Immortal

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17/20
Nom du groupe Shaman (BRA)
Nom de l'album Immortal
Type Album
Date de parution Novembre 2007
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album53

Tracklist

1. Renovatti 02:59
2. Inside Chains 04:23
3. Tribal by Blood 04:17
4. Immortal 05:53
5. One Life 05:03
6. In the Dark 04:17
7. Strenght 04:17
8. Freedom 04:43
9. Never Yield 04:47
10. The Yellow Brick Road 08:18
Total playing time 48:57

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Shaman (BRA)


Chronique @ MetalAngel

20 Novembre 2007
Décidément, ces ex-Angra sont incorrigibles! Après s'être séparés de Kiko Loureiro et Rafaël Bittencourt, le quatuor de Shaman vient de se séparer entre lui...et c'est Ricardo Confessori, le batteur, qui a gardé le nom de Shaman, les trois autres musiciens (càd Andre Matos, Hugo Mariutti et son frère Luis) ayant quitté le navire, pour nager en eaux libres. N'ayant pas mis longtemps pour se remettre de ce départ assez houleux et précipité, Ricardo Confessori a engagé 3 nouveaux membres en les personnes de Thiago Bianchi au chant, Fernando Quesada à la basse et Léo Mancini à la guitare, et a, dans la foulée, enregistré un nouvel album, le bien nommé 'Immortal', car, il faut bien le dire, l'esprit du Shaman ne meurt jamais!!

Loin d'égaler le premier album, le magistral 'Ritual', cette nouvelle offrande remet les choses en ordre et démontre l'aptitude du batteur à se remettre rapidement d'une rupture qui aurait pu lui être fatale. Perdre un vocaliste talentueux comme Andre Matos peut se révéler catastrophique, mais, Ricardo ne s'en est pas laissé démonter et a aisément trouvé un remplaçant aussi bon que Matos, l'élégance en moins : Thiago Bianchi s'en sort superbement, que ce soit sur les passages les plus heavy ou sur les notes les plus hautes. Thiago a des années de travail acharné derrière lui et cela s'entend à l'écoute des titres de cet album.

Outre une intro classique chez les Brésiliens (c'est devenu courant chez eux), qui dure quand même plus de 2 minutes 30, le ton de l'Immortalité est donné dès le premier titre : "Inside Chains" est pire qu'une bombe atomique, elle botte le derrière bien comme il faut! Et cela nous donne bon espoir pour la suite... Et, effectivement, les tracks qui suivent sont tous aussi empreints d'imagination et d'efficacité. "Tribal By Blood", le titre éponyme "Immortal" et "One Life" sont des perles extraordinaires! Les mots me manquent tellement je suis stupéfait de la personnalité de Confessori : je ne lui connaissais pas un talent de composition comme celui-là! Il m'a littéralement bluffé! Et ce n'est pas fini, puisqu'est venu le moment d'émotion avec "In The Dark", qui semble revenir sur la période 'Holy Land' d'Angra... Mais, voilà que nous avons à faire à "Nothing To Say" : ah non! Ce n'est pas "Nothing To Say", c'est "Strength"! Qui l'eût cru? Voilà une autre preuve de la nostalgie de Confessori, la même que ressent Andre Matos, pour l'époque de l'unité lors d'Angra. Néanmoins, le batteur, qui aime les dreadlocks, ne passe pas tout son temps sur le passé et avance avec "Freedom", une oeuvre de modernité et d'atmosphères, "Never Yield!" et la ballade "The Yellow Brick Road" qui clôt l'album en toute beauté avec un énorme final : pendant près de 4 minutes 30, nous nous retrouvons plongés dans la nature, grâce à des chants d'oiseaux en tous genres, et, pour seuls instruments, une harpe et une flûte traversière...

Shaman sort son album au moment même où Andre Matos sort le sien. Il s'agit bien sûr d'une guerre que se mènent les deux clans, les deux parties essayant de prouver que leur album respectif est le meilleur. Pourtant, celui du chanteur est bien plus créatif et plus impressionnant que celui du Shaman survivant. Néanmoins, 'Immortal' est une véritable oeuvre d'art qu'il faut apprécier à sa juste valeur, en donnant leur chance aux nouveaux-venus. Ce disque est une réel présent aux fans qui se posaient la question de savoir si oui ou non le groupe allait survivre à la crise. Et la réponse n'a pas tardé : Shaman est plus fort que jamais et il est prêt à en découdre, tout en continuant à gravir les échelons vers la gloire passée, du temps d'Angra époque Matos. Un excellent témoignage de la volonté de musiciens décidés!

3 Commentaires

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Ystävälle - 23 Novembre 2007: Encore un groupe que j'apprécie beaucoup et vivement la prochaine tournée! Ils ont trouvé un très bon chanteur pour remplacer Andre Matos.
MetalAngel - 23 Novembre 2007: Tout d'abord, merci infiniment pour ton comment, Ystävälle! :)
En effet, Shaman a trouvé un hybride entre Matos et Falaschi au poste de chanteur. Je trouve cela assez intéressant, dans la mesure où il fait le lien entre Angra des deux époques. Il me tarde également de voir la prestation scénique des 3 nouveaux membres, pour apprécier à leur juste valeur leur talent. :)
Eternalis - 09 Novembre 2008: Je n'ai pas écouté l'album dans son intégralité mais l'ensemble parait bon. Reason était pour moi un immense chef d'oeuvre donc je sais qu'il ne faut prendre l'album comme une suite mais bien comme quelque chose de nouveau et différent.
le tout parait bien plus agressif et trash non(surtout au niveau des solos) ?
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Chronique @ Eternalis

19 Novembre 2009
La vie est un éternel recommencement. Le serpent se mord inéluctablement la queue. La boucle se referme immanquablement sur elle-même.
Ceci, Ricardo Confessori l’a compris quand André Matos a une nouvelle fois avorté son groupe et fait mourir de l’intérieur Shaman, après Angra. Là où Raphael Bittencourt et Kiko Loureiro se sont retrouvés seuls face à leur destin, le batteur brésilien est resté seul face à celui de Shaman, non content d’abandonner l’ « aventure ».

Les comparaisons seront inévitables, stylistiquement et historiquement, tant les scénarios sont proches et souffriraient presque de mimétisme.
Trois nouveaux membres, un intitulé d’album symbolique ("Rebirth" pour Angra, "Immortal" pour Shaman, de nouveau avec un unique a) et un groupe se cherchant encore musicalement, empreint d’immaturité et de maîtrise technique sans faille, prêt à exploser sur de futurs exploits.
Si remplacer les cordistes ne fut pas le plus difficile, au vu du niveau technique de l’impressionnant Leo Mancini, trouver un nouveau remplaçant à André Matos pouvait rapidement tourner au cauchemar. On se souvient d’un Edu Falashi aux épaules d’abord fragiles, avant de se libérer complètement. Dans ce contexte, le choix de Thiago Bianchi, reconnu au Brésil pour ses talents de producteur, est une excellente idée, malgré les réserves que l’on pouvait émettre (légitimement) sur un éventuel successeur à l’exceptionnel "Reason" paru en 2005.

Les teintes du livret et de la pochette sont claires ; le retour à l’esprit shamanique est présent, un retour à Ritual, quelque chose de plus puissant, heavy et prog, évoquant plus la chaleur des flammes que la froideur de la solitude.
"Renovatti" ouvre superbement le disque, à l’instar d’"Ancient Winds" en son temps. Une mélodie symphonique sombre, puissante et sous tension, grandiloquente et ambitieuse, en constant mouvement. Longue de près de trois minutes, elle enfonce l’auditeur dans la tourmente, l’expectative, le faisant languir.

Les morceaux s’ensuivront dans une puissance que l’on n'attendait plus, dans un aspect progressif inédit et fortement mis en avant, aux claviers chargés, parfois proche de Dream Theater. "Inside Chains" dévoile le chant de Thiago, rude, direct, embrassé par les effets mais la production choque de prime abord. Mécanique, très synthétique, loin de l’aspect vivant et organique de Sascha Paeth, Thiago a conféré une dimension très métallique à l’ensemble, mettant en avant la technique des membres et particulièrement de son batteur, multipliant breaks et accélérations, loin du jeu minimaliste de "Reason".
Il faut l’entendre sur le monstrueux "Tribal by Blood", aux cassures rythmiques très techniques, aux claviers songeurs et tortueux, à l’aspect tribal, et surtout…à cette agression vocale du refrain. Thiago y hurle de telle manière que les premières écoutes paraissent disproportionnées, il semble complètement hors de la musique alors que le temps aidant, on y trouve l’intérêt. Les textes, cette agressivité, ces hurlements presque, y collent parfaitement, tout comme à ce solo malsain et vicieux. De même, le retour des lignes de piano en plein milieu du morceau, comme c’était le cas sur "Here I Am", est un gage de l’héritage Shaman resté immuable.

Les paroles d’"Immortal", bercées par la rancœur, mettent en avant une musique plus atmosphérique, sombre et ethnique, montrant un groupe pas aussi interchangeable qu’on a bien voulu le croire d’emblée. Le chant se fait invocation, susurré ou plus appuyé, pour servir un texte dur (« Ce n’est pas la première fois que je meurs de tes mains […] Mascarades de sourires et faux semblants […] J’évite chaque personne qui me pourrit la vie. Je ne me cache pas pour toi, car je serais immortel »).
Shaman, avec ce troisième opus, alterne constamment ses morceaux, jouant sur la variété qui avait fait de "Ritual" un album passionnant. Que ce soit sur les heavy "One Life" ou "Never Yeald !" évoquant beaucoup l’album de reformation de Angra ("Never Yeald !" rappelant "Judgement Day") où la ballade "In The Night", très bien interprété par Thiago, le groupe, sans égaler le génie passé, démontre tout de même des qualités qui seront à même d’exploser dans le futur.

Techniquement impeccable, Shaman, avec "Freedom" par exemple (la seule composition de l’unique plume de Confessori) arpente les chemins du culte "Nothing to Say", particulièrement dans le jeu de batterie (les descentes de toms à répétition) et les arrangements mystérieux. Mais c’est sur le final The Yellow Brick Road que les Brésiliens laissent éclater leur sensibilité, véritable ode à la nature et à la quiétude, magnifique façon de terminer un album accouché dans la tourmente et la rancœur.
Une mélodie initialement acoustique, un chant renvoyant encore une fois à Edu Falashi, une ambiance générale chaude et accueillante, brésilienne, proche de Holy Land. Thiago se veut touchant, sincère, beau tout simplement…et le silence, la nature, les oiseaux, l’eau qui coule, la quiétude, le bonheur naturel…on ferme les yeux, la légèreté nous emplit, doucement, nous transporte, loin, hors de notre monde saturé et hurlant…puis…la mélodie retentit, pure, viscérale, nous heurtant directement, nous qui étions si bien. Une sensibilité exacerbée en émane, une flute traversière se fait entendre, tandis que la harpe continue sa douce litanie, magnifique moment de grâce et de pureté, faisant oublier tout le reste, les précédents morceaux, nos problèmes…nous faisant simplement penser, voire pleurer.

"Immortal" n’est sans doute pas le chef d’œuvre d’inspiration qu’est "Ritual", ni l’analyse intérieure et poignante que représente "Reason", mais il est sincère (plus que "Time to be Free" et "Mentalize"), et provient du plus profond du cœur d’un Ricardo Confessori renaissant de ces cendres. Shaman vit toujours et en nous, brûle quelque part, une once des émotions ressenties à l’écoute de ce troisième album.

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edenswordrummer - 21 Mars 2014: Merci pour ta chronique eternalis :) J'adore ce groupe, il a tout pour plaire : super riffs, musiques riches, refrain ravageurs...je trouve cet album plus expressif que Ritual...peut être est-ce due a la rancœur qu'il dégage mais rien que dans Inside Chaine, on est en présence d'une musique belle, solide et chargée de puissance. De même que la force dégagée par le refrain qui semble nous avertir que Shaman n'a pas encore sombré. En bref un album que j'adule autant que les autres.
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