Cet album de Trail of Tears, groupe norvégien fondé par Ronny Thorsen: le guitariste chanteur du groupe est pour moi la represéntation parfaite d'un groupe versatile et original dans sa facon de présenter sa vision du metal gothique.
L'album commence par Ecstatic, morceau composé d'une intro dans un style gothique très classique qui amène... un blast doublé de choeurs lyriques mâles, qui impressionne par la puissance de sa mélodie. Arrive très vite un riff très martial, bien sombre accompagné d'ambiances indus supporté par la voix de Ronny typée très black metal.
Le metal extrême proposé par le groupe, car il s'agit RÉELLEMENT de metal extrême, est basé sur des ambiances tantôt typiquement gothico-symphonique alliées à des riffs très black metal et des claviers très martiaux et indus.
A
Fate sealed in
Red, en est la parfaite signature.
La voix féminine, interprétée magistralement par Helena Michaelsen, chanteuse passé par la " chorale
Therion" synonyme de qualité, est fort judicieusement utilisée,ses parties ne représente environ qu'un quart des parties vocales de l'album: le reste assumé par Ronny - ce qui renforce le coté extrême de la galette - et laisse éclater l'incroyable justesse de cette chanteuse qui quittera le groupe après la publication de cet album.
Ce qui frappe dans la musique proposée dans cet album partagé entre mélodies omniprésentes et brutalité et atmosphères lorgnant vers le black, c'est le sens aigu de la composition du père Ronny. Les chansons sont longues, à tiroirs, jamais démonstratives, souvent d'une efficacité redoutable ( Ecstatic, Crashing
Down...), mais reste un sentiment que le groupe a le cul entre deux chaises,et par conséquent une interrogation se pose sur l'évolution musicale du groupe. Qui montrera une réelle faculté dans cet exercice: le suivant
Free Fall into Fear faisant la part belle au côté brutal du combo - un album facilement classable dans la rubrique black symphonique - et un album plus progressif et mélodique avec le dernier
Existentia.
Par contre, du fait de cette dualité mélo/brutal, la production est extrêmement clean. Elle fait ressortir parfaitement les différentes couches musicales mais astreint l'espace laissé à la puissance de la musique: en gros une prod' typiquement goth', (double ultra triggée !!!) desservant au final la musique dans son ensemble.
En somme, un album de très haute qualité à classer entre
Tristania et Septic
Flesh.
P.S : histoire de brouiller encore plus les cartes: le dernier titre est une reprise de
Faith No More!!!
15/20.
Juste une petite précision: ce n'est absolument pas Helena Michaelsen qui chante sur cet album mais Cathrine Paulsen, qui vient d'ailleurs de ré-intégrer le groupe sur Bloodstained Endurance après avoir été absente sur les deux albums post-"New Dimension".
Pour moi elle est de loin la meilleure chanteuse du style et je vous conseille de jeter une oreille à Lucid Fear pour avoir une idée de l'étendue de ses capacités ;-)
Pour ma part je pense que "A New Dimension Of Might" (2002) marque une rupture dans la carrière de Trail Of Tears.En effet autant je trouve, et cela malgré leurs défauts, les albums "Disclosure In Red" (1998) (où le groupe délivre un très bon Gothic/Symphonic Metal grâce, notamment, à la prestation sa chanteuse lyrique Helena Iren Michaelsen) et l'excellent "Profoundemonium" (sur lequel le chant lyrique est moins omniprésent, d'où, peut être, une des raisons du départ de la chanteuse peu après la sortie du disque, et surtout qui voit le groupe enrober ses compositions d'une touche de Dark Wave) attachants, autant je trouve la discographie de Trail Of Tears à partir de "A New Dimension Of Might" certes de qualité, mais un peu trop formatée afin de plaire à un public plus large.
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