Enfin! C’est un peu ce que l’on a envie de dire concernant ce quatrième album de
Old Man’s Child, enfin un disque abouti et sans défaut. En effet après un
Born of the Flickering original et de qualité, la bande à Galder avait pondu deux réalisations honnêtes mais pas transcendantes. Il en va différemment de ce
Revelation 666 The
Curse Of
Damnation (2000), où les norvégiens touchent du doigt la quintessence de leur style.
Visuellement la pochette est à fois très sophistiquée et provocatrice : une sorte de Christ féminin attaché à la croix donnant un aspect vraiment étrange au disque, tout aussi étrange d’ailleurs que le premier titre Phantoms Of
Mortem Tales rappelant par moment le Horror
Metal de
Gloomy Grim (chose qui reviendra sur le dernier titre) sur des rythmes Heavy, mélodiques et très prenant avec aussi quelques plans Electro rajoutant encore à l’étrangeté du morceau. Une chose est sûre le son est absolument énorme, alliant à merveille puissance, équilibre et clarté, Peter Tägtgren a fait un travail énorme dans son
Abyss Studio, il faut dire qu’avec des albums aussi différents que
Enthroned Darkness Triumphant (
Dimmu Borgir) et
Heaven Shall Burn… (
Marduk) en référence, l’homme sait faire sonner les groupes de Black
Metal.
Ce premier titre (excellent d’ailleurs) est un peu trompeur quand à la suite de l’album, qui donne dans un Black dynamique et empreint de mélodie, du Black symphonique quoi. Seulement là où
Dimmu Borgir semble avoir tout donné et atteint ses limites sur
Spiritual Black Dimensions,
Old Man’s Child nous pond des plans transcendants et des riffs diaboliques d’efficacité comme s’il en pleuvait avec une facilité déconcertante, et si Hominis Nocturna fait la part belle aux atmosphères, ce n’est pas pour autant que la clavier arrive avec ses gros sabots couvrant le reste pour se faire une place, équilibré vous dis-je ! De plus le jeu de batterie pas fainéant de Tjodalv apporte une dynamique certaine. Une intro typée
Bal Sagoth ouvre In Black
Endless Void ou le travail des guitares de Galder est plus en valeur avec des riffs alambiqués et presque Thrash dont s’inspireront sans aucun doute
Keep Of Kalessin dans Agnen et
Armada.
Si
Old Man’s Child a influencé d’autres formations norvégiennes par son travail, eux aussi ont leurs références, et un morceau comme
Unholy Vivid Innocence ne laisse pas de place au doute : Jardar et les autres ont écouté
Dimmu Borgir, mais avec
Revelation 666 ils ont supplanté leurs compatriotes sur leur propre terrain : quelques détails qui changent, un chant féminin bienvenu de Marielle Anderson, un ou deux riffs plus percutants en fin de titre et abrakadavrah (marque déposée par
Defleshed), une simple chanson Dimmuborgèsque sonne comme une petite merveille. Galder se plait ainsi à manier atmosphères et efficacité avec une inspiration sans borne comme sur le magnifique World Expiration à la fois agressif et aux ambiances prenantes. On trouvera même avec
Obscure Divine Manifestation un titre plus basique aux guitares presque Death par moment, une coupure intelligente au milieu de toutes ses notes.
Old Man’s Child sort ici une œuvre majeure du Black
Metal dit symphonique, les titres à la fois ravageurs et prenants ont laissé des traces, au point d’ailleurs que Galder rejoindra
Dimmu Borgir pour enregistrer Puritanical Euphoric Misanthropia et grâce à son talent de compositeur, relancera brillamment ce groupe qui semblait à bout de souffle.
Vous aimez le Black sophistiqué et puissant ? Vous ne possédez pas encore
Revelation 666 The
Curse Of
Damnation ? C’est une erreur de parcours, il faut remédier à ça.
BG
Mais ce n'est que mon avis, je respecte ton avis mais c'est loin d'être le mien.
Bref
Les ambiances sont comme tu le soulignes, plus travaillées à partir de Revelation 666 mais je ne trouve pas que ce soit au détriment de l'efficacité.
Je ne pense pas que Revelation 666 soit bancale ou "le cul entre deux chaises" comme tu dis, la ligne directrice est claire à mon sens.
Chacun son interprétation de la chose...
Le meilleur album d'Old Man's Child de sa période symphonique. Après un Spiritual Black Dimension de Dimmu Borgir, bon sans égaler le culte Enthrone Darkness Triumphant, OMC se hisse comme l'outsider de DBorgir. L'intégration de Galder au sein de DB en aura toutefois décidé autrement, le leader 'chauve' apportant en effet le souffle salvateur pour la bande de Shagrath & Silenoz, qui enfoncera le clou avec l'immense Puritanical dès l'année suivante, n'en déplaise aux puristes de Stormblast ou Enthrone. Fort d'un line up enfin complet, Galder signe en effet un album black sympho abouti, mis en valeur par la production de Tägtgren. Revelation 666 est une belle pépite du black sympho à mes yeux, aux côtés de Dusk and ou Enthrone D. FABIEN.
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