Récidive

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17/20
Nom du groupe Manigance
Nom de l'album Récidive
Type Album
Date de parution 31 Janvier 2011
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album76

Tracklist

1. Intro / Aura 01:29
2. Larme de l'Univers 05:16
3. Dernier Allié 04:02
4. Mercenaire 04:54
5. L'Ombre d'Hier 04:40
6. Chant de Bataille 05:49
7. Secret de l'Âme 04:35
8. Récidiviste 04:57
9. Illusion 05:01
10. Sentiers de la Peur 04:48
11. Vertiges 04:06
12. En Seigneur 03:48
13. Déserteur 05:19
14. Délivrance 05:12
15. Sans Détour 04:59
Total playing time 1:05:25

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Manigance


Chronique @ Eternalis

15 Mars 2011

Quasi parfait objectivement, "Récidive" marquera probablement moins que son prédécesseur...

« Qu'est-ce que la maturité ? Le rajustement de soi aux autres ; on réconcilie ses ambitions avec ce que l'on accepte d'être parmi les autres. »
Pierre Gélinas

De maturité, certains artistes n’en ont jamais manqué. Si l’on prend l’exemple d’un artiste, français qui plus est, tel que Manigance, le terme prend tout son sens selon la définition de monsieur Gélinas. Effectivement, que dire de ces habiles musiciens qui, sous la houlette du guitariste / compositeur / producteur François Merle, se sont évertués depuis leurs débuts à créer un metal mélodique et progressif de très haute volée et surtout techniquement élaboré, sans pour autant jamais se prendre pour les nouveaux Symphony X, auxquels on dénombre un certain nombre de points communs.

Cinq ans après un "L’ombre et la Lumière" qui avait enfin frappé au plus haut de la scène, laissant loin derrière les concurrents (francophones ou non) et les imperfections des précédents opus. Manigance n’avait dès lors plus rien à envier aux plus grands groupes. On pouvait même trouver dans ces textes en français si pointu et creusés une originalité et une sensibilité souvent absentes d’un genre frôlant parfois la masturbation intellectuelle. Les Franciliens, eux, développaient au contraire leurs émotions de la plus belle manière qui soit…

Mais justement, après cinq ans, on commençait à croire que le groupe appartenait au passé, notamment à cause d’une présence scénique bien peu existante et de nouvelles annoncées au compte-gouttes. C’est donc avec une bonne année de retard que Récidive voit enfin le jour, sans réel support médiatique à l’appui (merci XIII (ISL) Bis), et bardé d’une pochette tout ce qu’il y a de plus banale et décevante, bien loin de la beauté de celle de l’opus précédent. Passons néanmoins ces détails d’ordre technique…l’album est entre nos mains et la seconde chose que l’on remarque, c’est que le groupe avait des choses à dire : pas moins de quinze compositions pour près de soixante-dix minutes de musique.
Tout d’abord difficile à appréhender par sa longueur, "Récidive" est déstabilisant par sa multiplicité d’idées et de compositions et son absence de morceau fleuve ou réelle cassure pour reprendre son souffle (pour peu que l’on pense que l’instrumental "Vertiges" en soit une). Un effort est donc nécessaire pour apprivoiser ce cinquième opus.

On pourra reprocher justement l’absence d’une longue composition progressive comme l’avait été la majestueuse "L’ombre et la Lumière" au profit d’un nombre très important de pistes, mais Manigance laisse éclater son talent au fur et à mesure des écoutes, et l’on sent relativement facilement qu’après cinq ans de disette, les esprits s’échauffaient. Il n’y a qu’à voir la direction plus agressive prise par les riffs et les soli, absolument exceptionnels de Bruno Ramos et Jean Lahargue ; le nouveau claviériste.
"Dernier Allié" impose le nouveau membre comme un fils spirituel de Michael Pinnella (Symphony X) tant son intro respire le feeling des Américains, tandis que les soli se font hurlants et ultra techniques. Le chant de Didier Delsaux se veut toujours aussi magnifique, ample et gracieux, livrant des textes sensibles et humains (même si, en étant pointilleux, peut-être un peu moins originaux ou acerbes que par le passé). Manigance impressionne sur le break par sa qualité technique et son sens mélodique pour ne jamais tomber dans la démonstration stérile, malgré la déferlante de notes.
On trouvera également quelques touches à la Firewind sur le sublime "L’Ombre d’Hier", s’approchant de compositions comme "Falling to Pieces" ou "Embrace the Sun". Le texte de Didier se fait superbe et touchant, évoquant le deuil et l’esprit des morts, chanté avec une émotion immense et s’envolant littéralement sur le refrain, tandis que les guitaristes distillent des riffs plus accessibles mettant en exergue de magnifiques lignes de claviers. "Secrets de l’Ame" et "En Seigneur" laisseront également beaucoup d’espace aux claviers, notamment le second, qui jouira en plus de soli disséminés un peu partout dans le morceau et surtout un refrain entêtant qui, une fois dans la tête, la quitte très difficilement.

On retrouve la griffe de Manigance sur chacune des compositions de l’album, plaçant encore une fois la barre très haute, et souffrant peut-être d’un excès de professionnalisme ; tant et si bien qu’il manquerait parfois un petit grain de folie. Néanmoins, comment ne pas se délecter d’un implacable "Mercenaire", à la partie de batterie plus syncopée, aux claviers épiques et une nouvelle fois au refrain tellement hymnique qu’une seule écoute suffit à le connaitre définitivement (dans la veine du succulent "Mourir en Héros" sur "D’un Autre Sang").
On retiendra également l’imposant "Vertiges", instrumental lourd et agressif aux riffs sortant parfois d’une inspiration à la Megadeth, laissant libre cours aux délires techniques de chacun des membres, sans pour autant que l’on puisse penser qu’ils en font trop (comme ils l’avaient déjà fait sur Labyrinthe).

L’album se veut de toute manière indéniablement trop complexe et dense pour en faire le tour en quelques écoutes, et encore moins dans un texte. Il implique une certaine concentration d’écoute que certains auditeurs auront perdue par l’habitude d’écouter du prémâché sans saveur mais il en ressort justement un sentiment d’accomplissement et de maturité à son écoute : notamment celle d’un groupe qui joue avec le cœur et les tripes, sans jamais se prendre pour quelqu’un qu’il n’est pas, créant son univers et sa personnalité au gré des riffs.
Quasi parfait objectivement, "Récidive" marquera probablement moins que son prédécesseur, qui marquait un énorme pas en avant alors que celui-ci n’est qu’une continuité aboutie. Manigance joue avec ses armes et le fait admirablement bien. Ils font vivre une tradition se perdant avec les années tout en étant tout aussi moderne que leurs concurrents (le très actuel et lourd "Déserteur" le prouve aisément). L’année débute définitivement de bien belle façon…

13 Commentaires

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kiss33 - 22 Avril 2012: premier album de Manigance que j'achète et je suis littéralement comblé... je ne peux mettre que 20/20 merci pour cette belle chronique
samolice - 29 Septembre 2012:

Réécouté ce matin. Album intéressant bien que trop long à mon goût. En revanche, le livret est d'une pauvreté. Un vrai travail de merde de la part du label.

largod - 29 Septembre 2012: du même avis que beaucoup : varié, chant puissant, mélodie mais un poil long. Je l'écoute sur mon mp3 avec d'autres groupes en lecture aléatoire et cela passe bien mieux que d'une traite.
Superbe chronique pour un super groupe français...enfin
OVERKILL77 - 07 Avril 2015: Musicalement très technique, j'ai quand même du mal avec ce chant en Français... Autant avec ADX, ça passe encore, autant là... j'ai du mal à aller au bout de l'album qui me semble interminable ! Beaucoup de bonnes choses cependant. C'est tout bonnement moi qui n'adhère pas au truc !
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Chronique @ dark_omens

26 Juin 2016

Sans doute l'un des moins marquants de la carrière, pourtant, exemplaire de Manigance...

Il aura fallu attendre cinq longues années avant que les Palois de Manigance donnent enfin un successeur à l'excellent L'Ombre et la Lumière. Ce nouvel effort, intitulé Récidive, comporte pas moins de 15 titres pour plus d'une heure de musique. Le préjugé fâcheux qui nous étreindrait d'emblée concernant un album aussi dense que ce cinquième album de Manigance, consisterait à ne pas s'en imprégner suffisamment et à abandonner terrassé par tant de complexité face à l'apparente impénétrabilité que ces longueurs imposent. Si toutefois, en effet, nul ne pourra pleinement goûter à toutes les subtilités de ce nouveau méfait sans lui accorder le temps suffisant et nécessaire afin d'en comprendre certains mécanisme, il serait cependant regrettable de ne pas lui offrir une chance, eu égard principalement au talent de ce groupe.

Après un premier examen superficiel de l'œuvre, cette impression d'inaccessibilité, ou du moins d'accessibilité ardue, demeure malheureusement prégnante.

Puis vient l'heure douloureuse de l'écoute plus attentive. L'apriori concernant l'hermétisme face à un album aussi compact restera tenace face aux 15 chapitres composant ce nouveau tome. Et ce d'autant plus que ce sentiment d'incompréhension ne s'amenuise que très faiblement au fil des écoutes.

Car ici, indéniablement, Manigance a perdu de cette simplicité dont il savait user en des titres Heavy Mélodique certes très Progressifs mais qui possédaient, tout de même, une structure musicale suffisamment harmonieuse, évidente et naturelle pour ne pas égarer un auditoire pas nécessairement avide de ce genre de constructions à la lisibilité ardue. De plus, indiscutablement, Manigance aura également perdu de cette audace créative ; s'enfonçant dans les affres d'automatismes systématiques certes incroyablement bien maitrisés et exécutés mais sans, véritablement, matière à nous surprendre. De telle sorte, tant et si mal, qu'il nous semble parfois, subrepticement, reconnaitre d'autres Manigance au cœur de ce nouveau Manigance (Dernier Allié, Récidiviste, Illusion (PL), Sentiers de la Peur, Délivrance...).

Plus (ARG) grave encore, certaines des qualités qui firent autrefois la renommée de ce groupe semblent ici prises en défaut. En effet, les refrains communicatifs de titres autrefois fédérateurs, paraissent, sur ce Récidive, plus maladroits, moins indiscutables et donc, disons-le, moins convaincants.

Cette impression d'un ensemble bien trop académique, d'une inspiration moins efficace et d'une expression moins évidente est, fort heureusement, déstabilisée par quelques titres séduisants. Ainsi citons, par exemple, l'instrumental Vertige ou encore un remarquable Déserteur aux riffs agressifs. Mais ces titres sont, malheureusement, bien trop peu nombreux pour que ce Récidive parvienne à changer nos désillusions en plaisir plein et entier.

Bien évidemment, au-delà de la déception née de ce nouveau volume et au-delà des quelques rares satisfactions de ce disque, resteront des qualités indiscutablement caractéristiques de ce groupe. Au-delà de cette amertume demeurera donc l'excellence d'une section rythmique remarquable (Daniel Pouylau faisant ici encore un travail superbe), mais aussi, par exemple, d'une expression vocale maîtrisée et merveilleuse de la part d'un Didier Delseaux très appliqué.

Trop long et trop convenu, ce Récidive est sans doute, selon votre humble serviteur, l'un des moins marquants de la carrière, pourtant, exemplaire de Manigance.

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