Voyant un nouvel album non chroniqué (enfin, presque) je saisis l'occasion de donner quelques renseignements et impressions sur ce dernier Swallow the Sun (en français cette fois, pour ceux qui ne comprennent pas l'allemand...). Je ne vais pas vous faire toute la biographie du groupe, vous n'êtes pas là pour ça, mais en court, il s'agit d'un groupe de
Doom Death venant de Finlande avec notamment Kai Hahto à la batterie qui est aussi batteur d'un certain groupe connu pour avoir eu quelques retards concernant la sortie de leur dernier album en date... Quelques jours seulement...environ 2190...
Donc à quoi ressemble cet album? Et bien d'abord l'artwork qui consiste en un oeil vert dans lequel se reflète une forêt, le tout encré dans des plumes noires sur fond blanc. Nous avons déjà là une illustration du titre de l'album, éponyme du morceau d'ouverture. De plus, cette pochette semble assez évocatrice de malaise et de maladie, ce qui pourrait faire écho au 8ème titre, « Of Death and
Corruption ».
Voilà, lançons-nous donc plus profondément dans l'oeuvre. Tout d'abord, les thèmes abordés sont (attention, grande surprise pour un groupe de
Doom Death): la mort, la souffrance, le deuil, la haine, le regret et autres sujets de rire et de fête (
Korpiklaani ont du sushi à se faire s'ils ne veulent pas être détrônés...).
A présent, le plus important, la musique. L'ouverture se fait donc sur
Emerald Forest and the Blackbird. Pour faire court, je dirais que ce morceau est un chef-d'oeuvre du genre. D'abord, l'intro dans laquelle on peut entendre une charrette (transportant certainement des fleurs et... bah un cadavre, évidemment...) et par dessus, la voix délicate d'Aleah Stanbridge (
Trees of
Eternity, dans lequel joue aussi Juha Raivio, guitare et principal compositeur de Swallow the Sun) chantant une douce mélodie. Toute la chanson ne sera qu'une montée en puissance et en rage jusqu'à la chute finale et acoustique. Très prenant, dès les premiers instants, la musique nous entraîne dans un monde gouverné par la tristesse. Le voyage s'annonce bien. Déprimant mais bien. Et le terme de voyage n'est pas exagéré, la dimension cinématographique de cette ouverture nous entraîne bel et bien loin de notre plan physique. Ne restent que les larmes et le désespoir.
On pourrait s'attendre à une claque sur le premier morceau et un relâchement sur les autres titres. C'est ce qui paraît le plus probable au vu de la qualité de cette forêt d'émeraude. Pourtant, il n'en est rien, la suite reste de qualité exceptionnelle. Autant dans l'acoustique « This cut is the Deepest » que dans la violence de «
Hate, Lead the Way! », morceau véritablement extrême tout en gardant cette force sentimentale (sentiment de haine évidemment, mais c'est un sentiment quand même). Certainement le plus violent de l'album. On remarquera évidemment le riff du refrain d'une beauté indéfinissable.
On ne s'arrête toujours pas puisque «
Cathedral Walls » accompagnée par le chant d'
Anette Olzon (Ex-
Nightwish...oui, ça fait pas longtemps, mais quand même...EX-
Nightwish...) est, lui aussi, remarquable par sa montée en puissance lors de l'apparition de growls violents, haineux et désespérés après le refrain chanté par la douce voix de la Suédoise. Le solo d'ouverture est de toute beauté et les quelques notes du couplet se font presque lentes et oppressantes dans cette atmosphère de deuil. Grandiose.
Enfin, nous nous relâcherons un peu puisque ces quatre premiers titres passés, les suivants seront de facture inférieure à l'exception de «
Labyrinth of
London », lui aussi chef-d'oeuvre. Reprenant la dimension cinématographique du premier titre avec la violence du troisième. Poignant.
Le reste n'en est pas moins à jeter puisqu'il s'agira de très bon titres du genre notamment la ligne mélodique du dernier titre.
De manière plus générale, on se retrouve donc avec de grandes compostions, très carrées et très bien exécutées. Un jeu irréprochable de la part de tous les musiciens qui s'en donnent à coeur-joie (ouais, je trouvais drôle de mettre cette expression pour un album déprimant...) et un chant parfaitement interprété tant dans le clair et la douceur que dans la rage et la haine de growls pourtant tristes.
Tous les ingrédients d'un grand album de doom death étaient dans leur cuisine et tous ont été utilisés à bon escient. Avec des titres assez longs (en moyenne six minutes) et très homogènes malgré les différents angles d'interprétations d'un thème relativement commun, ce «
Emerald Forest and the Black Bird » s'écoute d'une traite bien que faisant pourtant plus d'une heure, il passe comme... bah comme quelque chose qui passe vite. Très prenant du début à la fin, il mérite clairement une oreille attentive (si vous l'achetez, c'est encore mieux!). Un conseil malgré tout, évitez de l'écouter dans un instant de dépression... Vous risqueriez de passer à l'acte. Voilà.
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