lorsque l’on parle de heavy metal.
Ayant repoussé les limites du speed mélodique en y incorporant des éléments classiques dans Angra (bien qu’il ne soit pas le principal compositeur d’"Angels Cry", revenant de plein droit à Raphael Bittencourt) ou ethniques dans l’aujourd’hui culte "Holy Land", la passion animant l’homme aura probablement parfois déteint sur un caractère pas toujours flexible, et une humeur qui lui aura fait quitter un navire pourtant bien amarré, un navire qui produira cependant son plus grand chef d’œuvre suite à son départ. Paradoxe ?

En aucun cas, car loin de se reposer sur ses acquis, André n’a jamais cessé d’avancer et, loin d’utiliser sa formation symphonique à outrance, c’est avec son album le plus heavy jamais enregistré qu’il revient en 2002, avec comme patronyme l’évident Shaman.
Avec tout le recul nécessaire pour analyser cette œuvre, il est évident que "Ritual" est le seul et unique opus contenant un esprit chamanique et spirituel, loin des errances dépouillées et dépressivement humaines du splendide "Reason" lui faisant suite en 2005.

Orné d’une pochette symbolique de leur nouvelle direction, et d’un nouveau guitariste en la personne d’Hugo Mariutti, le frère de Luis, "Ritual" représente un nouvel aboutissement dans la carrière du prodige, une approche enfin totalement heavy d’un art allant bien plus loin que le simple métal proposé par tant de groupes sans âme ni personnalité, la musique devenant le support d’une quête spirituel nous emportant loin, très loin à travers les contrés désertiques d’un monde aux contours plus aventureux que jamais.
"Ancient Winds", introduction de plus de trois minutes, nous plonge dans les vastes plaines des cheyennes, larges étendues désertiques aux paysages aussi arides que superbes, idéal d’une envie d’évasion psychologique. Un panorama sonore aussi calme qu’il ne dévoile, en filigranes, une tension latente, nous faisant attendre l’explosion, sachant qu’elle arrivera, tôt ou tard…"Here I Am" déboule ! Et la première chose qui saute aux oreilles, c’est ce son absolument énorme (ô mon dieu ce riff !) produit de main de maître par un Sascha Paeth une nouvelle fois en état de grâce (le producteur aux mains d’or actuel en matière de heavy). D’une puissance inouïe, sans perdre une once de clarté et avec une basse défonçant tout sur son passage, la production aux petits oignons nous mets littéralement dans des conditions d’écoutes optimales.

Si cet introducteur se veut bien plus violent que ce à quoi nous avait habitué par le passé André et Ricardo (Confessori, batterie, lui aussi compositeur), il ne sera que la clé vers un monde résolument différent, empreint d’une inspiration de tout les instants (ces lignes de piano déstructurées en plein milieu de "Here I Am" sont assez impressionnantes). Prenant à la gorge autant qu’installant confortablement dans du velours un auditeur n’en croyant pas ses oreilles de voir un groupe revenir avec un tel potentiel (n’oublions pas que "Rebirth", come back d’Angra, s’il est très bon, ne tient pas la comparaison avec Ritual !).
D’une variété presque insolente, et faisant preuve d’une maitrise artistique immense, Shaman nous abreuve d’idées, de riff, de créativité et d’innovations à chaque morceau, sans jamais se répéter ni rien faire de travers.

L’ambiance plus mystique de "Distant Thunder", presque médiéval, alourdi une atmosphère déjà bien établie, avec un riff autant énorme que très mélodique. Mais ce qui surprend, c’est ce timbre, cette voix. André est reconnaissable oui, mais son chant s’est considérablement durci, à gagné en noirceur et ce titre en est l’exemple dans les envolées bien plus éraillées qu’à l’accoutumée, sans pour autant perdre de sa maitrise. Comme si le candide enfant dévoilait enfin sa personnalité d’homme, dure et simplement humaine.
Inspiration ! Maitre mot de ce disque, "Ritual" sent l’inspiration, le respire. Non pas que ce soit foncièrement nouveau, mais plutôt que chaque éléments soient tellement transcendés que Shaman nous offre une vision inédite d’un genre que l’on croyait perdu, un style gagnant en une multitude de facettes, de breaks, de cassures rythmiques et dévoilant une richesse d’une intensité peu commune.

"Time Will Come", s’ouvrant sur une ligne de piano magnifique de sensibilité, mue peu à peu en une entité tribal et s’épanouissant dans un climat de recherche musicale constant, particulièrement dans une partie de batterie très inspiré (Confessori offrant son meilleur album d’un point de vue créatif, comme le démontre le pont de ce titre, incroyable break tribal innovant à chaque roulements de toms) et un vocaliste poussant vers le haut une musicalité déjà énorme. Quelques interventions ethniques, des flutes de pan agrémentent un titre pourtant très direct et efficace.

N’oubliant pourtant pas totalement son héritage, la longue composition "Fairy Tale", sublime litanie de sept minutes, évoque le "Lasting Child" d’un premier album d’Angra paraissant aujourd’hui bien loin. Mêlant prière poignante, vocaux solennels d’André et instruments traditionnels (beaucoup de percussions), le titre n’est que beauté et lyrisme. Comment ne pas succomber à ce refrain immortel, liaison furtive de chœurs et de poésie ?
Sur des bases plus progressives, le phénoménal "Ritual" achèvera définitivement un auditeur qui ne croyant probablement pas tant en découvrir. L’intro samplée, étrange, énigmatique, nous happe à travers un riff écrasant et simple. Voguant au rythme d’une mélodie enivrante, l’extraordinaire solo plein de feeling assomme complètement pour l’un des meilleurs titres de l’album, l’un des plus créatifs et novateurs.
Un tempo bien plus heavy qui trouvera sa révérence sur "Pride", partagé avec Tobias Sammet pour un final speed hallucinant (putain, mais ces riffs, cette épaisseur, cette puissance…). Archétype d’un heavy destructeur et technique, "Pride" envoie un coup de poing dans la tronche énorme, mis en scène par deux des meilleurs chanteurs actuels du heavy, chacun montant dans des aigues impénétrables et néanmoins très distincts.

"Ritual" culte ? Il ne le sera probablement jamais, pour x raisons de l’inconscient humain. Mais il restera l’un des brulots les plus créatifs d’une carrière extraordinaire n’ayant pas encore dit son dernier mot ("Time To Be Free" étant un opus décevant). Ce premier Shaman, si je lui offre 18, faudrait sans problème la note maximale, tant il m’a inspiré et m’inspire encore, à chaque nouvelle écoute, un album qui aurait sans doute déchainé plus de passion s’il était sortit quelques années auparavant.
Que cela ne nous (vous) empeche pas de profiter de l’un des meilleurs disques du genre, toute générations confondues, parfaite symbiose de puissance et d’imagination. Vous appelez ça de la musique, non, c’est de l’art !

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Chronique @ dark_omens

10 Mai 2014

Exemplaire...

La scission semblait inéluctable. Les clans nés au sein d’Angra allaient bientôt briser, durant un temps du moins, toutes ses velléités créatives. Fireworks et, le pourtant exceptionnel, Holy Land demeuraient, aux yeux de ses détracteurs les plus farouches, insuffisamment énergiques, insuffisamment Heavy pour un monde sclérosé par les caractéristiques rugueuses d’un Angel’s Cry originel qui laissait entrevoir le visage le plus véhément de ces Brésiliens. On peut raisonnablement imaginer que ces diverses tendances (et les différents choix artistiques singuliers, entendus sur les œuvres distinctes de chacun des acteurs de ce désaccord le laissent à penser) eurent, au sein du groupe, leurs défenseurs et leurs opposants. Dès lors, ces dissensions fortes, après une énième incessante déconvenue concernant les aspects bien trop mélodiques d’un Fireworks déroutant, ne pouvaient aboutir qu’à cette rupture. Du moins sont-ce là des supputations fortes probables sur lesquelles l’estampille de ‘‘séparé pour divergences artistiques’’ viendra jeter le voile d’une pudeur énigmatique qu’il ne nous appartient pas de soulever.

Quoi qu’il en soit, Andre Matos, Luis Mariutti et Ricardo Confessori furent donc sacrifiés aux Dieux païens, avant le temps béni de la résurrection. Cette renaissance, baptisée Shaman, fit sa première offrande, Ritual, en 2002.

L’entame instrumentale de cette œuvre a les délicieux parfums de ces promesses de voyages, grandes voiles déployées, en terres inconnues. Tantôt ethnique, tantôt grandiloquente, tantôt plus intimiste elle laisse pressentir le serment d’une errance dont les senteurs familières nous rappellent les remarquables souvenirs laissés par un superbe Holy Land. Les réminiscences de ces exquises pensées tournées vers un antique passé sont brutalement interrompues par les ardeurs du riff éminemment Heavy Metal de l’excellent Here I Am. Le titre, dans une harmonie parfaite, laisse s’entremêler diverses constructions nous offrant la quintessence des talents de ce compositeur. Son Break, aux pianos subtils et admirables, enchevêtré au sein de tant d'ambitions ardentes témoigne des capacités hors normes de l’artiste.

Exposer le récit de ce périple reviendrait à décrire, dans une longue litanie lyrique, la totalité de ces morceaux dont l’ensemble est l’histoire d’une pérégrination très personnelle. Sans se plier à l'exercice fastidieux il conviendra néanmoins d'évoquer cette filiation étroite et évidente existant entre ce Ritual et Holy Land. L’œuvre de Shaman est celle qu’Angra aurait été inspiré de sortir en lieu et place de Fireworks. En effet, dans l’immédiate continuité de son emphase, de sa musicalité, de son aspect culturel particulier, de sa musique Heavy ethnique subrepticement Progressive, Ritual est une réussite incontestable. Et les seules différences qui opposent ces deux albums résident dans l’aspect incroyablement plus âpre de celui de Shaman.

Les paysages de cette expédition sont somptueux, et ce, des sublimes Here I Am, Distant Thunder, Time Will Come au plus tribal For Tommorrow, dont le propos introductif aux flûtes de pan nous mène directement au coeur de ces terres de braises, en passant par le grandiose Fairy Tale auquel l’entame aux chœurs religieux et aux mélodies, plus, symphoniques mêlés à la douceur de certaines harmonies offrent une atmosphère subtile. Mais aussi en s’égarant dans le Heavy/Speed, certes, plus traditionnel mais non moins exemplaire d’un Pride où Tobias Sammet vient prêter main forte à Andre.

Ritual demeure donc une œuvre à l’exemplarité infaillible. Proposant une musique où, dans une formidable osmose, s’unissent les désirs les plus divers de ces Brésiliens, il nous en offre l’aboutissement, à ce jour, le plus exceptionnel de leurs talents. Tant de mots encore devraient être dits, mais seul le silence respectueux s’impose. Un silence, bien évidemment, propice à l’écoute des dix titres de cet opus.

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Commentaire @ MetalAngel

16 Juin 2005
André Matos a été profondément blessé par le split d'Angra. Il a mis du temps à réagir et a, finalement, créé un nouveau groupe, plus heavy, plus progressif que son groupe précédent. Shaman est, donc, né de la déception de trois hommes (outre Matos, Ricardo Confessori et Luis Mariutti). Aprés deux ans d'attente, les fans du chanteur voient enfin (!) arriver un premier album de Shaman, intitulé 'Ritual'. Cet album est une pure bombe de heavy metal, continuation parfaite de l'album 'Fireworks' d'Angra.

Le disque commence vraiment d'une manière trés forte, aprés une intro symphonique magnifique ("Ancient Winds") : "Here I Am" est un hit en puissance, direct, fracassant, rapide. Puis, suivent "Distant Thunder", "For Tomorrow" (et son intro sud-américanisante à la flûte de pan), "Time Will Come" (splendide!) et "Over Your Head" (et son côté ethnique affirmé, grâce, notamment, à la présence des derboukas). Nous en arrivons au plus beau morceau de l'album, la magnifique ballade "Fairy Tale". Débutant par des chants féminins de toute beauté, il débouche rapidement sur la voix douce d'André Matos, mais, évolue rapidement vers le jeu du groupe entier. Le refrain est génialissime et facilement assimilable. "Blind Spell", huitième titre, est lui aussi trés heavy. Le seul véritable titre progressif est la chanson éponyme, "Ritual". On sent vraiment, quand on l'écoute, la proximité avec la nature et la présence d'un shaman qui tourne autour du feu et récite des formules magiques, pour, éventuellement, faire tomber la pluie. Vraiment un chef d'oeuvre!! Enfin, le titre le plus speed de 'Ritual', "Pride", est un duo entre André et son grand copain Tobias Sammet (Edguy). Des frissons parcourent le dos pendant le refrain, au moment où André et Tobias montent vraiment haut dans les aigus.

Un album que je recommande vivement à tous les fans d'Angra et à tous ceux qui aiment le heavy metal grandiose. Aussi indispensable que le 'Powerslave' d'Iron Maiden! En attendant l'arrivée d'un troisième album du groupe brésilien...

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Commentaire @ Disarmonia

28 Fevrier 2009
Après avoir déserté le vaisseau Angra (sans l’avoir sabordé pour autant !), André Matos, Luís Mariutti et Ricardo Confessori reviennent avec un nouveau groupe joliment prénommé SHAMAN.

Autant dire qu’avec en face d’eux les rescapés d’Angra, Shaman était attendu au tournant par tous les Métalleux amateurs du style ! Pas le droit à l’erreur donc ! Et d’erreurs, ce Ritual n’en contient pas une ! Pas de maladresse ni de faux-pas ! C’est du beau boulot !

Musicalement cela se traduit par un son, sommes toutes, assez proche de ce que faisait Angra du temps de Holy Land. Des mélodies riches, mêlant folklore et Metal progressif (comme savait si bien le faire Angra !) ne rechignant pas à rajouter quelques sonorités indiennes par-ci par-là, des riffs efficaces, des solos de grattes très bons et un chant toujours aussi subtil, vif et pointu, voilà les principaux éléments qui font la beauté de ce Ritual.

De la somptueuse intro « Ancient Winds » (de tout de même plus de 3mn !) au très énergique « Distant Thunder », en passant par le déconcertant « For Tomorrow », pour enfin venir s’étancher sur le très métallique « Pride », vos oreilles n’en reviendront pas ! Alors, resterez-vous avec Angra ou passerez-vous du côté Shaman de la force ? Les deux bien sûr !

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