Depuis le remarquable
Mark of the Legion paru en 2001,
Deeds Of Flesh avait habitué l’oreille du deathster à un certain surplace,
Crown of Souls, dernier album en date sorti en 2005, n’échappant pas à la règle. Une absence prolongée de trois années, mais aussi le départ de Jacoby Kingston, frère d’arme d’Erik Lindmark depuis les débuts du groupe, laissaient de plus transparaitre quelques craintes quant à l’évolution de la formation, l'une des pionnières du brutaldeath californien aux côtés de
Sepsism, mais désormais sévèrement concurrencée par ses imparables voisins nommés
Severed Savior,
Odious Mortem,
Decrepit Birth ou
Brain Drill, poussant la précision & la technique toujours un peu plus loin, notamment durant ces trois dernières années.
Rebondissant sur le départ de Jacoby (toujours co-associé du label Unique Leader), Erik décroche le jackpot en recrutant non seulement un second guitariste talentueux, en la personne de Sean Southern, mais en embauchant parallèlement au côté de son batteur Mike Hamilton l’incroyable Erlend Caspersen, l’un des tous meilleurs bassistes actuels de la scène deathmetal, qui s’impose aujourd’hui en véritable prince, au sein de formations incontournables telles que
Blood Red Throne,
Vile &
Spawn Of Possession.
Le sang frais apporté porte ainsi ses fruits,
Deeds Of Flesh parvenant à se renouveler, tout en conservant son identité. Le couple basse batterie d’Erlend & Mike fonctionne en effet à merveille, Erlend apportant une assisse rythmique et une technique en tout point remarquables, comme ses parties désarmantes sur
Dawn of the
Next. L’apport de la guitare de Sean apporte parallèlement beaucoup de nuance au jeu d’Erik, qui prenait hélas la fâcheuse habitude d’enregistrer seul toutes les partitions de grattes. Décidément inspiré et bien dans ses baskets, le nouveau duo enchevêtre et superpose adroitement ses riffs, à l’image des bons
Eradication Pods &
Virvum, ou du titre éponyme, multipliant parallèlement les pointes techniques et les soli subtils, à la manière des derniers missiles d'
Odious Mortem &
Decrepit Birth.
Enfin, pour ne rien gâcher,
Of What's to Come bénéficie d’un enregistrement possédant enfin le relief & clarté espérés, deux caractéristiques manquant bien souvent dans les précédentes productions de
Deeds Of Flesh. Toutefois, l’album manque encore de breaks réellement marquants, ou encore d’interludes, qui auraient permis l'apport d'une coloration accrue et d’une véritable atmosphère, en complément de sa technique imparable.
Parfaitement mis en valeur par l’illustrateur Raymond Swanland, à qui l’on doit notamment la pochette du dernier Ob(Servant) de
Psycroptic,
Of What's to Come n’est peut-être pas encore la réalisation culte de
Deeds Of Flesh, mais impose en revanche une puissance et une profondeur qui le hissent sans conteste comme l’album enfin attendu depuis plusieurs années, permettant au groupe de se relancer judicieusement, et de lâcher avec fierté sa septième réalisation, entièrement dédiée à la scène brutaldeath underground.
Fabien.
Quant à Deeds of Flesh, je ne trouve personnellement pas que le groupe d'Erik ait si changé que ça dans la forme. La production de son dernier album rend certes sa musique moins caverneuse, mais l'essence du groupe reste à mon sens franchement la même.
Of What's To Come = comment s'améliorer sans trahir son identité.
Ceci dit, Paths of the Weakening, le terrible Mark of the Legion, Reduced to Ashes sont vraiment bons !
Fabien.
Sinon je suis tout à fait d'accord avec Fabien, Deeds Of Flesh a simplement évolué et n'a en rien perdu de son intégrité, c'est indiscutable. Seulement j'ai moi aussi tendance à préférer l'essence de leurs précédentes réalisations que je trouve plus pures d'une certaine manière (peut-être simplement plus "brutes"...). Mais la petite secousse du choc passée, je commence à franchement adhérer à ce nouvel album, d'autant plus que la qualité est toujours autant au rendez-vous.
Autrement, je voudrais seulement exprimer mon opinion quant à ces propos sur la forme, car je pense qu'il ne faut pas perdre le "fil de la divagation", comme dirait Fabien, quant à l'essence des choses. Elles valent pour ce qu'elles sont, et il est absurde de blâmer la forme car c'est bien évidemment le fond qui compte, et la forme n'est là que pour le servir (ce qui signifie que c'est étroitement lié donc évidemment que la forme importe, mais pas pour elle-même en quelque sorte...). A ce titre les artistes qui "moulinent" dans le vide seront nécessairement éclipsés par ceux qui savent discerner les choses creusent des choses véritablement pensées si je puis dire (cela vaut pour ceux qui se contentent d'appliquer des recettes basiques pour en contenter les amateurs, cela fonctionne à tous les niveaux). A partir de là il n'y a aucun problème à déclarer à ce niveau quant à Deeds Of Flesh puisque le fond est toujours aussi louable.
Merci pour cette chro' ;)
Rien à ajouter. Deed's Of Flesh réagit efficacement avec cet opus. Et puis le combo avait déjà amorcé un léger "lissage" avec Crown of Soul, cela couplé à l'arrivé d'un second guitariste (très important car le combo avait jusqu'ici toujoursofficié en trio) donne ce résultat logique.
Des solos sur les riffs gras d'Erik, j'en ai rêvé, Deed's of Flesh l'a fait :d
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