La musique de Vincent Furnier est entrée dans ma vie peu de temps avant son retour en grâce (commercialement parlant en tout cas) et son album "
Trash". Si je fais le compte, cela fait donc une quarantaine d'années maintenant que je continue de guetter chaque nouvelle sortie, chaque nouveau méfait de cet increvable
Alice Cooper. 14 albums plus tard et quelques 7 témoignages
Live à mon actif,
Alice Cooper ne m'aura finalement et réellement déçu qu'une seule fois, avec son bien pâle "
Along Came a Spider" (2008). "
Constrictor" (1986) est également difficilement écoutable aujourd'hui, la faute incombant principalement à une production ayant terriblement mal vieillie.
Vous l'aurez donc compris, "
Paranormal" ne pouvait que rejoindre ma collection, sachant que même les fans les plus aguerris ne se feront pas d'illusions, le meilleur d'
Alice Cooper étant derrière lui. Encore qu'à l'écoute de brûlots comme "Paranoiac Personnality", "
Fallen in Love", "
Holy Water", "
Rats" ou le bien glauque et poisseux "
The Sound of A", je me dis que ces nouveaux titres rivalisent finalement aisément avec nombre de Classics du Coop'.
En 2017, Vincent Furnier, avec une carrière comme la sienne, et tous les trésors qu'il aura déjà publiés durant un demi-siècle ("
Pretties for You" date de 1969 !), n'avait donc toujours pas l'intention de relâcher sa garde, même à l'âge déjà canonique qui était alors le sien, offrant une fois encore le meilleur de lui même.
L'album dans ses tonalités est indéniablement à rapprocher des deux albums que sont "
The Eyes of Alice Cooper" et "Dirty Diamond". On donne donc ici dans un Rock des plus direct et "roots" le plus souvent.
Une nouvelle fois produit par l'éminent Bob Ezrin (
Kiss,
Deep Purple, Pink Floyd, Lou Reed, etc) qui avait déjà réalisé certains de ses plus grands albums, Vincent Furnier n'hésite pas non plus à reconvier à sa table tous les anciens du
Alice Cooper Band. Dennis Dunaway, Mickael Bruce et Neal Smith reprennent ainsi du service le temps de 3 morceaux. Mais l''énorme surprise de ce casting, en plus de Billy Gibbons (
ZZ Top) sur l'excellent "
Fallen in Love", est d'avoir, sur proposition du producteur, convié le batteur Larry Mullen Jr de U2 (!!!) sur la presque totalité du disque. S'intégrant parfaitement à l'univers musical du Coop', il est bluffant de constater a quel point son jeu se fond aussi harmonieusement à celui des autres musiciens.
Soucieux de récompenser ses vrais fans, ceux qui continueront de privilégier jusqu'au bout le support physique plutôt que la dématérialisation, à ceux là, Vincent Furnier offre toujours un produit extrêmement soigné (Dave Grohl si tu me lis...). Ici, pour compenser un album certes très court (34 min),
Alice Cooper augmente ce beau double Digipack de 2 titres supplémentaires très réussis, tout en proposant 6 "classics" de son répertoire en
Live, au son et à l'interprétation absolument parfaite. En revanche, on pourra légitiment se demander pourquoi le Coop' n'aura pas préféré s'écarter, une bonne fois pour toutes, des trop attendus et trop entendus "Under My Wheels", "
Billion Dollar Babies", "
No More Mister Nice Guy" et autres "
School's Out" ? Si bons soient-ils.
Tout de même, parvenir à réaliser un album de cette qualité sans s'auto-parodier, et ce, après autant d'années de service, voilà qui mérite d'être hautement salué. Même des grands noms tel que
Black Sabbath, Iron Maiden ou encore
Scorpions montraient il y a encore peu de temps de réels signes d'épuisement créatif.
Alice Cooper leur prouve, à tous, que tout n'est finalement qu'affaire de plaisir, d'envie et de passion. A méditer Messieurs !
Super chro' pour un album qui ne m'a pas totalement convaincu à sa sortie. Je vais lui redonner une chance même si ton avis sur "Along Came a Spider" me choque au plus haut point tant je trouve cet album génial du début à la fin !
Le catalogue d' Alice Cooper étant si varié qu'il est assez fréquent que quelques unes de ses oeuvres (plus ou moins récentes) ne nous imprègnent que partiellement, voir pas du tout. Pour moi c'est donc Along Came a Spider qui m'aura laissé froid, pour ne pas dire de marbre. J'ai toujours trouvé qu'il lui manquait cette énergie et cet aspect sombre et glauque au regard de son concept: Celui d'un Serial Killer collectionneur et grand amateur/adorateur de vilaines bestioles. Je trouve ses guitares bien timides et si peu inspirées. Mais je ne désespère pas de lui trouver, un de ces jours, des qualités que j'ai eu bien du mal a lui reconnaitre à l'époque. Mais tout comme toi avec ce PARANORMAL, je m'y recollerai un de ces 4. Puisse ma désilusion s'estomper alors quelque peu.
Merci de ton passage HardcoreCasu !
Merci pour ta réponse, et je te le souhaite c'est un sentiment incroyable de se faire un nouvel avis sur une oeuvre après en avoir été déçu, comme la redécouvrir et la comprendre totalement !
Après je pense qu'avec un artiste comme Alice qui a comme tu le dis un catalogue très varié et colossal surtout, la période où on l'a découvert joue sur notre affect à ses albums. Par exemple je l'ai découvert avec Brutal Planet et Dragontown, qui resteront mes madeleines de Proust de sa discographie même si ils y font office d'ovnis.
J'abonde pleinement dans ton sens HC ! Tout dépend ce que l'on attend d'un album et quelle fut notre porte d'entrée dans l'univers d'un personnage comme celui là. J'aime beaucoup les 2 albums que tu viens de mentionnés car justement Alice Cooper était parvenu a fusionner a la perfection ses pensées du moments au sujet d'un monde en décrépitude et de plus en plus violent (et c'était il y a déjà + de 20ans !), a une musique glaçante et ultra robotique rythmiquement. Ce qui ne faisait que renforcer son propos pour le coup. C'est principalement cette cohésion entre le fond et la forme qui manque cruellement a Along Came a Spider. Mais encore une fois, ce n'est là que mon ressenti. Dommage car sa version CD en format Digipack est absolument superbe.
Pour rester dans le registre des albums Conceptuels si chers à Vincent Furnier, j'aime tout particulièrement The Last Tentation. Il faudra bien un jour que je me fende d'une petite bafouille a son sujet, tant cet album est remarquable. Tout coincé qu'il fût entre 2 périodes bien distinctes: Celle très FM de Trash et Hey Stoopid et celle bien plus marquée Metal/Indus de Brutal Planet et Dragontown.
Encore merci à tous pour ces bien sympatiques échanges.
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