Liste des groupes Metal Industriel Pain (SWE) Pain

Aaah, le grand nord européen... son climat accueillant, ses paysages enchanteurs, sa chaleur humaine, et ses... groupes de métal ? Après le buzz de Lordi, je dois bien avouer que je regardais les groupes nordistes d'un tout autre regard.
C'est lors d'un concert de Nightwish (à Strasbourg) que j'ai découvert ce groupe. Dans un premier temps, ce n'est pas la musique qui m'a interloqué, mais le fait que le chanteur est entré sur scène avec une baguette de Pain à la main. Charmant groupe qui se renseigne un minimum sur le folklore local pour ses représentations, ça en jette ! Mais trêve de blabla, analysons leur premier album.

Album éponyme, logique pour une première production, "Pain" a l'honneur d'être distribué par deux maisons de disques : Nuclear Blast et Stockholm Records. Si vous connaissez le premier (Incubus, Hypocrisy, In Flames, ...) il est tout à fait normal que le second vous soit tout à fait inconnu. Pourquoi deux producteurs ? Parce que Stockholm Records s'est lancé tout récemment, et que tout le monde à besoin d'aide pour ses premiers pas. mais je divague encore, revenons à nous baguettes (humour, quand tu nous tiens...)


L'album commence avec "On Your Knees Again". Again ? Ah bon... passons. L'ambiance est très sombre, très calme, avec plus de basse qu'autre chose. Je regarde donc la pochette à nouveau, et voit "électro indus". Comme Rammstein ? Si vous le dite. Il vous faut attendre la trentième seconde pour que ça décolle... et ça décolle ! Accords très graves, ça fait un peu 'indus-glauque' sur les bords, tout en restant dans un registre plaisant. Il faut maintenant attendre encore une quarantaine de secondes pour découvrir la voix de Peter Tägtgren (kamoulox !). Comment décrire cette voix... parfaite ? Restons un peu objectif : il ne crie pas, il chante vraiment, il ne casse pas les tympans avec une voix trop aigüe, et surtout il s'accorde parfaitement avec l'ambiance décrite ci-avant. Il n'y a pas à dire, j'aime ! La batterie est magnifique aussi, car sans être lourd, sans être inexistant, David Wallin a réussit à donner une profondeur énorme à la production. Décidément, l'album commence très bien, vivement la suite.
La suite justement, avec "Rope Around my Neck". Si vous pensez que c'est un album d'emos, partez de suite. C'est la guitare qui commence ici, mais avec tellement de gravité qu'on la prendrait presque (presque) pour une basse. Bon bah l'ambiance sombre semble être la signature du groupe. Le groupe joue très bien avec les micro-silences au niveau de la production, un peu comme Oomph ! dans "Augen Auf". Ça entraine une certaine attente de musique, qui sans être lourd permet d'accentuer l'envie de continuer à écouter le CD.
"Learn How to Die", encore un titre pour dépressifs... ça doit venir du grand nord, ils ne voient pas le soleil souvent alors ils se sentent tout bizarre dans leur corps. Ce titre intègre, dans l'intro, un rift électronisé. Si si, je vous jure ! Pourtant c'est pas marqué dans le line-up... peut-être Peter s'amuse-t-il avec le synthé de son fils, mais le résultat plus que surprenant en est encore très intéressant. Nous en sommes à trois chansons, trois surprises, trois bonnes surprises. Courage, plus que 5 !
Sans surprise (quelle répétition), les deux titres suivants utilisent les mêmes effets, leurs mêmes ingrédients, pour donner deux productions similaires dans le ton, mais sacrément différentes tout de même. Je ne sais pas comment ils font. Il doivent rouler en twingo 2 (Vous savez : la même, mais en différent... ok, je sors).
Tiens, une nouveauté dans "Greed" ! L'intro est bizarre, car apporte une sorte de dialogue entre le bassiste et le batteur. L'un se tait quand l'autre joue, et même s'ils ne se renvoient l'accord que sur une seule note, ça rends bien. La suite n'est pas vraiment différente du reste.
On arrive à la dernière chanson, "Last Drops of my Life". Toute calme, mais alors vraiment toute calme. Comme un "Danger, Keep Away" pour Slipknot, ça pose le rythme, ça ralentit l'action. De la pure poésie dans un album de métal, soulignée par l'apport de quelques voies/accords (impossible à différencier) pris dans le répertoire musical du Metal Opéra.

Et comme j'ai de la chance d'avoir acheté leur album après 2002, j'ai le droit à 3 chansons bonus. "Hate me" (passée en première partie de Nitwish), "Liar" et "Thru the Ground" (OMG, ils écrivent en SMS dans leur album !)

Hate Me reprends l'intro au synthétiseur, rapidement rattrapée par la basse. Une chanson assez lente, un rythme envoutant, et une voix qui chante. Oui, qui chante ! Si dans le reste de l'album il y avait quelques cris épars, voilà que ce cher Pete se calme complètement, et nous livre une œuvre magique. La chanson est tout de même assez lente, et tranche un peu avec la majeure partie de l'album (qui sans être aussi rapide qu'un In Flames reste acceptable). C'est presque avec regret que je passe à l'avant-dernier titre.
Liar... cette chanson me laisse sceptique. On a en fond une espèce de beat piqué aux rapeurs américains, une sorte d'écoulement d'eau électronique, et des accords au synthé (oui, encore une fois alors qu'il n'y a pas de synthé dans le groupe, allez comprendre). La voix se fait bien plus criarde, et tranche carrément avec le reste, même si la musique indique clairement qu'on reste dans de l'indus très efficace.
Enfin, le dernier titre, "Thru the Ground". Un début très calme, rattrapé assez vite par la guitare, puis la batterie, et enfin la basse (oui, la basse assez tard, un peu comme dans les AC/DC). la voix est encore très chantante, et bien que le rythme soir très très répétitif, il en reste efficace.

Le lecteur s'éteint, je reprends pied sur le monde extérieur. Interloqué, je prends la pochette entre les mains, et bloque dessus. C'est définitif, il n'y a que les nordistes pour me surprendre autant. Je sens que je vais m'acheter un ticket pour la suède moi...
En définitive, je ne peux que vous conseiller cet album, qui pour un premier opus est déjà très clean au niveau du son et de la compo. Un album à mettre entre toutes les mains !