Je commence la rédaction de cette chronique en ne sachant pas à propos de quel album je vais discutailler… D’ailleurs c’est bien connu, la musique ça ne se discute pas, ça s’écoute ! Mais bon, comme il faut écrire des chroniques et que c’est un principe sur ce site, ça me permettra toujours de récolter 15 points comme à l’eurovision…
France : Fifty Points !
Extreme, «
Pornograffitti » vous connaissez ? Les hardos et les métalleux que nous sommes peut être… Et concernant le grand public ? Celui des médias, de la télévision, des radios et de la bienséance de nos sociétés formatées à coup de matraquage publicitaire ? Non... En tout cas pas vraiment sous ce nom là… Par contre, dès qu’on parle de
More Than Words, c’est tout un peuple qui se lève au son de ces trois mots qui prennent une signification quasi-universelle, comme s’il y avait plus d’amour dans cette expression que dans le simple mot Amour.
More Than Words et son clip. Les quatre beau gosses qui débranchent leurs guitares et se mettent à jouer cette magnifique ballade. Sexy au possible la chanson ! Qui n’a pas…hum…enfin vous voyez ce que je veux dire… jouer aux cartes avec son ou sa partenaire sur cette chanson !… Allez, ne mentez pas petits romantiques que vous êtes… Je suis même prêt à parier que des personnes actuellement fans de Michel Sardou, Eve Angeli ou voire même de R’n’B ont déjà fait l’amour sur cette chanson…
More Than Words !
Plus que les mots, littéralement. Il n’y a pas besoin d’en dire plus pour démontrer que tout le monde connait, a connu, ou connaitra l’amour…
Cependant la question qu’il faut se poser est la suivante : que peut bien cacher l’album contenant ce splendide et universel hymne à nos petits cœurs frémissants d’amour larmoyant ?
Et bien, un putain de bon gros
Hard Rock de virtuoses supra groovy/fonky pour bar à putes du fin fond du Massachusetts ! Vous voyez le genre ? Je vais pas vous faire un dessin quoi, il y a des streap teaseuses, des gros mecs en chemises de bucheron à carreaux rouge et noir et quelques types cravatés et en déplacement torchés au wisky prêt à ramener la chtouille à bobonne en rentrant chez eux.
Pornograffitti est un album vulgaire comme un rouge à lèvre trop voyant qui dépasse du coin d’une bouche à pipe.
Pornograffitti c’est du
Hard Rock de cabaretier et on imagine bien des danseuses de French Cancan se trémousser au milieu de nos quatres garçons durant le titre d’ouverture, le bien nommé «
Decadence Dance ». Et ce ne sont pas les cuivres utilisés dès le groovy en diable « Li’l
Jack Horny » et tout au long de l’album qui vont nous éloigner de cette ambiance cabaret/bar à putes…
Pornograffitti c’est aussi la découverte d’un grand guitariste. Même si on percevait déjà le niveau supérieur du bonhomme sur le précédent album passé totalement inaperçu, on découvre ici un véritable guitar-hero.
Nuno Bettencourt est un grand monsieur, un monstre, une bestiasse de la guitare ! Il sait tout faire, de la descente de manche d’une vitesse ahurissante, aux sauts de cordes, tapping, sweeping, riffing d’une inventivité hors norme funky, groovy, punky… Ce mec là sait tout faire je vous dis ! Même en acoustique il en démontre à plus d’un sur «
Hole Hearted »… Mais là où il se différencie largement de ses compères virtuoses, c’est dans sa grande capacité à faire croire que tout ce vocabulaire technico-guitaristique coule de source. Quand on écoute des titres tels que «
Get the Funk Out », «
Pornograffitti » et leur furie Fonky ou l’archétypique tube
Hard Rock festif qu’est «
Money (In
God We
Trust) » on ne se rend pas vraiment compte qu’il y a un grand virtuose derrière tout ceci tant c’est calibré, racé, fun et efficace. Mais si vous essayez de vous attaquer aux partitions vous allez faire bobo à vos pauvres petits doigts !
Nuno est un guitar-hero capable de jouer réellement dans un groupe sans envahir les plates bandes de ses petits camarades, ce qui est une chose rare chez ces gens là souvent gorgés de désir de grandeur dans l’autosatisfaction… Et je n’ai pas dit branlette ! D’ailleurs si
Pornograffitti sonne véritablement comme l’œuvre d’un groupe, ce ne sera pas le cas avec les deux albums suivants.
Ici, chaque titre est un parfait équilibre entre les dynamiques groove de la guitare gorgée de feeling, une bass d’un carré intouchable, sans oublié un batteur (Paul Geary) qui avec une économie de moyens (caisse claire, grosse caisse, charley, cloche, une cymbale et rien d’autre ! ou si peu…) nous sort des dynamiques qui donneront éternellement envie de danser aux heureux possesseurs de cet album. Chœurs cabaret fun sur plusieurs refrains, ballade jazzy New Yorkaise (« When I First Kissed You »), final hippie/country («
Hole Hearted »), intro rappé sur « When I’m
President », Gary Cherone est un chanteur
Hard Rock atypique qui apporte beaucoup dans le côté Fusion qui donne à ce disque une saveur supplémentaire.
Attention, on est loin de
Fishbone, des
Red Hot ou
Faith No More.
Extreme reste très typé
Hard Rock classique. Mais la grande diversité de l’album ainsi que ce groove constant guitare/batterie ont bien souvent fait passer
Extreme pour un groupe de Fusion. Au final, je dirais qu’avec
Extreme nous sommes dans un registre plus proche d’un
Aerosmith version fun et funky que de
Living Colour.
Ovni discographique en ce début des années 90 où le hard était devenu totalement has-been,
Pornograffitti reste un album qui compte et qui comptera, et pas seulement comme l’album de la découverte d’un prodige de la guitare mais comme d’un album pas ennuyeux une seule seconde dans lequel on se plaira toujours à se vautrer, comme dans une chaire peinturlurée toujours prête à nous satisfaire ! Et c’est justement tout ce qu’on demande à un album de
Hard Rock. Virtuose, ou pas !
Ah oui, j’allais oublier… Vous connaissez la ballade «
Mort Than Machin » là ? Je l’ai entendu l’autre jour à la radio c’est un magnifique titre à propos de l’amour qui me rappelle de langoureux souvenirs nostalgiques mais je n’arrive plus à me rappeler le nom du groupe… Un groupe pop là il me semble… Ex machin là… Je sais plus ! M’enfin… Si vous pouviez m’aider…
Merci d’avance.
W'13 le 28/02/2010
Un album phénoménal effectivement. Du groove, du funk, du metal, et des riffs réinventés par le sieur Nino.
Je recommande vivement
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