Approfondir et considérer toutes les nuances d’un album live, témoignage intemporellement gravé de ces rencontres parfois intenses entre un artiste et son peuple, telle la lourde tâche qui incombe aujourd'hui à votre modeste serviteur. Pour ce faire, inutile de s’appesantir, plus que la raison ne l’impose, sur des titres dont l’intérêt et les qualités artistiques auront été débattus ailleurs. Que reste-t-il, en ce cas, d'autre à écrire si ce n’est la description et l’accentuation de certaines imperfections techniques coupables qui nuiraient à l’œuvre, si ce n’est l’examen minutieux du choix de certains titres plutôt que d’autres, et ce en un exercice critique presque toujours discutable puisque découlant fondamentalement des goûts de chacun ?
Le quatrième album des Palois de
Manigance, Mémoires…
Live, ne peut décemment pas être accusé de porter en son sein une quelconque tare technique néfaste tant le son y est produit de manière irréprochable et tant le résultat offre à l’ensemble une puissance remarquable.
Concernant la sélection de ces quinze titres, dont la plupart proviennent du concert enregistré à l’Elysée Montmartre de
Paris lors de la tournée des Palois avec
Adagio et dont d’autres semblent avoir été enregistrés à Lyon, il appartiendra à chacun, selon ses propres appétits, d’en trouver le choix soit dommageable, soit formidable.
Quant à l’union qui lie
Manigance et son public, il est regrettable de noter une certaine distance presque palpable entre un chanteur peu volubile et une assemblée aux réactions timides et effacées. Si le constat de cette fracture est fâcheux, il ne constitue pas nécessairement une raison suffisante pour condamner définitivement l’œuvre, même si, soyons francs, ce hiatus ôte une partie, non négligeable, de l’intérêt d’un tel exercice. Conjuguant ce défaut mineur à une performance à l’interprétation exemplaire,
Manigance farde son œuvre d’une atmosphère assez particulière qui, sans les rares interventions d’une assistance amorphe et sans les mots parcimonieux de Didier Delseaux mais aussi sans la présence sur l’œuvre d’un solo de batterie laissant entrevoir les immenses talents d’un Daniel Pouylau remarquable, nous laisserait à penser que l’opus n’est autre qu’un album studio. Prenant alors des allures de compilation regroupant les meilleurs titres de leurs deux premiers albums (on peut d’ailleurs s’étonner de trouver aussi précocement un tel album dans la discographie encore peu pourvue des Palois, même si, semble-t-il, la démarche incomberait plutôt au label NTS), ce Mémoires…
Live finit par nous laisser dubitatif. Quel intérêt peut donc revêtir un tel résultat ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’opus souffre donc de l’énorme décalage entre cet auditoire distant et la prouesse remarquablement aboutie de
Manigance. Aussi incroyable que cela puisse sembler, l’album souffre de nous offrir la prestation trop parfaite d'un groupe ne sortant jamais du cadre.
Inutile alors, selon votre humble serviteur, de décrire et de décortiquer plus minutieusement encore chacun des titres de cet opus défendant les subtilités d’un Heavy Speed
Metal mélodique très à l’ancienne tant, encore une fois, les différences qui existent entre les versions studio de ces morceaux et leurs versions live sont ténues.
Manquant singulièrement de folie, d’aspérités et, malheureusement, de vie, ce Mémoires…
Live s’affirme donc comme un album hautement dispensable dont, étrangement, il eut été préférable qu’il s’alourdisse de quelques infimes imperfections afin de lui donner ce semblant d’âme qui lui fait cruellement défaut.
Moi, je l'ai écouté 2 fois à sa sortie et c'est tout. Il n'est pas resté dans ma mémoire lol
Je crois qu'on est tous d'accord !
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