Très objectivement, s’il fallait dresser la liste des écueils les plus ennuyeux et des défauts les plus rédhibitoires de ce Bal des Ombres, dernier opus en date des Français de
Manigance, la tâche serait assurément ardue. Enfin peut-être pas tant que ça…
Pour commencer sa production sera d’une efficacité telle qu’elle donne toute sa mesure à chacun des musiciens qui s’y exprime. Un bon point donc. Ses morceaux seront suffisamment inspirés et aboutis pour nous séduire, et ce même si on pourra leur reprocher un certain manque d’audace évident se contentant de s’épanouir, le plus souvent, en des schémas très propre à ce que le groupe nous aura déjà offert jadis (les quelques passages inédits inspirés ne suffisant pas à nous intrigué plus que ça). On reconnaîtra très (trop?) facilement le style
Manigance en somme. La nouvelle chanteuse qui y œuvrera, Carine Pinto, et dont chacun pensera bien ce qu’il voudra, là n’étant pas vraiment la question selon moi (quoique…), se contentera de propositions bien trop calées dans les archétypes habituels de ce que proposait son prédécesseur. Tant et si bien que parfois un sentiment étrange nous étreindre: celui d’avoir l’impression d’entendre Didier Delseaux en une version plus féminine et, pardon, mais c’est une réalité, moins talentueuse (Sang Froid, De Vos Outrances, Huis Clos, L’Aube du Combat….). Il serait peut-être judicieux de lui laisser exprimer davantage sa personnalité (pour preuve les couplets d’Aux Portes de l’Oubli). Son artwork sera parfaitement parfait dans ce que l’on est en droit d’attendre d’un Stan-W Decker dont les talents ne sont plus vraiment à présenter.
La tâche aura finalement été moins dure qu’il n’y paraissait au départ. Malheureusement…
De plus, il faudra ajouter un autre détail à tous les détails, sinon accablants du moins embarrassant, listés précédemment car le vrai souci de cet opus, selon moi, en plus de son conformisme assez difficilement défendable sans une certaine dose de mauvaise foi, réside dans toutes les perspectives qu’il offre. Où plutôt dans toutes celles qu’il n’offre pas, ou qu’il n’offre plus. Difficile de grandir à l’ombre de telles ombres. Difficile d’imaginer un avenir à l’aune de ce Bal des Ombres. Du moins pas sans une remise en question en profondeur. Et quand bien même, un tel examen de conscience artistique ne serait même pas nécessairement la panacée puisque un changement de line-up aussi drastique et important que celui qu’aura subi
Manigance ces dernières années n’aura eu, à l’évidence, que peu d’impact sur son expression musicale. Inquiétant. Très inquiétant.
Le Bal des Ombres ne sera donc qu’un album de plus de
Manigance. Un album qui suit le précédent et qui précède le suivant. Ni meilleur, ni pire. Ni mieux, ni moins bon. Un miroir sans fin en somme.
Voilà un avis bien sévère que je ne partage pas, enfin du moins que très partiellement si on s'en tient au conformisme évident de l'album dans le style que Manigance propose depuis un quart de siècle. Mais qui attendait de Manigance qu'ils se mettent à la Deep House ou au bal musette ?
Le chant de Carine Pinto est certes perfectible, mais au final, je trouve les mélodies plus inspirées que sur un Machine Nation qui, pour le coup, sentait clairement la machine en bout de course. "Le Bal des Ombres" ne sera évidemment pas l'album du siècle, mais chez moi, il tourne encore assez régulièrement et sans déplaisir. Au petit jeu de la note, je lui aurais facilement mis 3 à 4 points de plus que toi.
Merci pour la kro ! :)
Evidemment qu'attendre de Manigance qu'il fasses autre chose que du Manigance relevait un peu de l'utopie. Evidemment que je n'attendais pas (et que je ne souhaitais pas) qu'ils se mettent à un autre style. Mais je nourrissais quand même quelques espoirs et notamment venant de Carine. J'aurais aimé qu'elle soit plus audacieuse. Qu'elle se câle moins dans les sillons tracés par d'autres. Que les choses bougent davantage.
A ce petit jeu là, d'ailleurs, je trouve le nouveau Crazy Hammer nettement plus interréssant...
En tous les cas, merci pour ton comm. Toujours un plaisir d'avoir ce genre de discussions avec des gens aussi avisés.
Globalement même si la recette est toujours la même je trouve les chansons plutôt bonnes. Leur interprétation en revanche me cause plus de souci. Particulièrement en Live ou la chanteuse n'est pas à la hauteur, enchainant les fausses notes...Et là, dans ce genre assez pointu, ça ne pardonne pas. L'EFS devrait suivre le groupe en tournée tant le sang gicle des oreilles par flot entier.
Bof j'ai écouté ce dernier Manigance pour la forme, mais j'ai trouvé cet album peu inspiré et le choix d'une chanteuse pour le groupe me paraît peu judicieux pour ma part je préfère largement le chanteur précédent. Adieu donc Manigance pour ma part j'écouterai toujours avec grand plaisir Ange ou Démon et d'un autre sang.
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