New Moon

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17/20
Nom du groupe Swallow The Sun
Nom de l'album New Moon
Type Album
Date de parution 10 Novembre 2009
Style MusicalDoom Death
Membres possèdant cet album128

Tracklist

1.
 These Woods Breathe Evil
 06:44
2.
 Falling World
 05:09
3.
 Sleepless Swans
 07:24
4.
 And Heavens Cried Blood
 06:18
5.
 New Moon
 07:46
6.
 Lights on the Lake (Horror Pt. III)
 05:00
7.
 Servant of Sorrow
 06:26
8.
 Weight of the Dead
 09:05

Durée totale : 53:52

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Swallow The Sun


Chronique @ metalpsychokiller

03 Fevrier 2010
En dix ans d’existence et dorénavant quatre albums au compteur -pour pratiquement autant de chefs d’œuvre-, Swallow The Sun risque de marquer indélébilement la décennie s’annonçant ; comme la précédente s’achevant a vu les finlandais montés en puissance exponentielle.

Car si la première offrande éponyme au combo s’avéra potentiellement prometteuse ; les suivantes « Ghosts of Loss »de 2003 et « ‘Hope » de 2005 ; flirtèrent tout simplement avec l’excellence. Ne leurs manquait qu’une once de ce que l’on pourrait s’essayer à qualifier de maturité, si l’on ne craignait de se voir affubler de prétentieux ou vaniteux à se permettre de jauger, et pis encore juger la mélodicité assénée tant celle-ci tient plus de la poésie auditive… Que d’un groupe de potes numérisant leurs délires au fond d’un garage… Non pas que l’un ou l’autre de ces états de faits soient comparativement dépréciatifs, tant l’océan Metal est composé de myriades de kaléidoscopes de gouttes de consistances et genèses différentes, mais plus simplement parce que les six de Jyväskylä sont empreints d’une musicalité à la réelle unicité labélisée par la magnificence. Telle est la différence entre le « Critique » et « l’artiste », dont le premier n’a bien souvent que son sophisme littéraire pour valoriser ou contester le talent secrètement jalousé et inhérent au second. Et dans le cas de Swallow The Sun, véritables ménestrels dépressifs, mon intime conviction d’amateur passionné, me forcera à réitérer le terme de Poésie…

Pourquoi un tel laïus en introduction, si ce n’est pour essayer d’emblée, de vous faire toucher du doigt, vous préparer par une approche toute en douceur à votre prochaine confrontation avec la sauvagerie et l’esthétisme de la magnificence et la profondeur du ressenti délivré par ce New Moon. En totale opposition avec l’hégémonie actuelle des produits allégés, calibrés, alésés et stéréotypés ; cet album est une pure mise en exergue de la puissance de création de Juha Raivio. Un total libre cours à ses humeurs et inspirations profondes, ou l’alchimie concoctée et assénée est marquée du sceau de l’équilibre parfait.

Emphatiquement et résolument Doom, structurellement et viscéralement Heavy, teinté de gothique et empruntant conjoncturellement des ingrédients au Death et au black particulièrement dans les lignes vocales ; les scandinaves ont franchi un pas dans leur musicalité. Une évolution ou le « doom » mélodique classique, s’est docilement estompé derrière un « Doom » Magistral et viscéralement émotionnel de par la réalité des sentiments suggérés et suscités. On atteint ainsi de manière grandiloquente l’extase ou la jouissance des profondeurs en quittant les rivages des poncifs inhérents souvent à ce style pour s’immerger dans les abymes de l’émotivité. Noirceurs, froideurs et obscurités s’avèrent en lutte perpétuelle et manichéenne avec la lumière, la chaleur et par la-même le salut. Le sempiternel filigrane du combat perpétuel entre la mort et la vie, ou le sous genre Metal choisi s’efface voluptueusement en ne restant qu’un support au message délivré.

A l’image par exemple d’un « Falling World » dans la droite lignée d’un « She dies » des Draconian ; Swallow the Sun réussit le tour de force de ne jamais s’empêtrer dans les sentiers balisés en proposant une parfaite osmose entre ressacs puissants et alternatives plus subtiles et calme. Mieux maitrisé, mieux canalisé, structurellement plus épuré et moins touffu que le « The Morning Never Came » initial de 2003 ; le sentiment de linéarité souvent inhérent au doom est ici totalement écarté par un éventail ciselé d’originalités et de diversités déployé à bon escient.

Que ce soit sur une intro en arpèges et chant susurré annonçant une dualité de vocalises black et death sur « These Woods Breathe Evil », que ce soit par des leads guitares lancinantes, insidieuses, mélodiquement subtiles et vous imprégnant inexorablement par leurs froideurs mélancoliques. Ou bien encore par des claviers utilisés en nappage ou en véritables lignes organiques ; tout concourt à la grandeur de l’édifice méritant une mention toute spéciale pour l’énorme travail accompli au niveau du panel vocal. Voix cristalline et féminine envoutante sur le somptueux « Lights on the Lake », ou chœurs quasi religieux sur le«Weight of the Dead » de clôture, la liste est non exhaustive, loin s’en faut tant un « Sleepless Swans» tout en nuances voluptueuses, suggestives et suggérées par un chant clair brumeux se targuera d’atours semblables.

Cet avatar à l’univers subliminal se dévoilant graduellement, ce dark doom sympho de ménestrels empli de spleen mystique fera naitre des relents de puissance émotionnelle, ou selon votre sensibilité et les plages délivrées, les puissances « Black » sataniques vous prendront aux trippes quand l’instant d’après vous seriez enclin à vous trancher les veines dans un accès dépressif gothique. Quels que soient les desseins des compositions délivrées, ceux-ci sont atteints sans coups férir ne vous laissant ni échappatoire, ni rémission. Du grand « Art » tout simplement.

Paradoxalement, l’arrivée derrière les futs du batteur de Wintersun, l’excellent Kai Hahto, tout comme la production sur mesure d’un Jens Bogren que l’on ne présente plus, n’instaureront aucune dépréciation… quand à ma tentative maladroite pour tresser une couronne de lauriers à ce « New Moon » exacerbant tous vos sens et qui est le véritable premier « Coup de pied au cul» de cette nouvelle année.

6 Commentaires

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dissikator - 30 Avril 2010: La chronique est presque meilleure que l'album! Elle donne vraiment envie de s'immerger dans cet opus. Bravo!
MetalOursonne - 30 Avril 2010: Je recommande chaudement cet album.. A part la chro', rien d'autre à dire! Juste écouter xx M.O.
Abigael - 26 Novembre 2010: Au début, j'ai été sous le charme de cet album, de l'harmonie qui se dégage des mélodies. Mais à la longue, je me suis lassée. Lorsque j'écoute les mélodies plus en détails, je me dis qu'ils n'ont pas pris beaucoup de risques sur les compositions. Ca sonne bien, mais cet album ne révèle aucune surprise.
Avec le temps, il ne me touche plus vraiment ..
A écouter avec modération en ce qui me concerne.
cogn - 01 Septembre 2011: Découvert au Hellfest édition 2010 je connaissais pas du tout avant. C'est vrai qu'on accroche dès le début à l'ambiance doom/heavy/death/black, cocktail sympa à écouter en somme, mais à petite dose. Un album avec plus de morceaux au compteur aurait pu s'avérer lassant, là y a juste ce qui faut.
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Chronique @ Vinterdrom

23 Novembre 2010
Début d’une ère nouvelle ou sempiternel recommencement d’un immuable cycle ?
La promesse de découvrir un nouveau visage ou d’en retrouver un qui me serait parfaitement familier ? ...
… Telles sont les questions que je me posais à l’énoncé de cet ambigu titre de "Nouvelle Lune", dernière et récente livraison des finlandais de Swallow The Sun somptueusement illustrée de gravures qui l’on croirait provenir des siècles passés. La réponse apportée par le corps circulaire renfermé en ce packaging des plus cossus se situe à mi-chemin entre les deux pôles érigés par ces interrogations à la teneur ambivalente.
Le style développé par les six de Jyväskylä est certes immédiatement identifiable, puisant son inspiration dans le doom / death mélodique des old-My Dying Bride et Anathema, combinant à merveille la frappe de fer et la caresse de velours, faisant cohabiter le cauchemar ténébreux et le rêve cotonneux. Mais comme il est de coutume depuis leur tout premier et très réussi opus "The Morning Never Came", c'est à force d'écoutes répétées qu'émane la sensibilité particulière de chaque nouvelle création. Ce fût le cas d'un "Ghosts of Loss" extrêmement plombé et étouffant, se maintenant parfois à l'extrême limite du funeral, d'un "Hope" plus contrasté et laissant filtrer quelques rayons d'une luminosité apaisante, de même qu'un "Plague of Butterflies" à l'approche narrative aussi ambitieuse qu'aboutie.
Et ce dernier-né "New Moon", sans révolutionner la marque STS, fait une fois de plus naître quelques germes inaccoutumés et révèle certaines pousses autrefois discrètes, tout en restant enraciné dans un terreau de grande tradition.

Ainsi, la polyvalence du chant de l'étonnant Mikko Kotamäki tend cette fois-ci bien plus à la mise en exergue des vocaux black metal, en témoigne la rude ouverture "These Woods Breathe Evil" où son âpreté traduit pleinement l'esprit dément du criminel psychopathe dépeint par les paroles. Un morceau dans la directe lignée de "The Empty Skies" sur "Hope" avec une facette black davantage développée. A croire que la multiplication des expériences de Kotamäki en la matière (Alghazanth, Empyrean Bane, Funeris Nocturnum, Verivala), loin d'étancher sa soif de hurlements torturés, l'a au contraire décuplée.
D'un autre côté, sa douce voix claire typée coldwave, toute en sensibilité et retenue, se retrouve également en place d'honneur, dominant les sobres mais néanmoins touchantes "Falling World" et "New Moon", deux compositions à classer parmi les plus aérées et atmosphériques du répertoire des finlandais.
Quant au growl abyssal, bien que moins écrasant que jadis, il n'en a pas pour autant été relégué six pieds sous terre, parvenant à se tailler le bout de gras sur les titres les plus "calibrés STS" que sont "Sleepless Swans", "… And Heavens Cried Blood" et "Servant of Sorrow", les plus chargés en réminiscences du passé, bien que profilant la personnalité de ce "New Moon", celle d'une richesse accrue.

Que ce soit les riffs telluriques, l’égrènement de la mélancolie pianistique ou des arpèges tantôt langoureux tantôt angoissants, que ce soit l’éploiement de raffinées orchestrations néoclassiques ou l'émergence épisodique de double pédale et blasts radicaux, tout concourt à encore accentuer des contrastes déjà bien marqués par le passé, grâce au travail d’orfèvre réalisé par le maître à composer Juha Raivio, particulièrement inspiré sur le monumental "Weight of the Dead" voguant d'une ouverture mouvementée et symphonique à une clôture down-tempo soutenue par d'imposants chœurs gothiques, sans cesse rythmé par un clavecin nocturne.
Et que dire du troisième volet de la série des "Horror", le superbe "Lights on the Lake" narrant l'histoire d'un père fou de chagrin à la perte de son épouse, morte en mettant au monde une enfant qu'il assassinera en la noyant dans un lac, la chanson s'articulant sur le dialogue entre le père meurtrier et l'esprit de l'enfant tuée. Une tragédie où les larmes des leads pleurants, l'innocence des notes acoustiques et la tonalité spectrale de la fragile voix de Aleah (partenaire de Juha Raivio dans Trees Of Eternity) s'opposent aux cris haineux de Kotamäki, à ses grondements coléreux, aux tourbillonnants remous de riffs impitoyables et à la violence d'une rythmique impétueuse, tandis que le martèlement du piano et les pincements de cordes dessinent un décor fantomatique. Un moment d'une intensité émotionnelle rare.

L'indestructible Swallow The Sun, toujours sûr de lui et fort d'un savoir-faire impressionnant, a su faire fructifier ses acquis pour proposer des évolutions intéressantes dans le canevas d'une tradition rassurante pour les adeptes du sextet finlandais.
L'arrivée de l’expérimenté Kai Hahto au poste de batteur en lieu et place de Pasi Pasanen n’a donc pas bouleversé la donne, bien que cet évènement (de taille pour un groupe à la stabilité aussi exemplaire) constitue leur premier changement de line-up en presque 10 ans. Pas plus que la séparation d'avec leur ingé-son, producteur et ami de toujours Sami Kokko (le "septième homme") pour côtoyer le désormais incontournable Jens Bogren (Opeth, Katatonia, Draconian, Todesbonden, …).
Le guitariste Juha Raivio tient fermement la barre et il va très certainement falloir compter avec lui et son Swallow The Sun dans les années à venir. Et s'ils continuent à nous confectionner des perles de la trempe de "New Moon", je m'en réjouis d'avance …

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Apophis2036 - 04 Mai 2011: Reçu il y a à peine quelques heures, comme à l'instar des autres albums de STS, je vais drôlement me régaler (quitte à sauter un repas).
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