Déjà présent depuis 1991 autour du noyau dur Johan Axelsson & Rikard Wermen,
Deranged lâche un deathmetal suffocant à l’extrême, une sorte de
Cannibal Corpse puissance 10. Après leur terrible
Plainfield Cemetary paru en 2002, explosant littéralement les limites de la sauvagerie, les compères suédois éprouvent alors le besoin de faire un break, pour revenir quatre révolutions plus tard en cette année 2006, afin mieux achever les derniers rescapés des écoutes de leur précédentes boucheries sonores.
Sixième effort de
Deranged, Obscenities in B-Flat présente une violence toujours hors norme à l'accordage si bas, nous lâchant cette fois quelques éléments plus lourds et deux ou trois samples, laissant à l’auditeur le temps de respirer une poignée de secondes pour, ne nous y trompons pas, mieux l’asphyxier ensuite. Les rythmiques rebutent en effet par leur côté souvent haché et sans mélodie aucune. Pourtant, au delà de l’apparente linéarité du produit et du mur sonore que l’on croit tout d'abord impénétrable, se cache un deathmetal relativement technique et plutôt bien ficelé.
Entre deux albums,
Deranged parvient également à conserver son bassiste/chanteur Calle Fäldt, à la voix incroyablement caverneuse et incompréhensible sans les paroles, bien que (manque de chance) le livret n’inclut pas ces dernières. Ne paniquons pas toutefois, puisqu'à la simple évocation d'un titre comme
Torture Rape Cum and
Kill, celles-ci s’avèrent parfois dispensables, formant un recueil de pathologies nécrophiles ou d'autres déviances diverses à l'intérêt relatif pour le commun des mortels.
Au-delà des modes et des critiques,
Deranged poursuit donc imperturbablement son chemin sans rien demander à personne et ce, depuis une quinzaine d’années. Obscenities in B-Flat, dans l’exacte lignée des précédentes réalisations et un poil plus accessible, se situe toutefois quelques crans en dessous de l'intensité et de la folie meutrière du terrible
Plainfield Cemetary aux atmosphères si immersives. Fan de brutaldeath, ne craignez pas ce nouvel album, vous y trouverez la violence recherchée, mais aussi tout un tas de subtilités qui rendront l’écoute intéressante. Pour les autres égarés, je vous mets une dernière fois en garde devant cette galette, qui risque de vous déconcerter par son apparente linéarité et pourrait rapidement devenir indigeste.
Fabien.
Comme tu le dis, seuls les fans inconditionnels de DERANGED (et de brutal tout court) ne trouveront que peu à redire sur ce disque.
Après toutes ces années, il est inutile d'espérer autre chose de la part du combo suédois.
Est-ce vraiment gênant?
Apparemment le groupe prend du plaisir à rester confiné dans sa "bulle" et les fans ont l'air de suivre.
C'est peut-être là le plus important...
Mais voilà, le groupe est assez prolifique (sauf depuis 5 ans)et les sorties d'album se sont enchainées en 6 ans 6 albums, un mini et un split (inutile) avec Abcess.
Autant dire, que niveau intensité et inspiration c'est pas toujours évident de garder un niveau hors norme comme sur le monstrueux High on Blood. Et... ce BFlat est vraiment le reflet de ce que le groupe est capable de faire de manière très passable après un gros disque ( dans le cas présent le Plainfield Cemetary). BFlat et si mal produit que le son de batterie est inaudible. Le riffing est bien triste, et techniquement et dans la violence. Et puis toutes ces dissonances me fatiguent toujours. Y'a de très bon passages, mais toujours gâchés par une dissonance, un break moisi ou un vieux riff bancale. Pas une réussite ce disque. Et le riff refrain de Body Fluids from... c'est du Disfigured pure souche de Canniboule... vraiment en manque d'inspi les Suédois à cette époque.Le Redlight qui suivra permettra de me réconcilier avec Deranged, notamment grâce une prod digne de ce nom. Selon moi, le groupe se rattrapera vraiment avec le dernier album, bien plus intense.
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