Oscillation

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17/20
Nom du groupe Trail Of Tears
Nom de l'album Oscillation
Type Album
Date de parution 22 Mars 2013
Produit par Audun Grønnestad
Style MusicalBlack Gothique
Membres possèdant cet album39

Tracklist

1. Waves of Existence
2. Scream Out Loud
3. Crimson Leads on the Trail of Tears
4. Oscillation
5. Path of Destruction
6. Vultures Guard My Shadow
7. The Dawning
8. Room 306
9. Our Grave Philosophy
10. Lost in Life
11. Eradicate
Bonustracks (Limited Edition)
12. Sleep Forever
13. Quick Fix of Shame

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Trail Of Tears


Chronique @ Eternalis

05 Mai 2013

"Oscillation" marque très probablement le glas de quinze ans de carrière ...

« Il semblerait qu’il n’y ait pas de limites à la bêtise humaine d’une certaine chanteuse »
Ronny Thorsen, à propos de Cathrine Paulsen, en janvier 2013


Maudit. Trail of Tears le fut depuis le début de son existence et le restera probablement jusqu’à la fin des temps, si tant soi peu qu’il ne sera pas reconnu plus pour cela que pour son parcours artistique. Groupe chaotique comme peu, entre multiples splits et reformations immédiates, départs puis retours de membres emblématiques et initiaux (Cathrine notamment, partie/virée après "A New Dimension of Might" puis réintégrée après le départ de Kjetil et avant l’enregistrement de "Bloostained Endurance"). Il suffit simplement de jeter un rapide coup d’œil au fil d’actualité du facebook officiel du groupe pour comprendre que, effectivement, quelque chose ne tourne pas rond pour se livrer à un tel pugilat publique avant même la sortie d’un album (qui s’annonce, plus que jamais, comme le dernier).

Nouveau venu chez Massacre Records, il y a fort à parier que le label allemand doit se ronger les doigts face à une telle situation, une promotion désormais impossible et un groupe définitivement implosé puisque Ronny Thorsen, compositeur principal et chanteur de la formation, semble avoir été renvoyé de son propre enfant. Difficile d’éluder de tels soucis, chacun évoquant des éléments privés qui n’ont finalement que peu de rapports avec le groupe (la liaison entre Cathrine et le guitariste Bjorn Naess, des annulations de tournées lorsque la chanteuse n’était même plus dans le groupe, un enregistrement d’album qui n’en finissait pas…).
Au milieu de ce massacre (sans jeu de mots aucun), que nous reste-t-il ? Un nouvel album, "Oscillation", arborant un artwork au paquebot échoué évoquant résolument le propre naufrage du groupe norvégien. Et musicalement ? Est-ce que de ce négativisme total peut surgir une cohésion musicale ? Et bien oui…

Une fois de plus composé en grande partie par Ronny, "Oscillation" renoue avec une musique plus mélancolique et froide tout en retrouvant une unité beaucoup plus forte que sur "Bloostained Endurance" qui avait une fâcheuse tendance à se perdre au fil du disque.
"Waves of Existence" débute l’album de manière beaucoup plus lente qu’habituellement, laissant une grande place à la voix de Cathrine ayant retrouvé une superbe dans ses envolées (impressionnante sur le refrain dans les octaves qu’elle parcourt). Ronny s’y montre plus discret mais également plus tranchant dans ses interventions, plus bestial même afin d’offrir un parallèle plus fragrant encore entre son agressivité primaire et la qualité de soprano de Cathrine. Un superbe pont au piano se pose au centre de la composition, avec une multitude de chants susurrées, avant le retour de ce refrain mélodique qui aurait malheureusement pu faire des miracles sur scène.

Le titre track, déjà dévoilé lors des derniers shows, se montre également tout en nuances, rapide mais toujours mélodique. La production se veut plus organique et vivante, à l’instar d’un "Free Fall into Fear", offrant beaucoup de force aux diverses plages vocales de l’album. Le chant féminin gagne en importance, les refrains lui étant pour la plupart allouée, tandis que Ronny libère sa rage sur des couplets où les plans de batterie se complexifient souvent, devenant plus dense. Moins sombre que l’album précédent, "Oscillation" gagne énormément en émotion et en mélancolie tant il se dégage une tristesse latente, comme si le groupe soufflait la fin sur l’album. "Scream out Loud" surprend même dans son orientation mélodique puisque les parties vocales de Cathrine ne sont pas sans évoquées celle d’une certaine Anette Olzon (Nightwish), particulièrement sur un refrain entêtant complètement taillé pour le live. Entre arpèges discrets et lignes de basses plus pesantes sur le break, le chant de Ronny est une nouvelle fois fort en retrait mais son apparition est comme un électrochoc, une décharge pure d’adrénaline s’accompagnant d’un retour à certaines sonorités électroniques héritées d’"Existentia". Le break est en soi énorme, puisque Ronny s’y impose avec autorité et dévoile son visage le plus dogmatique, surmonté d’un surpuissant pattern de batterie.

Peut-on voir dans l’omniprésence de la chanteuse dans le spectre sonore une source de discorde qui amena à ce split ? Impossible à savoir mais force est d’admettre qu’il est étrange de si peu entendre le hurleur charismatique sur un opus de Trail of Tears, lui qui avait pris l’habitude d’occuper la plus grande place des lignes vocales. Il est même complètement absent du très mélancolique "Lost in Life". Pourtant, à l’écoute de son timbre sur "Room 306" et de sa rage, il est évident que le vocaliste avait des choses à évacuer sur ce disque.
Traditionnel dans son approche, "Oscillation" est la marque d’un combo qui maitrise complètement son sujet et qui tient à revenir à ses fondamentaux afin de retrouver une scène qui ne l’a jamais accueillie à sa juste valeur. "Vultures Guard my Shadow" aurait très bien pu sortir de la période plus ancienne de "A New Dimension of Might" tant il évoque cette époque passée, cette dimension gothique véhiculée par des chœurs lointains et fantomatiques qui se perdent dans les tourments d’un Ronny enragé et d’une Cathrine en état de grâce. Et que dire de cette emphase orchestrale qui apporte indéniablement une maturité exceptionnelle à Trail of Tears ?

"Oscillation" marque très probablement le glas de quinze ans de carrière acharnée au service d’une passion et d’un amour inconsidéré pour son art. Difficile d’apporter des explications plus claires à cette longue fuite en avant, à ce désamour des fans, à cette chute ininterrompue qui amena l’implosion intégrale des norvégiens. Ce septième album sera donc presque à évoquer à titre posthume car, si Trail of Tears s’est déjà relevé de coups très durs, il le faisait toujours sous l’égide de Ronny Thorsen. Lui parti, le groupe n’est probablement plus lui-même…et ça, tout le monde semble l’avoir compris. Le principal intéressé en premier lieu…

10 Commentaires

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Hellsheimer - 05 Mai 2013: Ca fait un peu Rosenrot comme pochette, non?
Eternalis - 05 Mai 2013: Pas faux oui. Je n'avais pas fait le parallèle mais c'est vrai que les couleurs et le placement de l'épave sont très similaires.
pistache - 05 Mai 2013: Ca me donne envie de découvrir ce groupe, merci pour la chronique!
Vrael - 29 Mai 2013: @Hell : moi aussi, dès qu'ils l'ont dévoilé sur facebook j'ai pensé la même.

Alors j'ai pas encore écouté l'album mais vu ce que t'en dis ça me fait envie ;
Je suis assez d'accord, Trail a souvent suivi la vague même si comme tu dis, ils faisaient parti des précurseurs. Cependant, des groupes actuels (comprendre : qui suivent la vague), c'est le seul que j'arrive à écouter jusqu'au bout.
Je verrai quand j'aurai eu celui-là si je suivrai encore ; ) d'ici là merci pour la chro !
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