Pharos

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15/20
Nom du groupe Ihsahn
Nom de l'album Pharos
Type EP
Date de parution 11 Septembre 2020
Style MusicalBlack Progressif
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1.
 Losing Altitude
 04:06
2.
 Spectre at the Feast
 04:18
3.
 Pharos
 05:45
4.
 Roads (Portishead Cover) 
 05:31
5.
 Manhattan Skyline (A-Ha Cover)
 04:50

Durée totale : 24:30

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Ihsahn


Chronique @ Eternalis

17 Septembre 2020

"Pharos" apparait travaillé et policée, pensé dans ses détails et son minimalisme

Nous avons laissé Ihsahn avec "Telemark" voici quelques mois, avant que le monde ne s’enfonce dans une crise sans précédent qui changerait bien des plans, notamment ceux de présenter l’ep avec d’autres issus centrés sur le côté extrême et black metal du norvégien. Des dates qui devaient résonner comme un exact opposé de l’ep qui suivrait, désormais entre nos mains et se concentrant sur la vision la plus mélodique et expérimentale du compositeur. "Pharos" est né. Et c’est sans surprise qu’il se forme un prisme parfait de son prédécesseur, avec cinq titres au compteur pour trois compositions et deux reprises.

Là où "Telemark" était un retour aux sources, à la nature profonde et animale du moi-profond, "Pharos" est au contraire une ode à l’exploration, au lointain et à cette volonté de chercher l’inconfort de l’inconnu, de matérialiser ces zones permettant d’expérimenter de nouveaux horizons.
Le sublime artwork peint, la version vinyle présentant des couleurs évoquant les reflux des vagues (magnifique) ainsi que les paroles des trois compositions inédites sont de véritables voyages, parfois introspectifs ("Losing Altitude") ou présentant une réflexion sur la superficialité de notre société ("Spectre at the Feast") mais sous un AngLe plus cynique qu’habituellement. Et forcément, la musique se dépaillera de tout chant black metal cette fois, là où il était omniprésent sur la précédente offrande. Si l’on pouvait s’attendre à un rendu assez expérimental comme l’était des compositions comme "Pulse" ou "South Winds", on se tournera plutôt sur une vision décharnée mais très belle et pure comme a pu l’être "Twin Black Angels".

C’est assez évident dès "Losing Altitude" et ce riff clair-obscur, encerclé par ces effets sonores mouvants, évoquant le mouvement des éléments. Le chant clair d’Ihsahn s’y fait comme il en a l’habitude depuis "After" et "Eremita", parfaitement maitrisé, sans forcer, avec une douceur presque caressante, flirtant évidemment avec la pop. La guitare reste clean, la batterie est accompagnée d’un léger beat électronique avant qu’un riff plus massif ne survienne sur le break. Tout est en retenu, à l’inverse total de "Telemark" où l’on sentait une sorte d’urgence, d’énergie sauvage à peine maitrisée et déboulant tel un réflexe. "Pharos" apparait travaillé et policée, pensé dans ses détails et son minimalisme. Le magnifique title-track en est un bel exemple, se baladant entre une ambiance jazzy et intime et des instants martiaux où d’épiques chœurs viennent, tel un cantique, réciter le mot qui donne son nom à l’album. Ihsahn explore une ambiance plus qu’une musicalité, se montrant minimaliste et épurée à l’extrême, sans technicité démonstrative ou effluve de rage. On ressentirait presque un aspect bande-son dans ce travail sonore laissant beaucoup de place à l’imagination. Le norvégien en a lui-même parlé sur "Spectre at the Feast" même si je trouve personnellement que cela semble plus flagrant sur "Pharos". Ce premier extrait se veut plus dans la continuité de ce type de composition déjà présentée par le compositeur, avec un refrain facilement identifiable et une structure assez nette.

Concernant les reprises, elles sont finalement plus proches des originales que l’étaient celle de Lenny Kravitz et Iron Maiden alors que l’on aurait légitimement pu penser l’inverse. "Roads" de Portished retrouve ce côté fragile, voir totalement brisé et parcheminé de la mélodie et du chant que l’on sent au bord du gouffre (on ne peut pas dire que Portished respire globalement la joie de vivre). Ihsahn a visiblement été cherché loin dans ses tripes pour chanter avec autant de lâcher-prise, pour une montée en puissance émotionnelle tout le long du titre malgré une progression toute relative, tout en tension. Quant à "Manhattan Skyline", des compatriotes norvégiens d’Ihsahn, on aurait pu penser à une transformation tant A-Ah évoque la pop electro des années mais le choix (ou le besoin selon Ihsahn) de laisser son beau-frère Einar Solberg chanter le morceau le rapproche finalement plutôt de l’original. Fatalement, le grain de guitare est bien plus lourd et la frappe de caisse claire plus sèche mais on se retrouve avec un titre musicalement très proche de l’original. On retiendra notamment l’interprétation grandiose d’un Einar reconnaissable dès les premiers instants, faisant jouir cet ultime morceau de son grain de voix reconnaissable entre mille.

Ainsi se termine cette double sortie "Telemark" / "Pharos", ayant permis au norvégien de sortir de sa zone de confort et de proposer les deux antipodes de sa personnalité actuelle. Il se dit qu’il travaille déjà sur un nouveau projet très ambitieux qui, a n’en pas douter, repoussera encore l’artiste dans ses derniers retranchements. En attendant, "Pharos" est un délice empli de quiétude et d’imagination propre à nous dépayser. Indispensable en ces temps troublés que nous partageons tous ...

2 Commentaires

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JeanEdernDesecrator - 17 Septembre 2020:

Belle chronique ! Le peu que j'ai entendu ne m'a pas trop plu pour l'instant, mais Ihsahn, j'achète sans réfléchir . On verra bien...

Molick - 18 Septembre 2020:

Merci pour la chro !

J'ai écouté l'EP une seule fois pour le moment. Même si je suis un peu déçu de ne toujours pas retrouver le Ihsahn aventureux de Seelenbrechen ou Adversary, il est plutôt bien passé. Ptetre même mieux que le précédent EP. Le côté dépouillé passe mieux sur ce style que pour le précédent, reste que j'aurais quand même aimé plus de moments expérimentaux (du clavier, du saxo, des mélodies chelous, ...).

A voir après d'autres écoutes. Pour le moment je sens l'EP bon mais pas mémorable pour du Ihsahn.

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